Aujourd'hui je vais vous parler de Lire à Rome de Catherine Salles.
présentation de l'éditeur : Dans la société romaine du Ier siècle de notre ère, le livre connaît une sorte d'apogée et l'écrivain joue un rôle important. Quelle fut alors l'influence du pouvoir politique et de l'opinion publique sur l'inspiration littéraire ? Comment les oeuvres étaient-elles diffusées ? Quelle place était accordée à la culture traditionnelle ? Un essai de référence, qui permet notamment de mieux comprendre comment une littérature "populaire" s'est constituée dans l'Antiquité, destinée aux lecteurs appartenant aux classes les moins cultivées.
Catherine Salles est maître de conférence en civilisation et littérature latines à l'université de Paris X-Nanterre. Elle est l'auteur de nombreux livres, dont La Mythologie grecque et romaine et, aux Éditions Payots, les Bas-fonds de l'Antiquité.
C'est un ouvrage qui traînait depuis un certain temps dans ma bibliothèque. Son contenu est différent de ce à quoi je m'attendais. J'espérais en apprendre davantage sur la pratique de la lecture et sur le lecteur romain, alors qu'en fait c'est un livre qui porte plutôt sur la production littéraire au premier siècle de notre ère.
La première partie traite de l'écrivain, on a une longue présentation des différentes classes sociales auquel il pouvait appartenir. L'auteur va insister sur l'écart qui existe selon la classe auquel un auteur appartient et sur la dégradation qui va avoir lieu après Mécène. Il y est aussi question des persécutions et de la censure sous les différents empereurs et de l'évolution du statut de l'écrivain.
La seconde partie porte sur le livre, et plus exactement sur la diffusion d'un ouvrage et les différentes manières qui s'offraient à un auteur pour faire connaître son oeuvre. L'auteur s'intéresse à la recitatio, aux cercles et concours littéraires, aux libraires et aux bibliothèques. C'est certainement la partie de l'ouvrage que j'ai préférée.
La dernière partie s'intéresse au public, à son niveau d'éducation et à son rapport à la culture.
L'auteur a choisi de se concentrer sur le 1er siècle de notre ère, ce qui m'a un peu déçue, car j'aurais aimé en apprendre davantage sur la situation des auteurs sous César et Auguste, et surtout j'avais besoin d'informations sur le cercle de Mécène... L'ouvrage est cependant intéressant, car il permet de voir une autre vision de l'écrivain que celle donnée par les lettres de Pline. La réflexion de l'auteur vise essentiellement à démontrer que l'absence d'un statut propre à l'écrivain a entraîné une dégénérescence de la littérature latine, parce que la plupart des auteurs ne disposaient pas de la liberté matérielle nécessaire à l'existence d'une création indépendante et originale.
Un livre intéressant et bien documenté, qui plaira à ceux qui sont intéressés par l'Empire, mais qui nécessite tout de même une certaine connaissance de l'antiquité romaine, car ce n'est pas un ouvrage de vulgarisation, il s'adresse à un public qui a déjà des connaissances sur Martial ou Pline le jeune.