Aujourd'hui je vais vous parler d'un manga dont j'aurais dû vous parler il y a quelques mois, mais comme souvent, il n'est pas évident de parler d'une chose dont on est vraiment fan. Ce manga, c'est the Tyrant who fall in love d'Hinako Takanaga. Il s'agit du spin-off de Rien n'est impossible, qui se déroule un an après le tome 4 et se centre sur le grand frère de Tomoé.
Morigana est amoureux depuis cinq ans de son sempai(quelqu'un qui a plus dans une ancienneté dans une entreprise ou dans la classe du dessus comme ici), sauf que celui-ci est homophobe et son attitude envers les gays ne s'est pas du tout amélioré depuis que son petit frère est parti s'installer aux USA avec son petit ami. La situation semble donc être sans espoir pour Mori, d'autant qu'il a déjà avoué ses sentiments à Sô-Ichi en vain, mais sans compter sur le cadeau d'un de ses amis qui pourrait faire évoluer la situation de façon tout à fait inattendue...
Je suis complètement accro à cette série, qui compte actuellement sept tomes(et je guette avec impatience la parution de tout nouveau chapitre...). Elle est en cours de parution en France, je viens d'ailleurs d'acheter le tome 2 et j'ai hâte d'avoir le tome 3(car il y a l'histoire impliquant le générique de Doraemon).
En fait, il m'est difficile de vous parler de ce manga tant il m'est cher, je l'ai déjà relu un grand nombre de fois, du coup j'ai du mal à savoir où commencer. Peut-être par le commencement : pourquoi j'ai accroché ?
J'ai découvert cette série par une blogueuse que je ne nommerai pas pour préserver son droit à ne pas être associé à ce genre de manga et qui m'avait vanté le côté peu ordinaire de cette histoire où le uke est un véritable tyran et n'a rien du gentil personnage tout troublé que l'on trouve souvent dans ce type de manga.
Le manga s'est avéré encore meilleur que ce à quoi je m'attendais.
D'abord il y a le graphisme, aussi connu ici sous le nom d'effet L'oréal car Sô-Ichi est très craquant avec ses longs cheveux, qui le rendent encore plus encore attractif au réveil quand il les laisse lâché. En dehors des cheveux, le reste est bien dessiné, on n'a pas le problème des proportions que l'on a par exemple dans Junjou Romantica. Le seul petit problème est le fait que l'auteur utilise abondamment les gouttes de sueur, que ce soit pour marquer des émotions ou d'autres circonstances, ce qui fait qu'il n'est pas toujours évident de repérer quand un personnage pleure, d'ailleurs il y a un passage où je me demande si Sô-Ichi n'est pas en train de pleurer.
Ensuite, il y a le personnage principal, Sô-Ichi, qui en fait est très attachant, malgré son mauvais caractère, mais ce sont en même temps ses terribles colères plus ou moins irrationnelles qui font une partie de son attrait car ce sont des passages assez drôles. C'est un misanthrope, qui s'ouvre peu, ce qui le rend très mystérieux(ce qui donne lieu à des longues discussions facebookéennes pour essayer de déterminer les raisons de ses actions et la nature de ses sentiments)et ses sentiments vis-à-vis de Morigana se sont pas aussi simple qu'il y paraît, ce qui rend ce manga passionnant, puisque l'on suit la progression du personnage ou on attend que quelque chose se produise.
Dans ce premier tome, nous découvrons comment Morigana réussit à coucher avec Sô-Ichi et à survivre à cette expérience, ce qui va perturber le statuo quo que Sô-Ichi avait réussi à maintenir après que Morigana lui ait avoué ses sentiments dans le tome 3 de Rien n'est impossible. Par contre, il n'est pas nécessaire d'avoir lu Rien n'est impossible pour suivre l'histoire, car les éléments principaux sont rappelés dans le courant de l'histoire(mais on en apprend plus en lisant rien n'est impossible et ça donne une autre compréhension de certaines réactions de Sô-Ichi).
J'ai particulièrement aimé la partie où Sô-Ichi s'inquiète de l'absence de Morigana, c'est très touchant, tout comme le moment où il reproche à Mori d'avoir trahi sa confiance, ce qui est d'ailleurs un point que Mori ne comprendra pas, puisqu'il passe sont temps à faire des bourdes en allant trop vite, pensant plus à ses désirs qu'à ceux de Sô-Ichi. J'aime aussi particulièrement les deux réveils que l'on a dans ce livre, car je trouve ces moments assez drôles, que ce soit le premier où l'on a la version rêvée par Mori, ou la seconde où l'on a le petit temps durant lequel Sô-Ichi se rappelle comment il s'est retrouvé là.
Au niveau des autres personnages, Morigana est également attachant car il n'a rien du seme qui sait tout et qui initie l'autre à l'amour, ici c'est même loin de ça, puisque Mori arrive rarement à lire correctement Sô-Ichi, ce qui rend leur relation chaotique, puisque Sô-Ichi refuse de reconnaître les sentiments qu'il éprouve et d'accepter la situation, tandis que Mori se laisse porter par son imagination ou son enthousiasme(ce qui donne des scènes très savoureuses où Mori subit les hurlements de Sô-Ichi).
Kanako, la petite soeur de Sô-Ichi, apparaît également brièvement dans ce volume et c'est un personnage assez drôle dans la mesure où elle est persuadé que Mori et Sô-Ichi sont ensemble.
C'est donc un manga qui fait partie de mes coups de coeur 2010 et qui vaut vraiment le détour. On peut juste déplorer le fait que la version française n'ait pas gardé les titres de politesses japonnais, car normalement, Morigana n'appelle jamais Sô-Ichi, Sô-Ichi, il l'appelle Sempai et le fait qu'il cesse de l'appeler Sempai fait partie des choses que j'espère voir un jour arriver, mais dans la version française, on perd ce point qui a tout de même son importance puisqu'il marque la distance affective qui existe entre les personnages.