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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 19:12

couv-bushnell-sex.jpgEn cette Saint-Valentin, je vais vous parler de Sex and the City de Candace Bushnell.

 

résumé de l'éditeur : Elles sont journaliste, marchande d'art, avocate, responsable des relations publiques. Elles ont tout pour plaire : jeunes, jolies, brillantes, sexy, indépendantes. Tout, sauf ce qu'elles cherchent désespérément : le partenaire idéal.
Dans la jungle new-yorkaise, les places au soleil sont chères, Sex and the City en témoigne. Devenue un livre culte avant d'inspirer une série télévisée, cette chronique à la fois hilarante et terrifiante des moeurs amoureuses et sexuelles de l'élite de Manhattan met l'Amérique WASP en émoi. Il est vrai que Candace Bushnell, journaliste branchée du New York Observer, nhésite pas à bousculer le «sexuellement correct» de rigueur, en narrant en toute impudeur les aventures de ses contemporaines, leurs états dâme et leurs frasques sexuelles. Ou du moins ce qu'il en reste…
Bienvenue dans l'ère de l'innocence perdue : un regard lucide et impitoyable sur une société qui fout décidément le camp.

 

Ce livre explore les particularités des moeurs de l'élite de Manhattan. On y croise le tombeur de mannequins, le tombeur en série, la célibataire de 35ans et celle de 25 ; on découvre les moeurs en ville, les particularités des week-end dans les Hamptons, des vacances à Aspen ou encore le cauchemar des banlieues résidentielles.

 

Je connaissais déjà la série dont j'avais suivi les premières saisons mais dont j'avais fini par décrocher. Le livre est différent dans la mesure où l'auteur ne se focalise pas sur quatre personnes, elle raconte toutes sortes d'anecdotes avec des protagonistes assez différents même si certains apparaissent plus souvent que d'autres. Il n'y a que Carrie qui soit très présente et je suppose que son histoire avec le Boss correspond à celle entre Carrie et Mr Big dans la série.

 

J'ai préféré le livre à la série. Les titres de chapitre piquent la curiosité et chaque chapitre tourne autour d'une question particulière qui est abordée grâce à différentes anecdotes. J'ai bien aimé cette plongée dans l'univers branché de Manhattan.

 

Ce fut donc une lecture plaisante et bien plus intéressante que ce à quoi je m'attendais.

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 09:34

exploits-don-juan.gifContinuant à avancer dans mon stock de folio 2euros, je vais aujourd'hui vous parler des Exploits d'un jeune don Juan de Guillaume Apollinaire.

 

Roger vient d'avoir seize ans et il passe quelques temps à la campagne avec sa mère, sa tante et sa soeur. Dans cet univers exclusivement féminin, Roger va découvrir son corps et tenter d'en apprendre plus sur le corps féminin. Un peu voyeur et très entreprenant, Roger va vite passer à la pratique et une fois qu'il aura goûté aux joies de l'amour, plus rien ne saura arrêter son désir qui a d'ailleurs tant d'objets à portée de main.

 

J'ai préféré ce livre aux onze mille verges, qui est beaucoup plus proche de Sade, et il est plus agréable de suivre des aventures qui n'impliquent pas de nécrophilie ou de sévices infligées à des bébés. Ici les seules choses qui peuvent choquer sont les relations incestueuses et le fait que le narrateur aime observer les femmes lorsqu'elles sont aux toilettes(mais cela ne va pas plus loin, et je serais tentée de dire que c'est tant mieux, car Sade m'avait lassée sur ce point).

 

On suit les efforts du héros pour comprendre les changements qui ont lieu en lui et on assiste à sa découverte de la sexualité, avec d'abord sa compréhension des premiers signes qui marquent sa sortie de l'enfance et qui n'ont pas été sans me faire penser aux Confessions de Rousseau(lorsque Rousseau raconte l'épisode de la fessée). Son voyeurisme passe plutôt bien dans la mesure où il apparaît comme une forme de curiosité et une tentative pour comprendre les choses, car le héros se rend compte qu'il se passe quelque chose et que sa mère et sa tante ont compris de quoi il s'agissait mais personne ne le lui a expliqué.

 

J'ai particulièrement aimé les dernières lignes qui donnent un autre sens aux exploits de notre Don Juan. J'ai apprécié particulièrement l'ironie qui en ressortait.

 

C'est donc un petit livre qui n'est pas sans humour et il vaut mieux ne pas considérer trop sérieusement certains aspects du livre, qui sont certainement là pour tourner en dérision la morale bourgeoise et pour des questions de commodité narrative, car il est plus simple d'expliquer la présence de la tante et de la soeur dans la maison que celui d'une jeune fille étrangère.

 

Ce fut une lecture plaisante et c'est ma première contribution au challenge nécrophile 2011, ici pour la catégorie auteur enterré à Paris.

 

challenge nécrohpile

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 17:43

petit-fils-d-hercule.gifAujourd'hui nous allons parler du Petit-fils d'Hercule, un roman libertin disponible en folio 2euros.

 

Hercule est un jeune homme qui vient d'arriver à Paris et comme son ancêtre, il est bien décidé à produire de sa massue les différents exploits qui lui seront demandé par  toutes les dames qui viendront croiser sa route qu'elles soient françaises ou russes. Réussira-t-il à se faire un nom par son ardeur dans Paris ?

 

De la pensée libertine du XVIIIème siècle, je ne connaissais que Sade, donc ce fut une lecture instructive, car c'est un ouvrage assez sage et assez éloigné du marquis, les goûts d'Hercule étant beaucoup plus conventionnel et moins égoïste. Car chez Sade, seul compte le plaisir que l'on tire de l'acte, et ce que l'autre éprouve n'a aucune valeur, ce qui fait qu'il est tout à fait acceptable de tirer son plaisir de la souffrance de l'autre, alors que dans ce livre, le héros se fait plaisir tout en faisant plaisir à sa partenaire.

 

Les idées sont beaucoup moins radicales que celles de Sade, il s'agit simplement de mettre en avant le fait qu'il faut rechercher le plaisir.

 

C'est une histoire qui n'a pas grand chose de choquant, on suit les différents exploits d'Hercule et son ascension sociale. On a toute une partie sur Catherine de Russie, qui incarne aux yeux de l'auteur la grande protectrice des libertins. J'ai d'ailleurs trouvé assez savoureuses les différentes références qui sont faites à Rousseau et Diderot.

 

C'est un petit livre sympathique et suffisamment court pour qu'on ne se lasse pas des aventures du héros.

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 22:57

SDC13996.JPGL'année dernière, je vous avais emmené à la découverte de la représentation de la femme dans les années 80 avec sa lutte pour s'imposer face à la domination masculine mais aussi ses désirs contradictoires de liberté et d'amour,  et j'étais aussi partie à la recherche des traces de la théorie platonicienne du beau.

Eh bien,  cette année, comme j'ai eu la flemme de prendre des notes sur les deux harlequins que j'ai lu en Bretagne(mon gîte était très bien fourni^^), je ne vous ferai pas une analyse de la scène de la chemise de nuit(moment qui semble essentiel dans les harlequins se déroulant dans un château anglais) mais avec les Secrets du plaisir de Kimberly Raye, je vous propose de découvrir comment satisfaire pleinement un homme !

 

Deux êtres qui eurent le malheur de se retrouver à un jeune âge, lui rongé par la culpabilité et persuadé de ne pas être fait pour l'Amour, elle, ballottée de famille d'accueil en famille d'accueil et bien décidée à avoir enfin un chez soi, leur rencontre ne pouvait que faire des étincelles. Mais à travers la mise en pratique des "recettes" de la grand-mère d'Holly, la mère maquerelle locale, réussiront-ils à ne maintenir que sur un plan strictement sexuelle leur relation et à ne pas succomber à la brûlante passion qui les dévore ?

 

Mise à part, les scènes érotiques du livre, je dois avouer que cette lecture fut ennuyeuse à souhait, je regrette d'ailleurs le fait qu'il n'y ait pas eu plus de scènes érotiques, parce qu'au moins pendant ces scènes-là on n'a pas à suivre les malheurs de notre héroïne qui ne parvient pas à se faire livrer sa farine à temps(notre héroïne vend des patisseries aphrodisiaques...)mais qui s'obstine à essayer d'obtenir que le livreur fasse son travail, alors qu'elle pourrait tout simplement aller dans la ville d'à côté pour se faire livrer, mais non, elle s'obstine à chercher à se faire accepter dans une petite ville, où comme dans toutes les petits bourgs des USA(j'ai beaucoup regardé X-Files donc pour moi, la cambrousse américaine est bourrée de sectes bizarres et de villages de consanguin...)les étrangers ne sont pas les bienvenus. Après ça, il a fallu endurer encore et encore l'enfance malheureuse de l'héroïne et celle non moins affligeante du héros...Bref, deux cent pages, c'était trop long et sans la poupée gonflable et les patisseries aphrodisiaques, je ne suis pas sûre que je serais parvenue au bout.

 

SDC13997.JPGAprès cette petite présentation, passons à la grande question de cette article : comment satisfaire pleinement un homme.

 

L'ouvrage nous propose deux solutions : la version culinaire et la version plus pathétique pour femme voulant reconquérir leur époux et représentée par Sue, l'amie de l'héroïne.

 

La version reconquête

Ce qui fait fuir un mari, c'est l'ennui, il faut donc être prête à faire des efforts :

  1. régime : car quand on n'est pas l'héroïne du roman, se goinfrer de pâtisserie ça fait grossir(mais en mode héroïne, le chocolat et le caramel peuvent être consommer à n'importe quelle heure, car une héroïne harlequin ne grossit pas, c'est bien connu).
  2. visite chez l'esthéticienne, par contre nulle mention n'est faite quant au type d'épilation à choisir, mais peut-être faut-il adopter le type choisi par l'héroïne et que l'on peut obtenir à Houston.
  3. mettre des vêtements voyants, telle qu'une mini-robe orange avec des platform-boots et du vernis à ongle assorti, ou bien un petit haut rouge et blanc ultra-moulant et décolleté, assorti à des talons aiguilles.
  4. Apprendre la danse du ventre grâce à un programme vidéo en douze leçons.
  5. s'exercer et pour cela il suffit d'investir dans une poupée gonflable, il en existe d'ailleurs toute sorte de modèle comme le jeune étudiant ou le cow-boy, voici celui qui est présentée dans le livre réagit à la chaleur, étant équipé dune micro-pompe, résiste à l'eau ("on peut donc l'emmener sous la douche ou dans le bain"), à une langue et une bouche qui peuvent se mettre à bouger et est équipé d'un vibromasseur à trois vitesses. Idéal également pour s'entraîner à la danse du ventre.

Si vous suivez toutes ces étapes, le succès est garanti(ou du moins ça marche sur les cow-boy) !

 

La version culinaire

C'est là, la version pratiquée par notre héroïne dont la boutique s'appelle des Douceurs et des Péchés et qui propose entre autre : L'Orgasm'o'Choc, le Caramel Charnel, la Fraise Pécheresse, la Cerise Coquine et le Gâteau de l'Extase. et comme dirait l'héroïne "Il ne vous reste qu'à servir, et votre homme sera conquis, croyez-moi. Bien-sûr si vous êtes à moitié nue sous votre tablier de cuisine et que vous affichez un sourire enjôleur, le processus n'en sera qu'accéléré...".

Mais notre héroïne a d'autres tours dans sa manche, car elle a mis la main sur les fameuses recettes de sa grand-mère, avec comme mises en bouche, le nectar à la cannelle, ou délice coquin au brandy, puis comme entrées en matière, l'assortiment de barbecue coquin et la gâterie épicée.

Pour un résultat optimal, il convient de commencer par un bain à la cannelle, puis d'enchaîner sur une mise en bouche comme la gourmandise de miel, mais ne pas aller jusqu'à l'orgasme(la question de l'optention ou non d'un orgasme est un soucis clef du livre), car il vaut mieux attendre une semaine avant de passer à l'étape supérieure avec le renversé d'ananas(où l'on découvre le caractère hyper aphrodisiaque de ce fruit - "La saveur suave du fruit explosa alors sur la pointe de sa langue, et il poussa un petit gémissement." mais aussi les multiples usages du sirop de sucre). Une fois l'appétit bien ouvert, il reste la spécialité de la maison qui implique beaucoup de nudité et du placage contre le mur.

Après il est aussi possible de pimenter certaines mises en scène par l'usage de la poupée présentée plus haut, mais malheureusement pour éviter que mon blog ne passe en plus de 18ans, je ne pourrais pas vous dire ce que l'héroïne et son amant font avec celle-ci, mais je dois dire que je n'aurais jamais cru cela possible dans un harlequin.

 

En bonus, voici quelques éléments cultes de ce livre :

- l'expression dur comme un roc apparaît cinq fois(c'est incroyable à quel point le héros passe facilement à cet état)

- notre héroïne ne court pas dans son jardin en chemise de nuit, par contre, elle n'a pas appris à regarder d'abord qui frappe à sa porte avant d'ouvrir la bouche, ce qui donne ceci comme situations :

 

"J'en suis à mon dixième Orgasme, et il m'en faudrait encore une bonne douzaine.

-Eh bien, je pourrais déjà t'en offrir un...(...)Un, voire deux ou trois, poursuivit-il d'une voix rauque et enivrante. Cela dit, je ne peux t'en promettre une douzaine. Même pour un McGraw, ce serait présomptueux !

- Je...Je pensais que c'était le livreur"

 

"Ecoutez je suis incapable de parler du plaisir masculin en public.

(...) - Aucun soucis, répondit la nouvelle venue avec un sourire innocent, je me contenterai de vos conseils écrits."

 

- sur les talents de notre héroïne en matière de satisfaction : "Quant à cette histoire de satisfaction du désir des hommes...La seule personne que Holly savait habituellement satisfaire, c'était elle-même... soit avec un somptueux dessert, soit à l'aide de son vibromasseur favori."

 

Voilà pour ce dévoilement des secrets du plaisir selon Harlequin.

 

harlequinade 2010-1

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 12:38

woody-allen-sex.jpgAujourd'hui, nous allons parler de Everything you always wanted to know about sex(but were afraid to ask) et de comédie érotique d'une nuit d'été de Woody Allen.

 

Everything you alwas wanted to know about sex, est une série de sketch, qui n'est pas sans faire penser à The Meaning of life des Monty Python. Il s'agit de l'adaptation libre du livre éponyme du Dr David Reuben, paru en 1969 et qui est un manuel de sexologie, qui fut très populaire à l'époque.


Le film de Woody Allen date de 1972 et est composé de 7 parties:


1. Do Aphrodisiacs Work?

2. What is Sodomy?

3. Why Do Some Women Have Trouble Reaching an Orgasm?

4. Are Transvestites Homosexuals?

5. What Are Sex Perverts?

6.Are the Findings of Doctors and Clinics Who Do Sexual Research and Experiments Accurate?

7.What Happens During Ejaculation?


Et le générique du début et de la fin nous montre un écran rempli de lapins albinos qui mènent leur vie sur la chanson Let's misbehave(mais je vous vois venir, les lapins se conduisent très bien).


Pour une description plus détaillée, je vous renvoie à l'article de Cachou, en compagnie de qui j'ai regardé ce film.

 

En dehors de ça, j'ai bien aimé ce Woody Allen, je l'ai trouvé assez drôle, bien que le deuxième sketch m'a un peu moins plu, car sur la question de la sodomie, on pouvait certainement faire quelque chose de plus intéressant qu'une histoire de zoophilie. J'ai aussi été un peu déçue par Are transvestites Homosexuals, même si la chute était vraiment pas mal.Le dernier sketch est chouette, avec Woody Allen en spermatozoïde.

 

Dans l'ensemble, c'est un film qui a provoqué pas mal d'éclat de rire, en particulier lorsque nous avons découvert que le médecin zoophile s'appelait...Doug Ross.

 

Comedie-erotique-d-une-nuit-d-ete--B-.jpgPassons à comédie érotique d'une nuit d'été. Le sujet de la parodie semble évident, mais esthétiquement, ça fait plutôt penser à Chambre avec vue et il s'avère que le film est plutôt inspiré de Smiles of a Summer Night de Ingmar Bergman.

 

Le couple d'Andrew est dans l'impasse, sa femme ne le désire plus et lui passe sa frustration dans le fait d'inventer des machines. Ils reçoivent, le temps d'un week-end, deux couples : le Dr Leopold Sturgis, éminent philosophe, et sa fiancée, Ariel, qui a 20 ou 30ans de moins que lui, et le docteur Maxwell Jordan, qui collectionne les conquêtes, accompagnée pour l'occasion d'une de ses infirmières. Rapidement, la nostalgie et les nouvelles rencontres vont venir bouleverser les arrangements initiaux.


Ce film m'a un peu déçue, déjà parce que je m'attendais plutôt à une parodie déjantée de Shakespeare, mais surtout parce que le film est plus sérieux que Woody et les Robots. On y retrouve cependant d'étranges machines volantes et  aussi l'invention d'Andrew qui permet de voir les esprits, pour le petit côté original, mais sinon, c'est plus une comédie sur le sexe, où l'on va se courir après.

Je l'ai trouvé sympa mais sans plus.

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 10:12
les-onze-mille-verges.jpgAujourd'hui, nous allons à nouveau parler d'Apollinaire, avec cette fois, les onze mille verges.

Pour une fois la présentation sera celle donnée par l'éditeur :

« Je mets ma fortune et mon amour â vos pieds. Si je vous tenais dans mon lit vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même onze mille verges me châtient si je mens!»


Le prince Vibescu de Bucarest a grand appétit et il paraît qu'à Paris, les femmes ont cuisse légère. Alors sus, à l'abordage ! Juste là de quoi éveiller notre prince qui entend s'ouvrir à de multiples horizons charnels et entreprend un voyage frénétique où toutes les combinaisons sont possibles. Mais attention : qui aime bien châtie bien.

Ce livre circulait sous le manteau au début du siècle et il fut même chuchoté que l'on y trouvait du « Sade accommodé à la sauce rabelaisienne ».

J'ajouterai que les tribulations de Mony, notre prince Vibescu, mêlent orgie, à des scènes scatologiques qui par moment dépassent ce que l'on peut trouver dans Sade, on a des crimes et un bonne dose de nécrophilie. J'ai trouvé cette histoire moins écoeurante que les cent vingt journées de Sodome de Sade ou Un roman sentimental de Robbe-Grillet, parce que la plupart des sévices vraiment écoeurantes sont infligées à des cadavres, à l'exception de l'épisode du bébé.

Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant dans le livre, c'est l'humour que l'on y trouve, mêlé de références littéraires, on a ainsi un sonnet intitulé épithalame, qui se termine par ce vers de Corneille "Cette obscure clarté qui tombe des étoiles" et qui pendant les treize vers précédant parle de l'acte charnel en un langage qui fait que je ne puis le mettre ici, ce qui est dommage car j'aurais adoré commenter le détournement du sonnet et de fait, la parodie du poème amoureux.
J'ai aussi relevé cette référence à Ovide :

"-Ce sacré général Kokodryoff, dit-il en chemin, était un stratège remarquable sans doute, il avait deviné le siège de Port-Arthur et vraisemblablement m'y a fait envoyé pour se venger de ce que j'avais surpris ses relations incestueuses avec son fils. De même qu'Ovide j'expie le crime de mes yeux, mais je n'écrirai ni les Tristes ni les Pontiques. Je préfère jouir du temps qui me reste à vivre."


Mais une remarque qui m'a particulièrement amusée est celle-ci :

"Le double assassinat dans l'Orient-Express alimenta les journées pendant six-mois. On e trouva pas les assassins et le crime fut mis au compte de Jack l'Eventreur, qui a bon dos."

L'écriture d'Apollinaire est très agréable à lire, l'humour et l'excès des situations rendent les aventures de Mony plaisantes, c'est un livre que je pourrais relire contrairement aux cent vingt journées ou à Robbe-Grillet, car la manière dont Apollinaire décrit ce qui se passe rend les choses un peu moins horribles, mais âmes sensibles s'abstenir, parce qu'il y a des scènes assez gores et des sévices infligées à un bébé, donc ce n'est pas un livre à mettre entre toutes les mains.
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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 17:30
roman-sentimental.gifAujourd'hui nous allons parler d'un livre que j'ai lu la semaine dernière et dont je ne sais que penser, il s'agit d'un roman sentimental d'Alain Robbe-Grillet.

En quatrième de couverture, Robbe-Grillet présente ainsi ce livre :

"Le présent récit est une sorte de conte de fées pour adultes, ce qui lui permet d'outrepasser en maintes occasions les lois de la vraisemblance.
Il est écrit cependant avec un grand souci de précision, qui peut ressembler au réalisme le plus méticuleux, outrepassant cette fois les lois de la bienséance.
C'est d'autre chose qu'il s'agit, délibérément. Une autre bienséance et une autre vraisemblance...
Malgré les tendres couleurs des chairs nues adolescentes, les contes de fées pour adultes n'ont pas leur place dans la Bibliothèque rose."

Et l'avertissement de l'éditeur est celui-ci :

"L'Editeur tient à signaler que ce "conte de fées pour adultes" est une fiction fantasmatique qui risque de heurter certaines sensibilités."


Et donc si vous n'avez jamais entendu parler de ce livre, qui a apparemment fait parlé de lui lors de sa sortie en 2007, en gros tout part d'un mystérieux narrateur qui se réveille dans une pièce blanche et qui regarde un tableau et qui se met à se faire un film sur ce tableau et tout le reste du livre nous nous retrouvons embarqué dans une histoire où se mêle inceste, torture(et quand je dis torture, l'inquisition à côté c'est des marrants), viol, pédophilie, prostitution, le tout décrit avec soin et certainement plus de détails que l'on voudrait en avoir.

Certaines scènes rejoignent assez bien le marquis de Sade niveau horreur, la différence majeure étant que le désir de Robbe-Grillet ne se porte que sur des adolescentes et des enfants, tandis que le libertin sadien a des goûts plus variés.
Je préfère nettement le marquis de Sade, parce que chez Sade les sévices sont l'illustration d'un système philosophique fondé - pour aller vite - sur l'idée que TOUS les goûts sont dans la nature et que de ce fait il n'y a aucun mal à les assouvir puisque nous ne faisons qu'obéir à un besoin que la nature nous a donné, et aussi sur l'application de la loi du plus fort au sein de la société. Je trouve Sade fascinant(mais jamais je ne relirai les cent vingt journées de Sodome) parce qu'il est à mes yeux l'illustration de ce que craignait Rousseau, un homme chez qui la raison aurait complètement étouffé la voix de la nature, car le libertin sadien est un être très rationnel,  il fait de grands discours pour exposer ce qui lui donne droit d'agir comme il agit. Ce que j'aime le plus chez Sade, c'est que jusqu'ici je n'ai pas réussi à trouver de faille dans sa démonstration, même si je pense qu'un système où ne règne que la loi du plus fort et où les serments ne sont pas respectés sera obligé de retomber dans le contrat social, puisque pour que la société fonctionne il faut qu'il y ait des ententes qui se forment entre les individus. Certains de ses arguments sont très pertinents, donc c'est stimulant philosophiquement d'essayer de les contrer.

Sade, au moins, est facile à comprendre, Robbe-Grillet est plus difficile à cerner dans ses motivations, car j'ai passé l'essentiel du livre à me demander quel était le sens de toutes ces scènes de torture et finalement celle-ci a l'air d'être dans ce passage à deux pages de la fin :

"La troisième gamine, Nuisette, déclare en conclusion que, dans l'univers dit normal où elles vivaient avant d'être vendues comme objets de plaisir, tout ce qui est amusant est interdit.
Consommer des petites filles sauvages, de l'une ou l'autre façon, assommer les bébés phoques pour en voler la fourrure, manger du foie gras, descendre avant l'arrêt complet, pratiquer l'amour avant l'âge légal, (...) faire gicler son pipi dans un urinoir signé, élever des chiens andalous, chasser à courre telle ou telle variété de biches, rêver de cochonneries, prêter ses charmes intimes contre de l'argent, (...)décrire avec soin sa libido, et caetera, et caetera..."


J'ai sauté les éléments se référant à certaines pratiques sexuelles incestueuses ou sadiques.
Un des buts de ce texte est de jouer sur les tabous moraux de notre époque et pose la question du rapport entre morale et littérature, peut-on tout écrire ?  Le texte est très littéraire, rien que dans ce que je viens de citer, on pourra noter la référence à l'urinoir de Duchamp, et apparemment il y a beaucoup de référence au reste de l'oeuvre de Robbe-Grillet et à la littérature, j'ai surtout relever les emprunts à Sade.
Nous sommes dans l'univers du fantasme, qui obéit à d'autres règles que le monde normal, où règne la morale, dans ce monde, les prisonnières de guerre sont vendues pour Tous Usages(y compris la mise à mort sans raison ou la torture), tout un trafic a lieu pour approvisionner le marché et les lois sont un mélange de notre morale et de cruauté, par exemple celle qui dit que la peine de mort est interdite, ce qui fait que l'on détache les criminelles qui ont été torturées pour les laisser agoniser pendant des heures de façon à ce qu'elles meurent d'une mort naturelle.

Vous vous demandez peut-être à ce point de la narration comment j'ai bien pu me retrouver avec ce livre entre les mains(car non, je ne prends pas de plaisir à lire des scènes de mutilations ou d'atrocité accomplis sur des êtres humains et en particulier pouvant impliquer des nourrissons). Eh bien c'est très simple, j'étais à Buffon à la recherche d'ouvrages littéraires à emprunter et parmi les ouvrages de Robbe-Grillet, ce titre a attiré mon attention, parce que j'ai eu l'impression d'en avoir entendu parler en prépa, du coup je l'ai emprunté pensant qu'il serait utile de connaître ce livre. Finalement après lecture, je pense que j'ai dû en entendre parler simplement à cause du bruit qu'à fait sa publication.
Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, pour la bonne et simple raison que je ne l'ai pas lu par agrément  donc il n'est pas question de plaisir mais d'utilité et c'est ouvrage est parfait pour un sujet sur morale et littérature, ou même sur tout peut-il être pris comme objet littéraire ? donc je n'ai pas entièrement perdu mon temps avec cet ouvrage.
Pour un avis qui cerne assez bien les enjeux de ce texte, je vous renvoie à l'article publié par l'express à l'occasion de la sortie du livre et que vous trouverez ici.

Ce livre rentre dans mon challenge Abc pour la lettre R.


challenge-Abc-2010.jpg
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Citations : Terry Pratchett

Interesting time, p.43
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Interesting Time p.19
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Le Huitième Sortilège p.87
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La huitième Couleur p.91
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Apes had it worked out. No ape would philosophize, "The mountains is, and is not." They would think, 'The banana is. I will eat the banana. There is no banana. I want another banana."
Unseen Academicals p.76
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'I would like permission to fetch a note from my mother, sir.'
Ridcully sighed. 'Rincewind, you once informed me, to my everlasting puzzlement, that you never knew your mother because she ran away before you were born. Distincly remember writing it down in my diary. Would you like another try ?'
'Permission to go and find my mother ?'
Unseen Academicals,  p.187
*****
'The knees should be covered. It is a well-known fact that a glimpse of the male knee can drive women into a frenzy of libidinousness.'
Unseen Academiacls, p.130
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"Lord Vetinari's rules : if it takes an Igor to bring you back, you were dead. Briefly dead, it's true, which is why the murderer will be briefly hanged. A quarter of a second usually does it."
Unseen Academicals, p. 98
*****
"I'm a wizard ! We can see things that are really there, you know,"said Ridcully. " And in the case of the Bursar, things that aren't there too."
Hogfather, p 98

Perdu Dans La Vallée ?

Malakos is here too !!!

Archives

Le mot de l'auteur

 

Bienvenue au sein de la vallée des grenouilles séchées,  blog d'une prof de lettres classiques fan de Star Trek et de Terry Pratchett.
Vous trouverez ici mes impressions sur des ouvrages que j'ai lu, des films qui ont retenu mon attention et parfois des séries.
 
Sur ce, je vous souhaite une bonne navigation mais méfiez-vous d'une chose, j'ai une tendance à m'adresser plus à ceux qui ont lu ou vu ce dont je parle, donc quand ce n'est pas votre cas, évitez de continuer votre lecture quand vous atteignez le paragraphe commençant par "dans le détail" ou voici la partie spoiler mais dans la plupart des cas, les spoilers sont en surlignés.

The Bursar

Et pour me laisser un message sans lien avec un article c'est par là :



 
 

One Challenge to rule them All

logo fondcomble

 

Pour s'inscrire, c'est par là.


Pour consulter les billets publiés par les autres membres de la Communauté ou laisser les liens de vos article, c'est ici.


Pour les logos des différents niveaux c'est là.


Pour les différents logos généraux, c'est ici et .

 


***********************


De mon côté, je vais faire le challenge Valar !

 

Jusqu'ici j'ai peu avancé.

J'ai lu :

The Hobbit

Le Silmarillion

The Fellowship of the Ring

The Two Towers

 

L'adieu au Roi, chansons pour J.R.R. Tolkien

Beowulf

 

 

Challengevalar 2

mes coups de coeur

Mes coups de coeur 2009














Mes coups de coeur 2010

sherlock-holmes-2009

Homère et Shakespeare en banlieue
seigneursOlympe
team medical 01
koi-suru-bo-kun-kaiosha-1
starship troopers
lovely_teacher.jpg
hei-sensei.jpg
rocky-horror-picture-show-posters.jpg
petits meurtres à l'anglaise
galaxy-quest-deluxe-edition-dvd
Couverture-Princesse-Soso.jpg
maurice.jpg
Mes coups de coeur 2011
gemmell legende
bowie labyrinth jim henson movie poster
grammaire
st trinian
Mes coups de coeur 2012
Crimson Spell