Aujourd'hui je vais vous parler de La Communauté de l'Anneau de J.R.R. Tolkien, que j'ai relu il y a quelques semaines. Cet article contient très certainement des spoilers.
Three Rings for the Elven-kings under the sky,
Seven for the Dwarf-lords in their halls of stone,
Nine for Mortal Men doomed to die,
One for the Dark Lord on his dark throne
In the Land of Mordor where the Shadows lie.
One Ring to rule them all, One Ring to find them,
One Ring to bring them all and in the darkness bind them
In the Land of Mordor where the Shadows lie.
La Communauté de l'Anneau, c'est l'histoire d'un Hobbit du nom de Frodo Baggins qui se voit confier une tâche périlleuse : amener jusqu'à Rivendell l'anneau qui appartenait à Sauron, le seigneur des ténèbres, afin qu'un conseil de sages décide de son sort. Mais ce qui au départ semble être une simple aventure va s'avérer être un parcours semer de périls car il va falloir échapper aux Neufs, les serviteurs de Sauron.
Cette relecture m'a énormément plu, surtout que je ne l'avais pas relu depuis le lycée, donc j'avais oublié un certain nombre de détails, comme le fait que Frodon rencontre Gildor, qui appartient à la maison de Finrod(c'est là que je suis contente d'avoir d'abord relu le Silmarillion)ou que Merry et Pippin ne sont pas les seuls cousins de Frodo à être impliqués dans la conspiration. A cause du film, j'avais oublié certaines impressions, c'était ainsi que j'ai redécouvert la Lorien(en effet, je n'aime pas du tout la manière dont Galadriel apparaît dans le film)ainsi que les débuts de la relation entre Gimli et Legolas. Boromir m'est apparu comme un vrai casse-pied et du coup je me suis amusée à imaginer ce qui ce serait passé si Faramir était venu à sa place et je suis arrivée à l'idée que cela n'était pas possible. D'une part, parce que Faramir est capable de voir au-delà des simples intérêts du Gondor et se serait rangé du côté de Gandalf, donc il n'y aurait plu eu d'opposition au sein de la Communauté, ce qui aurait rapidement monotone, d'autre part, parce que Faramir n'aurait pas tenté de prendre l'anneau, ce qui est la goutte d'eau qui parvient à pousser Frodo à partir seul, du coup Frodon serait resté et toute la compagnie serait partie pour le Mordor, ce qui n'aurait vraiment pas été discret(bien que Faramir aurait pu faire un super guide). C'est vrai que quand on y réfléchit le plan initial avait une faille, car si rien ne séparait la compagnie, on se serait retrouvé avec 4 hobbits(dont Pippin...), un nain, un elfe, un humain et un vieux barbu avec un bâton aux portes de Sauron, ce qui n'est finalement pas ce qu'il y a de plus fonctionnel(surtout au niveau des hobbits qui ont surtout pour avantage leur capacité à se déplacer discrètement).
J'ai retrouvé avec plaisir Tom Bombadil et je me suis posée de grandes questions quant à la race à laquelle il devait appartenir. J'ai surtout envisagé la possibilité qu'il puisse être un Maiar. La première partie du livre est celle que je préfère, car l'ambiance se rapproche de celle du Hobbit, même si les choses vont vite prendre une tournure plus sombre. J'adore le fait que nos quatre hobbits partent à l'aventure sans prendre d'armes et ce qui leur arrive avant d'arriver à Bree. En ce qui concerne, la seconde partie, mon lieu préféré a été la Moria, j'aime la manière de s'exprimer des nains et la triste histoire de Balin.
Dans cette relecture, ce qui m'a terriblement frappée, c'est l'ambiance : la fin du temps des elfes et du coup la disparition de toutes les merveilles qu'ils ont accomplis. Tout va sombrer dans l'oubli, et le phénomène est déjà enclenché dans l'histoire puisque la Lorien est déjà une sorte de royaume légendaire, puisque l'essentiel de ses rapports avec le monde extérieur ont cessé d'exister. Les elfes savent que leur temps est révolu mais surtout que ce sont les événements qui se préparent qui vont porter un coup fatal à leur séjour en Terre du Milieu. C'est terriblement triste, surtout que rien ne pourra les égaler.
Je serais presque tentée de rapprocher les Âges de Tolkien du mythe des Races d'Hésiode, l'âge d'or correspondant aux début à Valinor,("Ils vivaient comme des dieux, le coeur libre de soucis, à l'écart et à l'abri des peines et des misères : la vieillesse misérable sur eux ne pesait pas.") puis au premier Âge marqué par la fuite des Elfes en Terre du milieu à cause de l'orgueil de Féänor et la souillure du massacre qu'ils commis correspond l'Âge d'argent("Ils ne savaient pas s'abstenir entre eux d'une folle démesure. Ils refusaient d'offrir un culte aux Immortels ou de sacrifier aux saints autels des Bienheureux, selon la loi des hommes qui se sont donné des demeures."), face au Second Âge marqué par l'ascencion et la chute de Numenor, on a l'âge de bronze ("ceux-là ne songeaient qu'aux travaux gémissants d'Arès et aux oeuvres de démesure. Ils ne mangeaient pas le pain ; leur coeur était comme de l'acier rigide ; ils terrifiaient. Puissante était leur force, invincibles les bras qui s'attachaient contre l'épaule à leur corps vigoureux."), au troisième âge devrait correspondre l'âge des héros qui est le dernier moment où des qualités de l'âge d'or apparaissent("Ceux-là périrent dans la guerre et dans la mêlée douloureuse, les uns devant les murs de Thèbes aux sept portes, sur le sol cadméen, en combattant pour les troupeaux d'Oedipe ; les autres au delà de l'abîme marin, à Troie, où la guerre les avait conduits sur des vaisseaux, pour Hélène aux beaux cheveux, et où la mort, qui tout achève, les enveloppa.")et pour finir au Quatrième âge, celui des hommes, correspond l'âge de fer, le nôtre("Ils ne cesseront ni le jour de souffrir fatigues et misères, ni la nuit d'être consumés par les dures angoisses que leur enverront les dieux. Du moins trouveront-ils encore quelques biens mêlés à leurs maux."). On retrouve dans Tolkien, cette chute, car plus le temps passe plus on s'éloigne des Elfes tels qu'ils étaient dans les premiers temps et certaines déchéances sont liées à une déterioration du rapport aux dieux, comme par exemple la dégénérescence des rois de Numenor. Finalement, les deux textes ont un thème commun.
C'est une relecture qui fut un véritable plaisir et qui m'a réservé quelques surprises. On se retrouve bientôt pour les Deux Tours.