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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 10:08

oedipe-roi-policier.gifAujourd'hui,  Oedipe est de retour avec cette fois une réécriture de la pièce de Sophocle sous forme de roman policier : Oedipe roi de Didier Lamaison.

 

Présentation de l'éditeur : En arrivant dans une cité harcelée par les vieux démons de la peur et de la division, Œdipe a ouvert les portes et les cœurs. Il a naturellement été fait roi. Personne ne sait d'où il vient. Le sait-il lui-même ? Une enquête haletante va révéler une vérité si effrayante qu'Œdipe roi de Sophocle est devenu, au fil des siècles, la mère de toutes les tragédies, celle qui porte en elle tous les modèles du roman noir.

 

L'idée d'une réécriture d'Oedipe sous forme de roman policier ne pouvait que susciter ma curiosité, car l'Oedipe roi est souvent comparé à un policier à cause de l'enquête menée par Oedipe, d'autant que tout part d'une intrigue policière : qui a tué Laïos ? C'est à partir de là que tout va s'enchaîner, que les suspects et les témoins vont se succéder et les théories s'échafauder.

 

Lamaison choisit de commencer son roman par l'épisode du Sphinx : la mystérieuse victoire d'un étranger silencieux arrivé à Thèbes. Puis il y a une ellipse et l'histoire reprend avec la peste qui s'est répandue dans Thèbes. Oedipe est pragmatique, il voit dans l'inquiétude du peuple un phénomène explicable par sa crédulité et il se méfie de Créon et des prêtres, car leurs intentions ne semblent pas forcément pures, en particulier par leur silence sur la faute qui a été châtiée par la présence du Sphinx. 

 

oedipe-lamaison.jpgC'est en fait difficile de parler de ce livre, car tout est une question d'ambiance. Le style choisi est approprié, on sent que Lamaison connaît bien l'oeuvre et n'essaie pas de vendre une réécriture commerciale où, parce que l'on a conservé les noms et le schéma narratif originale, on croit avoir fait tout le travail. C'est réellement une interprétation de la pièce Sophocle - de toutes manières, il est nécessaire de prendre un parti quand on réécrit cette oeuvre, car justement la position que l'on adopte par rapport à Tirésias mais surtout par rapport à Créon change la manière de lire la pièce. Ici, l'auteur a opté pour une ambiance de suspicion qui s'insinue peu à peu et qui s'infiltre dans les rues de Thèbes. Il ne se contente pas de suivre Oedipe, il envisage aussi les conséquences que les décisions d'Oedipe vont avoir au niveau de la gestion de l'Etat mais aussi au niveau du peuple, car c'est une tragédie, le malheur n'est pas individuel mais public.

 

Les éléments qu'il choisit de creuser ou de mettre en lumière sont vraiment pertinents et permettent d'offrir une autre vision de l'histoire. Les réponses qu'il donne sont aussi dans la logique de l'oeuvre : pourquoi on ne s'aperçoit que maintenant qu'Oedipe a tué quelqu'un à un carrefour ? parce qu'Oedipe parle peu et que chacun a des secrets à cacher.

 

Concernant à propre parler le style, le niveau de langue est courant, voire soutenu. Les épithètes homériques ont disparu car ils alourdissent énormément en français mais pour certains, on les retrouve dans les détails. La première description de Thèbes est brillante pour cela, car l'auteur ne va pas dire que c'est Thèbes aux sept portes, mais les portes ayant un rôle essentiel car ce sont celles devant lesquels les sept chefs vont s'avancer dans les Sept contre Thèbes ou celle qui s'ouvre pour révéler le cadavre de Jocaste et la mutilation d'Oedipe, il va aborder la ville par ses portes et le rôle qu'elles jouent dans la propagation du malheur.

 

oedipe_roi.jpgC'est un texte tout simplement brillant et qui apporte réellement quelque chose au mythe. Dans la nouvelle édition, il est accompagné du texte de l'Oedipe Roi, traduit, présenté et annoté par Lamaison, et d'un glossaire français-grec. Je n'ai lu que quelques pages de cette traduction, je n'ai pas réussi à aller plus loin car c'est une traduction qui est très bien pour un public de non-helléniste et je reconnais que Lamaison a eu raison de faire de tels choix(il explique dans le livre ce qui a motivé ses choix en matière de traduction), c'est élégant et en même temps, ça reste naturel. Cependant, moi, je ne peux absolument pas lire cette traduction, parce que ce n'est pas assez fidèle, je n'arrive pas à retrouver le texte grec et comme toutes les trois lignes, j'ai une tendance à vouloir savoir quelle était l'expression grecque employée, c'est fâcheux. Pour un helléniste, c'est une traduction intéressante pour comparer sur un point de traduction mais pour une lecture, il vaut mieux s'en tenir à la version de Mazon, même si elle a des faiblesses, mais c'est un peu ce qui fait le charme aussi des traductions de Mazon(c'est irrévérencieux mais pour moi, les traductions de Paul Mazon, c'est un peu comme une vieille paire de pantoufles, on sait qu'on devrait les jeter parce qu'il y a des trous mais on s'y est attaché à la longue, elles ont pris une valeur affective).

 

L'Oedipe Roi est une réécriture à avoir, car les ouvrages de cette qualité ne sont pas si fréquents que ça pour les romans situés dans l'antiquité, et surtout, il est rare de trouver un auteur qui allie connaissance de l'antiquité et style.

 

mythologiegrecque

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 10:11

Oedipe_schlac_schlac.jpgAujourd'hui, poursuivant ma série d'article sur la Thébaïde, je vais vous parler d'Oedipe schlac ! schlac ! de Sophie Dieuaide, livre que j'ai trouvé au cdi de mon établissement.

 

Pour le spectacle de fin d'année de sa classe, Mme Lecca décide de monter un spectacle de qualité et pas un truc du genre de Godzitor et les mutants, le spectacle de l'année précédente. C'est ainsi que toute la classe de CM2 de Ludovic se retrouve à faire la légende d'Oedipe.

 

Le narrateur de cette histoire est Ludovic qui raconte l'étrange projet de sa maîtresse et qui joue l'Oracle. Le livre suit les différentes étapes de la production : la présentation de la légende grecque, l'écriture des dialogues, la création des costumes et des décors, la réalisation des programmes, les répétitions et bien-sûr la représentation.

 

Je dois dire qu'au départ, j'ai lu ce livre à reculons, parce qu'il s'agit d'un livre jeunesse, avec beaucoup d'illustrations, ce qui me faisait craindre une réécriture terne et simpliste du mythe d'Oedipe, mais finalement j'ai été séduite dès les premières pages, même si l'idée de départ -monter Oedipe en primaire - est pédagogiquement absurde. On suit l'histoire du point de vue d'un des élèves, qui du coup nous raconte la légende à sa sauce, ce qui entraîne une déformation très savoureuse du mythe, le meurtre de Laïos est expliqué par un refus de priorité, Oedipe bébé est une peluche Babar.

 

oedipe-moreau.jpgLes péripéties font souvent sourire et le livre contient même quelques réflexions intéressantes sur le théâtre, car notre narrateur et ses camarades se prennent vite au jeu et se mettent à se prendre pour des acteurs d'un spectacle de qualité. Le décallage qui règne entre la vision du narrateur et la réalité est un des points forts de l'histoire, le narrateur étant persuadé que leur vision des choses est meilleure que celle des adultes en particulier sur la question du langage à utiliser dans les dialogues. Le dernier chapitre propose le texte d'Oedipe Roi tel qu'il a été réalisé par les élèves, les didascalies sont en général divertissantes.

 

C'est donc une lecture très reposante, même si ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre, ça reste une oeuvre de jeunesse, il ne faut pas en attendre plus que ça, mais c'est très agréable à lire.

 

Je vous laisse sur quelques passages à savourer :

 

"-Oublie ça ! a répondu sèchement la maîtresse. Oublie les aliens et autres monstres. Nous sommes en classe, pas devant la télévision ! Je ne veux pas critiquer le travail de mes collègues, mais vous êtes à l'école pour apprendre. Nous montons la légende d'Oedipe !

- Oedipe ?

Je n'en avais jamais parler. Mlle Ravier (notre maîtresse de CM1 que Mme Lecca ne voulait pas critiquer) n'avait amais prononcé ce nom-là devant nous, j'en suis sûr."

 

"Coup de chance, comme dans Blanche-Neige, un autre berger sauva l'enfant au dernier moment mais il ne le donna pas aux sept nains, il le confia à un autre roi. Il faut dire qu'à cette époque-là, il y avait des rois et des bergers partout."

 

"Dans sa longue robe blanche, Aurélie était une reine grecque marchant dans la campagne avec son enfant. Laïos était son roi. Même Babar n'était plus un éléphant."

 

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 12:40

oedipe-roi.gifActuellement je suis dans une grande période de découverte/re-découverte de la tragédie grecque, ce qui a commencé avec Antigone, parce que mon tuteur faisait Antigone d'Anouilh et que quelques questions s'étaient posées par rapport au texte de Sophocle. De fil en aiguille, je me suis retrouvée à lire l'essentiel du cycle Thébain, avec en prime quelques réécritures modernes.

Donc aujourd'hui, je vais vous parler de l'Oedipe Roi de Sophocle et ainsi inaugurer une longue série d'article autour du cycle Thébain.

 

Un terrible fléau a frappé Thèbes, la ville aux sept portes. Les champs, les animaux et les femmes sont devenus infertiles et la Peste décime le peuple. Les habitants n'ont plus qu'une solution : supplier le Roi Oedipe d'intervenir, car il est le déchiffeur d'énigme, le sauveur de Thèbes, puisqu'une fois déjà il l'a délivrée d'un fléau.

Le roi écoute leur supplique et est prêt une nouvelle fois à endosser le rôle du sauveur. Il lui faut alors trouver le meurtrier de Laïos, l'ancien roi de Thèbes, car c'est là l'origine de la souillure qui frappe la ville, mais la vérité va être bien plus terrible qu'Oedipe ne s'y attend...

 

Oedipe Roi s'inscrit dans le cycle Thèbain, c'est-à-dire dans un ensemble de pièces sur la maison des Labdacides et qui s'appuie sur deux épopées perdues l'Oedipodie et la Thébaïde.

Au niveau du mythe, tout part de Laïos et Jocaste qui veulent avoir un enfant mais n'y arrivent. Laïos va voir l'oracle d'Apollon pour trouver une solution mais celui-ci lui répond qu'il est destiné à mourir par la main de ce fils qu'il a voulu contre la volonté des dieux et que c'est là sa punition pour avoir enlevé le fils de Pélops.

moreau_oedipe_voyageur.jpgMalgré cet avertissement, Laïos continue de fréquenter la couche de Jocaste qui finit par tomber enceinte mais une fois que l'enfant est né, Laïos prend peur et décide de le faire exposer, sauf que l'enfant ne meurt pas. Il est recueilli par un berger qui l'apporte au roi de Corinthe en mal d'enfant.

Oedipe grandit mais un jour, il entend un homme le traiter d'"enfant supposé". Le doute s'installe. Il décide d'aller consulter l'Oracle pour connaître sa véritable origine. L'Oracle lui annonce qu'il est destiné à tuer son père et épouser sa mère. Oedipe, horrifié, décide de ne plus remettre les pieds à Corinthe et sur la route de Delphes, à un carrefour, il a une altercation avec un voyageur et sa suite arrivant dans le sens opposé, le ton monte et Oedipe les tue sous le coup de la colère. 

Oedipe arrive à Thèbes, où sévit un fléau terrible, le Sphinx qui dévore les voyageurs qui n'arrivent à résoudre son énigme. Oedipe trouve la réponse, délivre Thèbes et se voit offrir la reine en mariage, pour ainsi prendre la place du roi de Thèbes sensé avoir été tué par des brigands.

Les années passent, le bonheur semble règner pour Oedipe qui est admiré de tous et a eu quatre enfants de Jocaste. Mais le meurtre de Laïos laissé impuni fini par refaire surface et Oedipe décide de découvrir la vérité.

 

La pièce de Sophocle commence alors que la peste règne et que le peuple supplie Oedipe d'intervenir. Durant la pièce, on va suivre les efforts d'Oedipe pour trouver la vérité, malgré les avertissements qu'il reçoit, et les différentes fausses pistes qu'il va suivre dans l'espoir de découvrir qu'il n'est pas le meurtrier de Laïos, car rapidement, tout va pointer vers lui. Mais plus la pièce avance, plus l'étau se resserre et moins Oedipe perçoit la vérité, car il va d'abord croire à un complot de Tirésias, puis suspecter Créon d'être de mèche et finalement croire que sa femme veut le détourner de sa quête par vanité pour ne pas apprendre qu'elle est la femme d'un fils d'esclave.

 

oedipe-ceramique.jpgDu point de vue de la légende, il existe plusieurs dénouements possibles. Dans la pièce de Sophocle, Jocaste se suicide quand elle comprend la vérité et Oedipe se crève les yeux. Comme on le verra bientôt, ce n'est pas la seule fin possible, Euripide, par exemple, optera pour une autre solution.

 

Cette pièce est souvent rapprochée des romans policiers, car le héros se retrouve dans un rôle d'enquêteur et fait défiler devant lui les témoins. Ce qui m'a intéressé dans la pièce, c'est la manière dont Oedipe va sombrer petit à petit dans la paranoïa. Ma scène préférée est certainement la confrontation qui a lieu entre Oedipe et Tirésias, car Tirésias sait la vérité, ne veut pas la dire mais va y être poussé par Oedipe qui sous le coup de la colère se met à l'accuser de comploter contre lui et de détourner la parole divine. J'aime la détresse de Tirésias au début de la scène, car ce qu'il a à dire est trop horrible à supporter.

 

Après, dans le cycle Thébain, ce qui m'a véritablement passionnée, c'est le personnage de Créon, car il est celui qui varie le plus selon les auteurs et est aussi le plus mystérieux. Dans une pièce grecque, on ne peut avoir de monologue où le personnage s'exprime en toute honnêteté et révèle ses vraies intentions, puisque tout se déroule sous le regard du choeur. Du coup, comme on ne voit Créon que lorsqu'il parle à Oedipe ou au choeur, on ne sait pas quel est son degré de sincérité. Est-il un prince ambitieux qui cherche à s'emparer du pouvoir comme Oedipe le craint ou est-il le prince qui se satisfait du pouvoir et des honneurs qui sont les siens et voit le pouvoir que détient Oedipe comme une source d'ennuis qui ne l'attire pas comme il l'explique lui-même ? Dans la pièce de Sophocle, on ne le saura pas, mais je penche pour le fait qu'il n'est pas maléfique dans cette version, surtout parce que cela renforce le côté pathétique d'Oedipe, si son aveuglement le pousse à voir une conspiration là où il ne peut y en avoir.

 

Oedipe Roi est une pièce intéressante et l'édition budé de poche est plutôt bien faite, la traduction de Paul Mazon a été conservée et l'introduction est pertinente, mettant la pièce en relation avec les autres oeuvres inspirées de la légende et offrant une interprétation du personnage d'Oedipe.

 

mythologiegrecque

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Citations : Terry Pratchett

Interesting time, p.43
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Interesting Time p.19
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Le Huitième Sortilège p.87
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La huitième Couleur p.91
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Apes had it worked out. No ape would philosophize, "The mountains is, and is not." They would think, 'The banana is. I will eat the banana. There is no banana. I want another banana."
Unseen Academicals p.76
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'I would like permission to fetch a note from my mother, sir.'
Ridcully sighed. 'Rincewind, you once informed me, to my everlasting puzzlement, that you never knew your mother because she ran away before you were born. Distincly remember writing it down in my diary. Would you like another try ?'
'Permission to go and find my mother ?'
Unseen Academicals,  p.187
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'The knees should be covered. It is a well-known fact that a glimpse of the male knee can drive women into a frenzy of libidinousness.'
Unseen Academiacls, p.130
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"Lord Vetinari's rules : if it takes an Igor to bring you back, you were dead. Briefly dead, it's true, which is why the murderer will be briefly hanged. A quarter of a second usually does it."
Unseen Academicals, p. 98
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"I'm a wizard ! We can see things that are really there, you know,"said Ridcully. " And in the case of the Bursar, things that aren't there too."
Hogfather, p 98

Perdu Dans La Vallée ?

Malakos is here too !!!

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Bienvenue au sein de la vallée des grenouilles séchées,  blog d'une prof de lettres classiques fan de Star Trek et de Terry Pratchett.
Vous trouverez ici mes impressions sur des ouvrages que j'ai lu, des films qui ont retenu mon attention et parfois des séries.
 
Sur ce, je vous souhaite une bonne navigation mais méfiez-vous d'une chose, j'ai une tendance à m'adresser plus à ceux qui ont lu ou vu ce dont je parle, donc quand ce n'est pas votre cas, évitez de continuer votre lecture quand vous atteignez le paragraphe commençant par "dans le détail" ou voici la partie spoiler mais dans la plupart des cas, les spoilers sont en surlignés.

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One Challenge to rule them All

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Pour les logos des différents niveaux c'est là.


Pour les différents logos généraux, c'est ici et .

 


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De mon côté, je vais faire le challenge Valar !

 

Jusqu'ici j'ai peu avancé.

J'ai lu :

The Hobbit

Le Silmarillion

The Fellowship of the Ring

The Two Towers

 

L'adieu au Roi, chansons pour J.R.R. Tolkien

Beowulf

 

 

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