Comme promis, aujourd'hui, dans le cadre du mois kiltissime, je vais vous parler de San-Antonio chez les Mac.
Alors que San-Antonio espérait montrer ses spécialités à une jeune femme rencontrée dans le train, le voilà envoyé au milieu de la nuit dans la résidence de M.Petit-Littré dont l'essentiel des convives a été victime d'un étrange empoisonnement. Il apparaît rapidement que celui-ci vienne d'une caisse de whisky Mac Gregor qui contenait de l'héroïne en plus du merveilleux liquide ambré. Peu enclin à laisser les anglais résoudre l'affaire, San-Antonio s'embarque avec son fidèle Bérurier dans le premier avion en partance pour Glasgow.
Et c'est parti pour une enquête au pays des distilleries, des monstres marins et des fantômes.
Par moment, ce tome m'a fait penser à un épisode de Chapeau melon et bottes de cuir, avec Béru en plus(tout de suite la distinction en prend un coup), car on a un château qui cache un secret et que le héros doit infiltré, des activités secrètes, un monstre marin(qui apparaît peu mais ça rappelle encore plus le château de De'Ath), et donc pour une fois, un San-Antonio obligé de faire preuve de diplomatie et de jouer la comédie, ce qui ne l'empêche pas de jouer aussi de ses poings.
Cependant ce qui m'a le plus frappé c'est sa sobriété, car je m'attendais à une accumulation de traits ridicules écossais et finalement, il n'y en avait pas beaucoup, ne serait-ce que le kilt, qui n'apparaît qu'à une reprise sur Bérurier(pas de panique, il porte bien un caleçon en dessous). Cela m'a assez étonné, car dans Sérénade pour une souris défunte, qui se passe en Angleterre, San-Antonio ne cesse de critiquer les moeurs anglaises et ne parle pas anglais. Il a dû se passer pas mal de choses dans les trente-sept romans qui séparent ces deux livres, mais j'ai trouvé ça un peu dommage, car j'espérais que l'écosse aurait droit au même traitement.
Ce livre date de 1960, ce qui fait un écart de 10 ans avec Laissez tomber la fille dont je vous ai parlé le week-end dernier, on remarque du coup des évolutions au niveau du style, qui est donc plus sobre, car on a moins de foisonnement au niveau des images et des néologismes, par contre, il y a un travail sur l'onomastique, qui n'était pas présent dans les premiers et qui fait que l'on s'amuse beaucoup à essayer de trouver les jeux de mot cachés dans les noms écossais, comme pour Mybackside-Ischicken ou le sheriff Mac Heusdress.
J'avais eu quelques réserves quant à la présence de Bérurier(dont je ne suis pas fan) et finalement le personnage ne m'a pas dérangée dans ce tome, car ses exploits dans ce tome n'étaient pas trop vulgaires.
C'est donc un San-Antonio qui se lit bien mais qu'il ne faut pas lire en espérant tomber sur une vision de l'Ecosse aussi clichée que dans un Imogène ou sur une série de gag sur l'Ecosse. Prochain San-Antonio dans une semaine où nous verrons si le traitement du Japon est aussi décevant que celui de l'Ecosse.