Aujourd'hui, comme ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vanté un film de la hammer, nous allons parler de la revanche de Frankenstein, second des films de la Hammer autour du baron Frankenstein, avec Peter Cushing dans le rôle du baron(qui a également joué Fitzwilliam Darcy en 52 pour la bbc
).
A la fin de Frankenstein s'est échappé, le baron attendait son exécution pour ses crimes. La revanche de Frankenstein commence le jour de l'éxécution de Frankenstein. Le monde entier respire après cette exécution mais trois ans plus tard, à Carlsbruck, le conseil de l'ordre des médecins cherche à se débarrasser d'un certain Dr Stein, installé parmi eux depuis trois ans, qui refuse avec hauteur de faire partie du conseil et qui est parvenu à leur voler une bonne partie de leur clientèle. Ce Dr Stein est très populaire, car les mères qui ont une fille à marier le voit comme un bon futur gendre, et en plus, il s'occupe des miséreux de l'hôpital, opérant et amputant ceux qui en ont besoin.
Le premier film de la franchise n'est pas dans mes préférés, parce que le baron n'y est pas encore très effrayant. Par contre, ce second film rivalise dans mon estime avec le retour de Frankenstein, car le baron est imprévisible, on se demande ce qu'il va faire ensuite, jusqu'où il va aller. Les éléments sont donnés au compte-goutte, ce qui permet de découvrir lentement l'étendue de ses activités et projets. Dans ce film est une nouvelle fois en train d'essayer de mener à bien ses expériences de transplantation de cerveaux essayant de rectifier les erreurs commises avec sa première créature.
Maintenant un peu plus en détail, le début du film est une fois de plus bien fait, le suspens est véritablement maintenu, puisque l'on suspecte que Frankenstein va réussir à s'évader, mais on ne voit pas l'évasion,le prêtre est là ainsi qu'un individu difforme qui adresse un signe de connivence au bourreau puis l'écran devient noir et on entend le bruit de la guillotine. La scène suivante se passe dans une taverne où une petite frappe est en train d'en embaucher une autre pour un travail. On les retrouve ensuite au cimetière, où il s'avère que ce sont des voleurs qui approvisionnent les facultés en cadavre à disséquer, et leur cible de jour est un prisonnier fraîchement enterré. Mais là, surprise(surtout pour eux, car on se doute de ce qui s'est passé), ils trouvent un prêtre dans la tombe, se retournent et font face à un gentleman élégant qui leur dit "good evening, I am baron Frankenstein." Et c'est là seulement que l'on revoit le baron, puis il y a une ellipse de trois ans et alors on se retrouve en plein dans le conseil des médecins de Carlsbruck où les médecins veulent forcer le Dr Stein a entrer dans le conseil. La scène suivante, nous fait découvrir le Dr Stein, notre cher baron, dans ses activités de médecin mondain. J'aime beaucoup de système d'ellipse, où l'apparition du baron se fait attendre.
Ensuite le projet du baron dans ce film est de transplanter le cerveau de Fritz, son assistant difforme, dans le corps de sa dernière création. C'est là leur accord, car Fritz a arrangé l'évasion de Frankenstein et en échange celui-ci doit lui donner un corps sain. Pour ce faire, le baron va avoir comme assistant un des médecins de la ville, qui l'a reconnu et l'a supplier de le prendre pour élève. Le monstre est une fois de plus émouvant, car Fritz veut seulement être normal, ne plus avoir un bras paralysé et boiter, mais la convalescence va prendre du temps, le baron retenant Fritz attaché à son lit pour éviter que celui-ci ne fasse quelque chose qui puisse endommager son cerveau durant cette période, et le rêve va tourner au cauchemar, lorsqu'il apprend de l'assistant du baron, que le baron compte l'emmener à travers l'Europe pour montrer la réussite de son expérience au monde scientifique. Fritz panique en apprenant que même dans ce corps, il sera une bête curieuse et parvient à s'échapper. Les choses vont ensuite empirer et on va assister à la dégénérescence de son corps, car au fur et à mesure le nouveau corps de Fritz va reprendre ses anciennes tares, puis devenir une sorte de bête, ce qui est assez triste, car il voulait juste être normal.
C'est donc un film qui mêle angoisse face au baron dont on ne sait jamais quel sera son prochain mouvement mais aussi émotion, car le monstre est une fois de plus un être émouvant qui se retrouve dépassé par les événements. L'esthétique du film est également très agréable et le jeu de Peter Cushing reste irréprochable, arrivant à faire un baron qui est froid mais sans être sadique, un scientifique qui a dépassé les limites et qui ne voit plus la limite entre le bien et le mal.