
"Tuesday 22 September
I was very sorry to have to tell Weston that I will miss his wedding, as business calls me to town, but I am looking forward to seeing John and Isabella again. I can hardly believe it is seven years since they married. It seems like only yesterday they were courting, and John was neglecting everything in favour of walking over to Harfield to see her. It was fortunate for him that he found a wife so near. She could hardly have been nearer ! And now they have five children. It is, perhaps, time that I, too, thought of taking a wife."
Voici donc ma première incursion dans les Diary d'Amanda Grange et je dois dire que j'en suis contente, bon ça n'a pas non plus l'ethousiasme d'Emma & Knightley mais c'est parce que dans Emma & Knightley, alors que là, on sait déjà à l'avance la fin et les éléments principaux de l'histoire. Il y a cependant quelques suprises et j'ai pris un grand plaisir à suivre Mr Knightley.

Le regard que Knightley porte sur les autres personnages est intéressant, parce qu'il lui arrive, par exemple, d'être agacé par Mr Woodhouse, puis par Mrs Elton, mais tout en étant trop bien éduqué pour laisser échapper quoi que ce soit. Ses interrogations sur l'avenir d'Emma sont aussi très intéressante. Ce livre n'a finalement pas les longueurs d'Emma, car les cent premières pages sont un peu trop ennuyeuses, surtout que j'étais agacé par le fait que personne n'envoyait promener Mr Woodhouse ou par la conduite d'Emma vis-à-vis d'Harriet Smith. ALors que là, Knightley est un peu du même point de vue que moi.
Amanda Grange introduit quelques nouveaux personnages qui sont d'autres membres du voisinage d'Highbury et qui font partie des connaissances de Knightley qui, comme il n'a pas le snobisme d'Emma, n'hésite pas à avoir des amis d'un rang inférieur au sien.
L'autre aspect intéressant c'est qu'on a le droit au remarque de Knightley sur son propre comportement et où du coup on découvre ses propres efforts pour se comporter toujours en gentleman et sa sensibilité vis-à-vis de tels manquement.

Sur la question de la présence ou non de baiser au moment de la demande en mariage, j'en suis venu à me demander si le baiser à ce moment-là n'était pas possible en vrai et que Austen ne le mentionne pas, simplement parce que ça fait partie des choses dont il ne convient pas de parler, parce que c'était effectivement une chose qui ne devait pas etre permise par la morale. Cependant cela signifie-t-il que quand il s'agit d'un couple très amoureux, la chose ne se produisait jamais ? A votre avis, si la princesse de Clèves avait accepté d'épouser Mr de Nemours, l'aurait-il embrassé ?
Dans les petits bémols, il y a ce point que Lou m'a fait découvrir et qui est le fait qu'Amanda Grange n'est pas toujours parfaitement cohérente dans son choix de rédaction du point de vue des temps, et il arrive effectivement qu'à des moments où l'on aurait trouvé le présent, on trouve un passé. ça n'arrive pas trop souvent dans le livre et ça ne m'a dérangé, ce qui fait partie des raisons pour lesquelles je lis en anglais, c'est que je suis beaucoup moins sensible aux fautes de style ou à sa pauvreté(ce qui fait d'ailleurs que je ne supporte pas de lire Harry Potter en français.)
C'est donc un livre qui m'a plu et qui me donne envie de lire la suite, donc il y a de grandes chances pour que d'ici la fin de l'été je mette la main sur Colonel Brandon's Diary(mais pas tout de suite car il faut être raisonnable, j'ai déjà quelques urgences dans ma pal et je suis en train d'acheter mes bouquins de philo).
PS: la couverture de mon édition est la première, je n'ai pu résister à la tentation de prendre celle qui ressemblait le plus à mon édition d'Emma & Knightley.
Edit : j'ajoute ici quelques extraits histoire de permettre à chacun de se faire une meilleur idée du style.
"Wednesday 23 September
(...)As he talked, I watched Emma and wondered what is to become of her. She is of an age to be married, but she spends her life with people who are so much older than she, that she is never likely to meet a husband. And if she does, I do not know if she will wish to marry. She is too comfortable where she is. Her father is easy to please and she can do as she likes with the household. A husband will have his own views, and Emma is likely to take to that way of living.
But if she does not marry, what then ?"
"Thursday 4 March
I found the Westons at Harfield this morning about Frank. I did not want to speak of him, but I could not very well leave, so I took up a newspaper and studied it intently.
'I told you he would come!' said Mr Weston. 'Did I not say that he would be with us in the spring ? I knew how it would be. As soon as Mrs Churchill could spare him, he came straight away, and he is very glad he did. He told me so himself.'
Weston turned to Emma.
'He admired you greatly,' he said.
So! He had seen Emma. I gave a harrumph behind my newspaper. It was a remark which could not fail to please her - or to add to her vanity.
'He thinks you very beautiful and charming,' said Mrs Weston.
If anything was destined to make Emma even more conceited than usual, it was the arrival of Frank Churchill! What hope is there for her better nature to develop if she is constantly surrounded by flattery? I am sure the Westons mean Emma to marry him. That was where all these remarks about her beauty and her charming nature tended.
If Mr Woodhouse could have understood the treachery being conducted under his very nose, he wouldhave immediately sent for Perry!"
"Saturday 13 March
I have been punished for my gracelessness, for I find that Emma's happiness is to be lost. Frank Churchill has had a letter from his uncle saying that his aunt is unwell, and that he must go home. I am sure the letter had more to do with his aunt's selfishness than any illness. She could not bear to think of her nephew enjoying himself, that was all.
And I, I am almost as bad, for I could not bear to think of it either. It was a warning to me, indeed, not to let bad temper rule my life."
Désolé pour la longueur, en tous cas, j'espère, Lou, que ça t'aura un peu éclairée mais je peux toujours rajouter un extrait issu de la partie où il a réalisé quels étaient ses vrais sentiments, si ça ne suffit pas.