Aujourd'hui je vais vous parler de l'ouvrage Les Abeilles, publié par l'atelier de l'agneau et que j'ai reçu lors de la dernière opération Masse Critique de Babelio.
Il contient une traduction de livre IV des Géorgiques de Virgile par Françoise Favretto, qui est suivie par un entretien sur Virgile et l'apiculture.
Ce qu'il faut savoir c'est que cette partie des Géorgiques est un traité d'apiculture et qu'il s'agit de la partie la plus connue des géorgiques, à cause du caractère politique de la description de l'organisation de la ruche par Virgile, car ce texte fait partie des références quand on essaie de réfléchir sur la possibilité de trouver au sein du monde naturel un modèle d'organisation sociale qui se rapprocherait du nôtre.
Concernant le texte de Virgile, ce fut une assez bonne lecture, car en temps normal je ne suis pas très fan de Virgile(ou de la poésie latine), mais là j'ai été séduite par certains passages où Virgile décrit les combats entre reines ainsi que son évocation du cadre où se trouve la ruche.
Je ne connais pas le texte latin, donc je ne peux donner mon avis sur le degré de précision de la traduction. Par contre, j'ai trouvé que le fait de traduire le texte en prose était un bon choix, car le style est ainsi plus fluide, surtout quand on n'est pas habitué à lire un traité sous forme de vers, ce qui était courant dans l'antiquité.
Pour ce qui est de la deuxième partie, il s'agit d'un entretien entre Patrick Jusseaux, un formateur indépendant, Christian Roux, un apiculteur, et Jean-Marie Gachon, un chargé de communication au CNRS. L'entretien contient quatre parties :
I. Virgile et l'apiculture
II. La ruche, un modèle social
III. L'apiculture comme baromètre écologique
IV. Christian, après Virgile : recommandations
Comme vous vous en doutez peut-être la partie que j'ai préféré est celle sur la ruche comme modèle social, car j'ai aimé le questionnement sur les erreurs qui ont été relevées dans le texte de Virgile : savoir s'il s'agissait d'une erreur de Virgile ou s'il s'agissait d'une modification volontaire destinée à rendre la ruche plus proche du modèle impérial et ainsi permettre à Virgile de faire sa cour à Auguste.
Au passage, j'ai découvert que Xénophon faisait erreur sur les abeilles, car non, ce ne sont pas les jeunes abeilles qui quittent la ruche pour fonder une nouvelle ruche.
Dans la première partie, il est intéressant de découvrir à quel point les romains s'y connaissaient déjà en matière d'apiculture tandis que la troisième revient sur la question du péril qui menace actuellement les abeilles, ce qui m'a bien instruite, car je ne connaissais pas vraiment les détails du problème. J'ai d'ailleurs trouvé très intéressant le passage où Jean-Marie Gachon explique ce qui se produirait s'il n'y avait plus de pollinisateurs et quels aliments il nous resterait. Tout de suite, on perçoit mieux l'importance du problème(dans mon cas, surtout quand j'ai découvert qu'il faudrait alors dire adieu au café...).
La dernière partie est également intéressante, car elle permet d'avoir un aperçu des difficultés que rencontrent les apiculteurs en France à l'heure actuelle.
C'est un ouvrage qui m'a appris un certain nombre de choses et qui est facile à lire et à comprendre. Niveau culture philosophique, cela m'a permis de lire enfin cette fameuse description de la ruche.
Je remercie donc Babelio ainsi que l'Atelier de l'agneau pour m'avoir permis de découvrir ce livre.