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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 08:09

cesar.jpgEn ce moment, je suis dans une période de fascination pour César(en même temps, j'ai des cours de latin à préparer donc je ne vais pas me lancer dans une période Richelieu)donc attendez-vous à attendre pas mal parler de lui dans les semaines qui viennent puisque je viens d'acheter le film Jules César et sa biographie par Salluste, et qui sais ? peut-être partirai-je sur Plutarque ensuite, mais au menu d'aujourd'hui, une biographie écrite par Gérard Colin, qui est Docteur ès lettres et chercheur au CNRS, c'est un spécialiste des civilisations antiques.

 

L'ouvrage suit un ordre chronologique et resitue énormément les faits dans leur contexte, ce que j'ai apprécié, car je connais mal la période, donc j'ai pu apprendre pas mal sur le contexte politique et moral, mais surtout j'ai découvert que César c'était The héros de roman, car il est enlevé par les pirates, il tente d'échapper à des pirates, il se travestit pour éviter des pirates(oui, il y a beaucoup de pirates dans l'histoire...et une histoire louche chez Nicomède IV qui a valu à César quelques surnoms très cruels), il fait la guerre, il corrompt des magistrats, bref il mène une vie passionnante, pleine de mouvement, on a même des conspirations et l'amant de sa femme qui s'introduit chez lui pendant une fête religieuse où les hommes étaient interdits.

 

C'est donc une biographie intéressante mais qui ne me satisfait pas entièrement car j'aimerai bien en trouver une plus universitaire, où l'on mettrait davantage en question les témoignages antiques et qui donneraient une idée des différents points de divergence parmi les historiens sur sa biographie, car ici, il s'agit d'une biographie qui se fonde essentiellement sur des témoignages antiques et qui essaie de faire revivre les faits de cette manière, ce qui est efficace, puisque la lecture est agréable et nous fait voir différentes facettes, mais cela me donne du coup envie d'aller plus loin.

 

C'est donc une biographie plutôt bien faite, avec en annexe différentes cartes, une chronologie, une notice bibliographique et un glossaire. Un bon livre pour découvrir César.

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 14:06

zazie.jpg

Aujourd'hui, je vais vous parler de Zazie dans le métro de Raymond Queneau, livre qui s'avère être de saison vu qu'il se déroule à Paris pendant une grève des transports.

 

La mère de Zazie est venu à Paris pour deux nuit et un jour pour retrouver son nouveau Jules et pendant ce temps-là, Zazie est laissée à la garde de son oncle Gabriel. Mais la mouflette est une petite peste vulgaire et ne veut qu'une seule chose, voir le métro, or le métro est en grève. On va donc suivre les périgrinations de Gabriel et Zazie dans Paris par temps de grève, entre le taxi de l'ami Charles, le car de touristes et la voiture réquisitionnée d'un provincial.

 

C'est un livre intéressant, où Queneau s'amuse reproduire avec exactitude les mots tels qu'ils sont prononcés par les personnages, et donne aussi certaines indications sur les gestes dans des parenthèses, ce qui contribue à donner un caractère théâtral à ce texte. Du point de vue de l'écriture, c'est intéressant car c'est écrit principalement en langage familier avec par moment quelques élévations de style, on a aussi des répétitions dans le cadre des descriptions ou des actions qui donnent un côté comique à la situation.


La galerie de personnage est très intéressante avec Gabriel, un costaud qui danse dans une boîte gay et sur qui pèse la question de Zazie pendant une grande partie de l'histoire sur le fait de savoir s'il est hormosessuel ou pas, on a aussi les amis de Gabriel, la très discrète Marceline, mais surtout les touristes, mes préférés dans l'histoire avec Gabriel.


L'histoire a du rythme, et la fin a de quoi étonné. Par contre, je ne suis pas fan de Zazie, je la trouvais casse-pied et partageait les envies des touristes de la jeter dans la seine.


CLAP-DonnieJ'ai commencé ce livre dans le tgv Lille-Paris, parce que nous étions à la bourre à la gare, donc je suis montée plus ou moins in extremis dans le train, donc quand je suis arrivée à ma place, je me suis dépêché de coller mon sac de sport en hauteur... sauf que le Xénophon que je lisais était dedans, du coup j'ai dû me rabattre sur le contenu du sac à mes pieds qui contenait une grande partie des livres achetés à la bourse de Tournai.

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 01:54
l-oubli.jpgAujourd'hui je vais vous parler d'un livre sur lequel je suis tombée par hasard - je devais être à la recherche de Roland Barthes à ce moment-là -à la bibliothèque Buffon et auquel je n'ai pu résister car l'auteur n'est autre que Maurice Blanchot, l'autre critique culte de mes années de khâgnes.
En principe, je suis brouillée avec Blanchot, à cause de sa manière d'interpréter Rousseau dans le livre à venir, mais là, il ne s'agit pas de critique, il s'agit d'une des oeuvres littéraires de Blanchot, donc je n'ai pu résister à l'envie de voir ce que peut donner un texte littéraire de Blanchot et de voir si c'est aussi incompréhensible que le reste.
Ce livre, c'est L'attente, l'oubli.

Une femme parle à un homme. Qui sont-ils ? de quoi parle-t-il ? pourquoi sont-ils dans cette chambre d'hôtel ? nous n'en savons rien. Tout ce que nous voyons pendant ces 122 pages ce sont leurs efforts pour trouver le mot juste, cerner ce qui exprimera le plus exactement le contenu de leurs pensées, essayer de mettre des mots sur une impression, essayer de comprendre les motivations de leurs paroles et de leur gestes, chercher à comprendre le fonctionnement de la parole. Il ne se passe rien, tout se joue dans cet échange mystérieux et impersonnel.

"Depuis quand avait-il commencé d'attendre ? Depuis qu'il s'était rendu libre pour l'attente en perdant le désir des choses particulières et jusqu'au désir de la fin des choses. L'attente commence quand il n'y a plus rien à attendre, ni même la fin de l'attente. L'attente ignore et détruit ce qu'elle attend. L'attente n'attend rien.
Quelle que soit l'importance de l'objet de l'attente, il est toujours infiniment dépassé par le mouvement de l'attente. L'attente rend toutes choses également importantes également vaines. Pour atteindre la moindre chose, nous disposons d'une puissance infinie d'attente qui semble ne pouvoir être épuisée.
'l'attente ne console pas.' - 'Ceux qui attendent n'ont à être consolés de rien.' "

"Croyez-vous qu'ils se souviennent ?" - "Non, ils oublient." - "Croyez-vous que l'oubli soit la manière dont ils se souviennent ?" - "Non, ils oublient et ils ne gardent rien dans l'oubli." - "Croyez-vous que ce qui est perdu dans l'oubli soit préservé dans l'oubli de l'oubli ?" - "Non, l'oubli est indifférent à l'oubli." - "Alors, nous serons merveilleusement, profondément, éternellement oubliés ?" - "Oubliés sans merveille, sans profondeur, sans éternité."


J'ai apprécié ce livre pour son mystère(comprendre que je n'y ai rien compris) et la manière dont il pose le problème du langage, de l'adéquation entre la pensée et le mot et de la relation à autrui. Un texte intéressant qui me donne envie de découvrir le reste de l'oeuvre littéraire de Blanchot et peut-être même de redonner une chance à ses ouvrages critiques.

Ce livre me permet de remplir la lettre B de ma liste pour le challenge ABC 2010.


challenge-Abc-2010.jpg
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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 22:45
Homere-et-Shakespeare-en-banlieue.jpgAujourd'hui je vais vous parler d'un livre que j'ai découvert grâce à Neph : Homère et Shakespeare en banlieue d'Augustin d'Humières.

Ce livre raconte comment Augustin d'Humières, professeur de lettres classiques dans le plus mauvais lycée de banlieue parisienne, est parvenu non seulement à sauver l'option grec ancien dans son lycée mais a réussi a remplir celle-ci avec près de cent élèvres. Ce livre raconte aussi les efforts faits pour monter une pièce de théâtre avec les élèves du lycée.
A travers ce livre, on aperçoit les difficultés du métier d'enseignant, mais les problèmes qui se posent sont présentés non pas pour nous faire un énième livre sur le caractère affreux de la condition actuelle de l'enseignant, mais en arrière-plan d'une démarche destiné à montrer qu'il est possible de faire quelque chose.

J'ai dévoré ce livre, je l'ai lu d'une seule traite la semaine dernière tant l'écriture d'Augustin d'Humières est agréable et sa manière de raconter différentes anecdotes est prenante.
Ce que j'aime dans ce livre, c'est que l'auteur ne s'attarde pas sur les conditions tout à fait déplorables dans lesquelles il travaille, et qu'il montre qu'il est possible de faire quelque chose. Ce livre est porteur d'espoir, c'est donc une lecture enrichissante, qui ne propose pas de recettes infaillibles pour réussir avec une classe mais qui donne des idées de stratégie à adopter et qui explique aussi comment faire pour sauver l'enseignement du grec ancien et empêcher les sections de fermer par manque d'élève.

C'est un livre qui vaut vraiment la peine d'être lu et qui présente un intérêt même si on n'est pas soi-même prof(ou futur prof) de lettres classiques.

A côté de cela, Augustin d'Humières est venu donner une conférence sur Homère en banlieue, samedi dernier à la sorbonne. J'ai malheureusement manqué le début vu que la conférence plus tôt qu'il n'était indiqué. Cette conférence n'a pas apporté grand chose de neuf, il a parlé essentiellement de ce qui était dans le livre. La partie des questions-réponses a été intéressante, même si ça a vite tourné à une succession de témoignages d'enseignant de lettres classiques et aux remerciements adressés à l'auteur pour son livre. C'est tout de même intéressant, mais il n'y a aucune raison de regretter de ne pas y avoir été.
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 20:02
magasin-des-suicides.jpgAujourd'hui je vais vous parler du magasin des Suicides de Jean Teulé, que j'ai acheté et lu parce qu'il me fallait un livre pour la lettre T du challenge Abc.

La famille Tuvache est une famille d'honnêtes commerçants qui tiennent de génération en génération le Magasin des Suicides, un endroit où l'on trouve le nécessaire pour mettre fin à ses jours selon ses choix. Mais la vie du magasin va se trouver boulverser par la naissance du petit dernier, un être monstrueux(oui, je ne supporte pas Alan et je pense que l'on aurait dû le noyer à la naissance) qui est l'incarnation de la joie de vivre et qui va petit à petit contaminer le reste de la famille.

J'avais choisi initialement ce livre parce qu'on me l'avait vanté pour son humour et le fait que l'histoire se passait dans un magasin consacré au suicide. J'aimais beaucoup ce concept assez décalé d'une famille à l'humeur toujours sombre, le cliché gothique mais la manière dont tourne l'histoire ne m'a pas séduite, je n'ai pas aimé ce triomphe de l'optimisme, pour moi, c'est un peu comme si la Famille Addams décidait de s'habiller en blanc et d'aller emménager dans un loft à la décoration moderniste.

Par contre, les jeux sur l'intertextualité étaient très intéressant, avec par moment des morceaux de poésies introduits dans les paragraphes et j'ai bien aimé le nom de la famille tiré de Flaubert, nom complètement marqué par la matérialité et tout à fait non gothique.

J'ai bien aimé les différents passages sur les descritpions de suicides, mais j'aurais préféré que les choses tournent plutôt façon Les valeurs de la famille Addams, que façon bisounours.

challenge-Abc-2010.jpg
C'est un livre dont j'attendais davantage et qui ne me marquera pas.


CLAP-Donnie

Ce livre a été acheté au salon du livre et lu l'après-midi même dans la file d'attente pour les dédicaces du dessinateur de Litteul Kevin, Coyote.
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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 18:07
l-Heresiarque-and-cie.jpgAujourd'hui nous allons parler d'un recueil de contes : L'Hérésiarque et Cie de Guillaume Apollinaire.

Le recueil contient 23 contes composés entre 1902 et 1910 :

- Le passant de Prague
- Le sacrilège
- Le juif latin
- L'hérésiarque
- L'Infaillibilité
- Trois histoires de châtiments divins : Le giton, La danseuse, D'un monstre à Lyon ou l'envie
- Simon mage
- L'otmika
- Que vlo-ve ?
- La Rose de Hildesheim
- Les pèlerins piémontais
- La disparition d'Honoré Subrac
- Le matelot d'Amsterdam
- Histoire d'une famille vertueuse, d'une hotte et d'un calcul
- La serviette des poètes
- L'amphion faux messie ou histoires et aventures du baron d'Ormesan : Le guide, Un beau film, Le cigare romanesque, La lèpre, Cox-City, Le toucher à distance

Jusqu'à Simon mage, les histoires tournent autour de la thématique de la religion, avec ainsi, le Passant de Prague qui revisite le mythe du Juif errant ou le sacrilège qui raconte ce qui se passe quand un moine décide d'aller consacrer tous les pains de la ville. Les quatre contes suivants ont pour thème des histoires d'amour plus ou moins contrariés, la disparition d'Honoré Subrac est une histoire d'homme invisible, le matelot d'Amsterdam comme Un beau film raconte une histoire où un passant est fait prisonnier et forcé d'en tuer un autre, et l'Amphion faux messie est une série de récit savoureux autour du baron d'Ormesan arnaqueur aux aventures extraordinaires, comme dans Le guide, où il invente un nouvel art, l'amphionie qu'il présente ainsi :

"L'instrument de cet art et sa matière sont une ville dont il s'agit de parcourir une partie, de façon à exciter dans l'âme de l'amphion ou du dilletante des sentiments ressortissant au beau et au sublime, comme le font, la musiqque, la poésie, etc.
Pour conserver les morceaux composés par l'amphion, et pour que l'on puisse les exécuter de nouveau, il les note sur un plan de la ville, par un trait indiquant très exactement le chemin à suivre."


Et dans les faits, cela consiste à emmener promener des touristes japonais en leur faisant croire qu'ils sont en train de voir le Louvre ou l'Elysée alors qu'en fait il s'agit d'un bâtiment quelconque de Paris.

Dans ce recueil se mêlent des histoires de crimes ou de châtiments sanglants, le giton possèdant des éléments que l'on va retrouver dans les onze mille verges dont je vous parlerai bientôt, des histoires étranges et un certain nombre d'histoire qui tourne en dérision la religion. C'est un recueil agréable à lire et qui se lit rapidement, j'ai eu une préférance pour les aventures du baron d'Ormesan et celles qui avaient pour thème la religion.

En tout cas, ce livre m'amène à m'interroger sur ce qu'est un conte, parce que j'étais restée sur le concept de "il était une fois..."avec des histoires de princesses ou d'animaux parlants, donc je pense qu'il va falloir que je me mette à jour sur la question, parce qu'avec Robbe-Grillet et Apollinaire ma conception des choses a été pas mal ébranlée.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC 2010.

challenge-Abc-2010.jpg
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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 23:57
quart livreAujourd'hui nous allons parler du Quart Livre de Rabelais, livre que j'avais commencé à l'occasion du RAT et que j'ai dû abandonner en cours parce qu'il prenait trop de temps à lire.

Dans le Tiers livre, Panurge se demande s'il convient qu'il se marie et ne parvenant à obtenir une réponse nette, Pantagruel et lui décide d'aller consulter l'oracle de la Dive Bouteille. Le Quart Livre est le récit de leur Odyssée en compagnie de leurs différents compagnons et au cours de laquelle ils vont rencontrer toutes sortes de peuples tels que les Papimanes, les Chicanous, ou encore les Andouilles, échapper à des tempêtes et écouter toutes sortes de récits merveilleux.

J'ai bien aimé ce livre où Rabelais écrit sa propre Odyssée et nous fait découvrir des contrées étranges et où nos héros continuent d'accomplir de hauts faits tout en étant les porteurs de valeurs humanistes, au moins pour Pantagruel qui maintient l'équilibre entre la lâcheté de Panurge et l'audace de Frère Jean des Entommeurs.
Mon île préférée a été celle des Chicanous, parce que j'aimais bien le concept d'un peuple qui ne vit que de procès et qui est prêt à se faire battre pour de l'argent.
Ce livre nous offre aussi une très intéressante réécriture du mythe de Prométhée, où finalement l'origine des techniques n'a plus rien à voir avec Prométhée mais est le fait de Messire Gaster, qui apparaît comme source de toutes les actions humaines. On y trouve aussi l'épisode du mouton de Panurge ainsi que l'histoire du bûcheron qui a perdu sa cognée et demande à Jupiter de la lui rendre :Jupiter lui envoie Mercure avec trois cognée, une d'or, une d'argent et une normale afin qu'il dise laquelle lui appartient, le bûcheron choisit la normale et du coup reçoit en cadeau les deux autres ce qui fait sa fortune. C'est une fable tirée d'Esope et qui est reprise aussi par La Fontaine, Rabelais s'en sert pour montrer l'importance qu'il y a à vouloir des choses modérées et qu'en cela est le bonheur.

Mon personnage préféré reste Frère Jean des Entommeurs, le moine paillard, qui est toujours prêt à aller affronter l'ennemi, à faire bonne chère et qui n'est non plus d'une grande chasteté.

Le style de Rabelais est toujours plaisant, même si je n'en ai pas beaucoup profité vu que j'ai lu le texte dans la version translittérée. Un des bémols de mon édition est que les notes ne se trouvent que dans la partie en vieux français, ce qui oblige à souvent regarder la page d'à côté pour voir s'il y avait ou non une explication d'un mot ou nom employé.
A présent il ne me reste plus qu'à me procurer le Cinquième livre, histoire de savoir comment finit le voyage et ce qui se passe chez l'Oracle.
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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 22:34
exercices-de-style.jpgAujourd'hui nous allons parler d'Exercices de style de Raymon Queneau. Dans ce livre Queneau raconte quatre-vingt dix neuf fois la même histoire mais à chaque fois avec une contrainte différente. L'histoire la voici telle qu'elle est racontée dans le premier texte Notations :

"Dans l'S, à une heure d'affluence. Un type dans les vingt-six ans, chapeau mou avec cordon remplaçant le ruban, ou trop long comme si on lui avait tiré dessus. Les gens descendent. Le type en question s'irrite contre un voisin. Il lui reproche de le bousculer chaque fois qu'il passe quelqu'un. Ton pleurnichard qui se veut méchant. Comme il voit une place libre, se précipite dessus.
Deux heures plus tard, je le rencontre Cour de Rome, devant la gare Saint-Lazare. Il est avec un camarade qui lui dit : "Tu devrais faire mettre un bouton supplémentaire à ton pardessus." Il lui montre où (à l'échancrure) et pourquoi."


Certaines des contraintes portent sur le temps des verbes, d'autres sur l'ajout ou le retrait de lettres, certaines sont stylistiques, d'autres formelles. Queneau invente des mots au besoin et souvent ne se soucie pas de la lisibilité du résultat, ce qui fait que certains textes ne veulent rien dire comme par exemple Syncopes :

"Je mtai ds aubus plein dvyageurs. Je rarquai un jhomme au coublebleluirafe et au chapaltrés. Il se mit en colcautre vyageur car il lui rechait de lui marpier. Puis il ocpa une pce denue lbre.
En fant le mêmin en sinverse, je l'açus à Courome qui prait un lon d'égance àjet d'un bton."


Dans d'autres cas, ce sont les contorsions imposées à la phrase qui la rende illisible comme la version par Synchyses, aussi connue sous le nom de Marquise par un petit nombre d'initié :

"Ridicule jeune homme, que je me trouvai un jour sur un autobus de la ligne S bondé par traction peut-être cou allongé, au chapeau la cordelière, je remarquai un. Arrogant et larmoyant d'un ton, qui se trouve à côté de lui, contre ce monsieur, proteste-t-il. Car il le pousserait, fois chaque que des gens il descend. Libre il assoit et se précipite vers une place, cela dit. Rome (Cour de) je le rencontre plus tard deux heures à son pardessus un bouton d'ajouter un ami lui conseille."


Dans les plus ou moins lisibles, on a aussi la réécriture en langue étrangère plus ou moins mêlée de français et/ou orthographié comme un français qui ne parle pas cette langue chercherait à l'écrire, ainsi que la réécriture en argot. Celui que j'ai  particulièrement aimé dans ce genre-là, c'est celui en Macaonique, c'est-à-dire en latin de cuisine :

"Sol erat in regionem zenithi et calor atmospheri magnissima. Senatus populusque parisiensis sudebant. Autobi passebant completi. In uno ex supradictis autobibus qui S denominationem portebat, hominem quasi junum, cum collo multi elongato et cum chapito a galono tressato cerclato vidi. Iste junior insultavit alterum hominem qui proximus erat pietinat, inquit, pedes meos post deliberationem animae tux. Tunc sedem libram. vidente, cucurrit là.
Sol duas horas in oelo habebat descendues. Sancti Lazari stationem rerrocaminorum passente devant, junum supradictum cum altero ejusdem farinae qui arbiter elegantiarum erat et qui apropo uno ex boutonis capae junioris consilium donebat vidi."


Cependant tous les textes ne sont pas illisibles, on a par exemple, la version du point de vue du jeune homme au long coup, celle de l'homme qui pousse, une version exclamative du récit, ou encore une version en sonnet. C'est intéressant de voir comment le texte peut varier ainsi que le choix des expressions ou des éléments conservés selon la contrainte du texte.

Parmi mes préférés, il y a la variante métaphorique :

"Au centre du jour, jeté dans le tas des sardines voyageuses d'un coléoptère à l'abdomen blanchâtre, un poulet au grand cou déplumé harangua soudain l'une, paisible, d'entre elles et son langage se déploya dans les airs, humide d'une protestation. Puis attiré par un vide, l'oisillon s'y précipita.
Dans un morne désert urbain, je le revis le jour même se faisant moucher l'arrogance pour un quelconque bouton."

Ce livre est intéressant mais on se lasse un peu au bout d'un moment si on essaie de tout lire à la suite.

Il s'agit de la lettre Q, de ma liste pour le challenge Abc 2010.


challenge-Abc-2010.jpg
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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 19:35
perec-l-augmentation.jpgAujourd'hui nous allons parler littérature avec le livre de Georges Perec : L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation.

"Ayant mûrement réfléchi ayant pris votre courage à deux mains vous vous décidez à aller trouver votre chef de service pour lui demander une augmentation vous allez donc trouver votre chef de service disons pour simplifier car il faut toujours simplifier qu'il s'appelle monsieur xavier c'est-à-dire monsieur ou plutôt mr x donc vous allez trouver mr x là de deux choses l'une ou bien mr x est dans son bureau ou bien mr x n'est pas dans son bureau si mr x était dans son bureau il n'y aurait apparemment pas de problème mais évidemment mr x n'est pas dans son bureau vous n'avez donc q'une chose à faire guetter dans le couloir son retour ou son arrivée..."


Et c'est ainsi que l'on se retrouve embarqué dans un récit délirant, parsemé de promenade à travers les différents bureaux de l'organisation parce que mlle Yollande n'est pas dans son bureau ou de mauvaise humeur ou à faire la conversation à mlle Yollande si elle est là et de bonne humeur de façon à guetter l'arrivée du chef de service, où l'on tente d'évaluer si une épidémie de rougeole s'est déclaré dans la famille du chef de service et donc s'il faut ou non le mettre en quarantaine, ou encore où l'on doit prendre en compte les risques d'ingestions d'oeufs pourris ou d'arrête de poisson à la cantine parce que c'est vendredi ou carême. Ainsi de situation en situation on suit tout le processus menant à la demande d'augmentation.

Le tout suit un organigramme intitulé l'art et la manière d'aborder son chef de service, c'est là la contrainte à laquelle obéit ce livre qui expose à la suite tous les parcours possibles proposés par cet organigramme, le personnage en quête d'augmentation se retrouvant souvent à tourner en rond.

organigramme_perec.jpg

C'est un livre agréable d'autant que les situations se répètent mais jamais à l'identique, les variations étant assez plaisantes et c'est un livre assez court, un peu plus de quatre-vingt pages, donc c'est une lecture agréable.


"...si par hasard mr x a réussi entre temps à sortir et n'est pas encore revenu attendez son retour soit en faisant les cent pas dans le couloir soit en bavardant avec mlle yolande si mlle yolande n'a pas encore pris sa retraite et si elle est toujours d'aussi charmante humeur que par le passé soit en faisant le tour des différents services dont l'ensemble constitue tout ou partie de l'entreprise à laquelle vous avez tord de vous identifier à tout hasard vérifier le menu du déjeuner et faites-vous vacciner contre la rougeole puis retournez le coeur plein d'espoir devant le bureau de mr x..."
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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 18:23
Aujourd'hui je vais vous parle de Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde, livre que Neph a eu la gentillesse de me prêter, il y  a quelques mois à l'occasion de mon passage à Dijon..

Ce livre au départ m'avait intrigué par son titre, qui est un vers tiré du Mort Joyeux de Baudelaire. Finalement je trouve que ce titre est une erreur, non pas parce qu'il n'illustre pas le livre, au contraire, mais simplement parce que le titre original n'est pas le vers de Baudelaire. Je pense que le traducteur a outrepassé ses droits dans cette affaire, car je suis contente pour lui q
u'il connaisse Baudelaire et qu'il ait fait une telle trouvaille, sauf qu'il introduit une référence qui n'est pas voulue par l'auteur et on ne fait pas référence à Baudelaire d'une façon gratuite, si cette référence était de l'auteur, la signification même du livre aurait été altérée parce qu'il aurait fallu comprendre la volonté de l'auteur. Je trouve que ce n'est pas la place du traducteur d'introduire des références là où il n'y en avait pas, il n'y a que dans les livres tels que les annales du disque-monde que ça s'y prête, car dans ce cas, les références sont là pour faire rire, non dans un but littéraire.

Après cette légère digression, passons à l'histoire.


Eric Sanderson se réveille chez lui totalement amnésique et il ne trouve rien qui puisse le renseigner sur lui-même si ne n'est un mot qui lui demande de contacter le docteur Randle et que celle-ci sera en mesure de répondre à ses questions. Le mot est signé : le premier Eric Sanderson.
Selon le docteur Randle il souffre d'une perte de mémoire causée par un état dissociatif qui a été provoqué par la mort de sa petite amie, Clio Ames.
Il reçoit ensuite une lettre mystérieuse du premier Eric lui disant que le docteur Randle ne peut rien pour lui et que qu'il va devoir suivre les conseils lettres des prochaines lettres qu'il recevra s'il veut échapper au danger qui plane sur lui et qui a été causé par une erreur du premier Eric.
Notre héros va donc devoir choisir entre écouter le Dr Randle ou suivre son ancien moi en quête de réponse quant à son état...


C'est une histoire très étrange, ne vous attendez pas à un roman facile à lire racontant le parcours normal d'un type qui veut retrouver son passé. Steven Hall nous emmène dans un univers étrange, où il existe des poissons conceptuels, êtres qui naviguent dans les eaux engendrée par les connexions que nous établissons par le langage. et dont certains se norrissent de nos souvenirs. On se laisse facilement prendre dans cet univers qui est très effrayant, car c'est un peu comme les dents de la mer mais avec un requin qui peut vous attaquer aussi bien sur terre que sur mer. L'écriture est inéressante, me faisant un peu penser à Mallarmé par sa manière d'utiliser la page blanche. La seule chose qui m'a gêné ont été les ruptures lexicales, car j'ai trouvé un brin décalé l'utilisation du verbe "baiser" dans un texte où l'ennemi est un poisson conceptuel. J'ai trouvé ça un peu trop vulgaire par rapport aux expressions qui appartiennent aux discours du narrateur.
Les différents personnages sont intéressants, ma préférence allant à Yann, le chat, qui est un peu la touche de normalité de l'histoire du haut de toute sa hauteur féline.


A ce point de l'article, nous allons dire au revoir à ceux qui n'ont pas lu le livre et ne veulent pas qu'on leur en révèle trop sur la tournure que prend l'histoire et sur sa fin.


La fin m'a pas mal intriguée, faut-il comprendre que toute l'histoire n'est qu'un délire du personnage ou qu'après son combat, la scène de la carte postale est l'équivalent de ce moment à la mode actuellement dans les séries américaines où le personnage choisit entre mourrir ou s'accrocher à la vie et donc qu'Eric choisit de ne pas revenir parmi les vivants, retrouvan ainsi Cléo/Scout dans la petite île de Naxos qui est leur équivalent de l'île des Bienheureux ? ou alors qu'il reste prisonnier du monde conceptuel ? ou que ce n'est pas son cadavre que l'on retrouve ? Une question lié à cela est comment peut-il raconter l'histoire ? Je pencherai pour le fait qu'il est à la mode d'écrire à la première personne l'histoie sans passer par une justification fictive comme dans la chronique des vampires d'Anne Rice ou par un récit fait à quelqu'un comme dans Le Lys dans la vallée. C'est un procédé que l'on retrouve aussi dans the Jane Austen bookclub et dans the Gun seller d'Hugh Laurie, c'est pour ça que je parle de mode, bien qu'on puisse aussi parler d'une évolution dans les codes régissant les récits à la première personne.
Je penche pour le fait qu'il est fou et que toute l'histoire est le récit de son délire. Le fait qu'il soit fou expliquerait pourquoi le dr Kendle dit à Eric qu'il ne doit pas lire les lettres écrites par son précédent moi et surtout comment on est passé du premier Eric au 11ème, car au début de l'histoire on nous apprend que notre Eric en est à sa onzième récurrence, or ensuite, il n'y a jamais d'explication relative aux dix précédentes récurrences et donc la raison pour laquelle c'est cet Eric précisemment qui reçoit les lettres. Je verrai bien ce détail inexpliqué comme un signe que nous donne l'auteur sur le fait que le personnage n'est pas sain d'esprit et qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qu'il nous raconte. Plus j'y pense, plus j'ai l'impression qu'il y a des signes indiquant qu'on se trouve au sein d'un délire, comme le fragment d'une ampoule, pourquoi le premier Sanderson a-t-il eu besoin de le coder puis de chercher à le décoder comme s'il n'en était pas l'auteur ? et les titres sont eux-mêmes étranges. Par ses lettres, il pourrait très bien entraîné sont autre moi dans sa folie, d'autant qu'il se crot poursuivi par des poissons conceptuels, or les poissons sont ce qui se trouvaient sur les dernières photos de Clio et dont il a conservé religieusement la pochette vide dans lesquelles elles se trouvaient après avoir été developpé, donc ça expliquerait pourquoi son obsession porte sur les poissons(après tout un tigre conceptuel, ça aurait pu aussi être sympa). Il y a aussi le fait que Scout soit Clio et les rêves où Clio lui parle.
Le seul hic c'est par rapport à Scout et Fidorous, sont-ils dans ce cas, tous deux des créations de son esprit ou d'autres fous que le premier Sanderson a entraîné dans son délire ?


Pour finir, voici aussi un petit paragraphe qui j'ai bien aimé :


"Au-delà des boutiques, des cafés et des bars du port, le long d'une jetée étroite battue par la mer, on peut voir ce qui reste du temple de Portara ; essentiellement, un immense portique de pierre surplombant la baie. Il est connu sous le nom d'arche d'Ariane, où, selon la légende, la fille du roi Minos de Crète a eu le plaisir de voir ce rat de Thésée, son amoureux héroïque, se tirer pour Athènes sans elle. Ariane, le coeur brisé, a fini par se marier avec Dionysos, dieu du vin et du chant, et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Ce qui, estime Clio, est une façon de dire qu'elle est devenue alcoolique et dingue, et qu'elle n'en a plus rien eu à foutre de rien."
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Citations : Terry Pratchett

Interesting time, p.43
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Interesting Time p.19
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Le Huitième Sortilège p.87
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La huitième Couleur p.91
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Apes had it worked out. No ape would philosophize, "The mountains is, and is not." They would think, 'The banana is. I will eat the banana. There is no banana. I want another banana."
Unseen Academicals p.76
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'I would like permission to fetch a note from my mother, sir.'
Ridcully sighed. 'Rincewind, you once informed me, to my everlasting puzzlement, that you never knew your mother because she ran away before you were born. Distincly remember writing it down in my diary. Would you like another try ?'
'Permission to go and find my mother ?'
Unseen Academicals,  p.187
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'The knees should be covered. It is a well-known fact that a glimpse of the male knee can drive women into a frenzy of libidinousness.'
Unseen Academiacls, p.130
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"Lord Vetinari's rules : if it takes an Igor to bring you back, you were dead. Briefly dead, it's true, which is why the murderer will be briefly hanged. A quarter of a second usually does it."
Unseen Academicals, p. 98
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"I'm a wizard ! We can see things that are really there, you know,"said Ridcully. " And in the case of the Bursar, things that aren't there too."
Hogfather, p 98

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Bienvenue au sein de la vallée des grenouilles séchées,  blog d'une prof de lettres classiques fan de Star Trek et de Terry Pratchett.
Vous trouverez ici mes impressions sur des ouvrages que j'ai lu, des films qui ont retenu mon attention et parfois des séries.
 
Sur ce, je vous souhaite une bonne navigation mais méfiez-vous d'une chose, j'ai une tendance à m'adresser plus à ceux qui ont lu ou vu ce dont je parle, donc quand ce n'est pas votre cas, évitez de continuer votre lecture quand vous atteignez le paragraphe commençant par "dans le détail" ou voici la partie spoiler mais dans la plupart des cas, les spoilers sont en surlignés.

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Jusqu'ici j'ai peu avancé.

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Le Silmarillion

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The Two Towers

 

L'adieu au Roi, chansons pour J.R.R. Tolkien

Beowulf

 

 

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