Comme certains le savent déjà, j'ai un gros faible pour les films de la Hammer et pour Peter Cushing. Du coup, cette semaine, alors que je cherchais un des Frankenstein qui me manque, je suis tombée sur un coffret DVD, Les Trésors de La Hammer, contenant non seulement Frankenstein créa à la femme(que je cherchais), mais encore Dans les griffes de la momie, Le Redoutable Homme des neiges, Frankenstein et le monstre de l'enfer(le tout dernier de la série) et La déesse des sables. Comme le coffret comptait trois films avec Peter Cushing dont deux que je comptais acheter(en plus Frankenstein n'a plus de mains dans le dernier, vu qu'il les a perdu dans l'incendie du film précédent donc ça va être bien glauque
surtout vu les illustrations de la pochette...), j'ai opté pour le coffret qui ne me faisait pas vraiment plus cher que si j'avais acheté mes deux Frankenstein en séparé. Je ne regrette pas mon achat car il va me permettre de découvrir des films que je n'aurais pas forcément essayé autrement et en plus on a trois documentaires, un sur Peter Cushing, un sur la malédiction de Frankenstein(car il a effectivement bien la poisse, bien que si nous étions dans une tragédie grecque, nous dirions qu'il s'agit d'une punition pour sa démesure) et un sur les studio Hammer.
Du coup, je vais vous parler du premier film que j'ai regardé : Le redoutable Homme des Neiges avec Peter Cushing dans le rôle du gentil Dr Rollason(je précise gentil, parce que Cushing arrive à être creepy même quand il ne joue pas le méchant). Le film date de 1957 et est en noir et blanc.
Le Dr Rollason, un botaniste et alpiniste, se trouve dans un monastère tibétain pour étudier des plantes en compagnie de sa femme et de son assistant. Un groupe est sensé les rejoindre mais contrairement à ce que le Dr Rollason avait annoncé, non pour les relever mais pour partir en expédition dans les montagnes. Malgré les supplications de sa femme et les paroles énigmatiques du Lama, le Dr Rollason se joint à l'expédition, qui ne sera composé que de Kusang, le guide local, Ed Shelley, un type assez robuste, Andrew McNee, le photographe qui n'y connait rien en alpinisme et Tom Friend, le chef de l'expédition, un aventurier. Les cinq hommes parviendront-ils à échapper à ce qui les attend dans la montagne ? et le Dr Rollason réussira-t-il à préserver son intégrité et ses principes dans un groupe qui s'avérera vite ne pas être motivé par l'intérêt scientifique ?
J'ai apprécié ce film, durant lequel je ne me suis pas ennuyé une seule seconde alors que les films d'aventures un peu flippant ne sont pas forcément le genre de films qui me captivent, vu que les films actuels sont un peu trop stéréotypés, déjà parce que pour des questions de quotas, il faut nécessairement une présence féminine, ce qui fait qu'on se retrouve en général avec la blonde bien cruche et qui pique sa crise d'hystérie(il y a aussi des blondes dans le film de la Hammer qui sont aussi des potiches, les brunes étant en général intelligentes mais avec une tendance à se faire tuer car le héros sauve toujours la blonde potiche...mais ici on n'a pas de femme-potiche, on se demande juste si l'assistant ne va pas tenter de la consoler de l'absence de son époux). Je trouve les films actuels(américains...) très stéréotypés dans ce genre de film avec l'intello gringalet qui sera soit un boulet pleurnichard, soit un casse-pied déconnecté du réel, soit en train de prouver qu'on peut aussi avoir des muscles en plus d'un cerveau et en face les méchants bien abrutis.
Alors que là dans ce film, on est à un point où tout n'est pas figé dans les stéréotypés, et donc même si on repère les fonctions de chaque personnage, je les ai trouvé moins typé. Par exemple, le Dr Rollason est le scientifique et la conscience morale du groupe mais c'est aussi un pragmatique, capable de se débrouiller tout seul et qui garde la tête froide(et Peter Cushing a vraiment une diction so british). En plus, dans ces films-là, on est avant que le psychologisme envahisse tout, donc on échappe à la grande séquence émotion dans l'émotion dans la montagne, où un des mecs à moitié en larmes explique qu'il s'est lancé dans cette quête parce que son papa l'avait toujours pris pour un moins que rien, ou autre absurdité de ce type de séquence à coeur ouvert. Ici on est entre hommes, donc on ne s'épanchera pas et on tâchera de garder la tête froide, sans pour autant que cela donne l'impression que les personnages manquent de profondeurs.
Le film ne fait effectivement pas peur, puisque l'on sait bien que l'on n'aura pas droit à la créature qui surgit tout d'un coup et qui fait peur faute d'effets spéciaux suffisamment avancés pour ça mais il y a tout de même une tension qui se maintient jusqu'à la fin, car les problèmes d'effets spéciaux obligent à ne pas montrer, ce qui crée un sentiment d'attente, parce que l'on voit la réaction de ceux qui l'ont vu mais pas forcément la chose(sauf une main qui ne fait pas peur). En plus de cela, tout n'est pas fondé sur le yéti mais sur les menaces que les hommes portent en eux.
Un autre point que j'ai aimé est le fait que l'intrigue n'est pas fondée uniquement sur je veux prouver au monde que j'ai raison et Yéti gentil, toi pas tuer yeti au nom du profit, ça apparaît mais de façon plus élaboré car derrière le méchant profiteur se trouve notre propre curiosité pour les monstres qui fait qu'il y a effectivement un marché qui se crée, tandis que le Yéti remet en question la suprématie de l'homme et sa position de créature évolué, et le Rollason comme c'est finalement souvent le cas dans les rôles de Cushing, poursuit un idéal : le baron Frankenstein c'est celui qui veut faire progresser l'humanité en trouvant un moyen pour que les génies ne meurent pas, tandis que Rollason, c'est l'homme qui cherche à faire progresser l'humanité par la connaissance, mais qui reste du côté moral, sachant qu'il vaut mieux renoncer plutôt que de déchoir par nos actes.
Bref, j'ai bien aimé ce film, qui s'est avéré une bande surprise(parce que je m'attendais plutôt à un film avec un type en moumoutte blanche qui déambule façon zombie dans la neige ou du genre de la bestiole qui tente de manger Luke dans l'épisode V et où on lui tire dessus tandis qu'elle s'en va avec le bras d'un des membres de l'expédition).
Le Dvd contenait en prime le documentaire sur la Hammer, il ne s'agit pas d'un documentaire sur l'histoire de la hammer racontant sa fondation puis sa fin mais un documentaire sur les différents genres produits par la hammer. Je l'ai trouvé intéressant vu que pour moi la Hammer c'est les vieux films d'horreur avec Christopher Lee ou Peter Cushing, alors qu'en fait la production de la Hammer était très étendue, avec des films de guerre, des comédies, des thriller, des films de capes et d'épées, de la Sf et des histoires préhistoriques. ça m'a donné envie de voir certains films dont les sévices de Dracula(où il n'y pas Dracula mais Peter Cushing...)et the Nanny, thriller qui avait l'air bien flippant.