Aujourd'hui c'est le retour du yaoi en roman avec Immoral Darkness, de Miyu Matsuda. En effet, j'ai une fois de plus craqué en flânant sur amazon mais j'avais dit que je levais le pied sur les mangas et ce n'est pas un manga
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Shiina Jun est un lycéen timide qui dissimule sa fragilité sous des airs de froideur. Sa beauté le rend très populaire auprès des filles mais il n'est intéressé par aucune d'elle et ne se lie avec personne, car sa plus grande peur est l'abandon. En effet, sous ses airs de beauté enviable, il cache un terrible secret : sa famille le néglige. Quand il rentre chez lui, il est comme un étranger dans une pension, il ne goûte aucunement à la chaleur d'une famille et ce sont là les ténèbres qui le rongent, car la seule chose à laquelle il aspire c'est à un peu d'affection.
Un jour, alors qu'il rentre d'une entrevue avec la femme qui l'entretient, il se fait accoster par des petits truands qui veulent son argent. Alors qu'il pouvait très bien s'en sortir seul, un homme vient à son secours : Sasagawa Testuya, son professeur de mathématique. Shiina découvre alors une autre face de ce professeur auquel il avait l'impression de s'identifier et les ténèbres semblent s'intensifier lorsque celui-ci l'entraîne dans les toilettes de la gare pour le violer. A partir de là, Shiina va avoir du mal à échapper aux attentions de cet enseignant qui propose de le sauver et lit si bien en lui. Mais comment faire confiance à l'homme qui vous a violé ?
J'ai un avis partagé sur ce livre. J'ai été déçue par la dernière partie qui nous offre un happy end digne d'un harlequin(mais rassurez-vous, ils ne s'envolent pas pour autant pour la Californie afin de se marier et n'adoptent pas un petit malien). En effet, le fait que même les problèmes familiaux du héros s'arrangent m'a agacé car j'aimais bien cette noirceur qui entourait le quotidien du héros, ce cadre oppressant que rien ne semblait pouvoir anéantir et finalement avec une petite discussion à coeur ouvert, tout s'est arrangé. C'est trop facile comme solution et très décevant. Tout comme la manière dont évolue la relation entre les deux, car, oui, on sait déjà dès le départ qu'ils vont tomber dans les bras l'un de l'autre, car le yaoi c'est comme un harlequin, ça a des passages obligés(ce qui fait le côté passionnant du Tyrant c'est que le happy end est très mal barré, du coup on suit de volume en volume car on ne sait pas comment l'auteur va réussir à faire tenir leur couple...oui, je suis en train de guetter avec assiduité mes flux rss pour le nouveau chapitre, du coup, j'en parle plus).Cependant, j'ai été déçue car j'ai trouvé que Sasagawa n'était pas assez exploré et le fait qu'il soit capable de coucher avec une gamine de 14ans m'a dérangée.
Sinon, la première moitié du livre est prenante, j'ai d'ailleurs préféré l'intrigue de départ à celle de Body Language, qui est d'ailleurs plus axé sur le sexe. J'aimais bien cette ambiance sombre et le fait que le héros, un brin innocent et fragile, semble s'enfoncer de plus en plus dans les ténèbres, mais la tournure des choses m'a ensuite déçue, car on ne reste pas assez longtemps dans cette ambiance, je trouve que le héros bascule trop vite du côté de la passion, j'aurai voulu qu'il résiste davantage à Sasagawa.
Au niveau des illustrations, j'ai aimé la manière dont Yukariko Jissohji a dessiné Shiina, surtout quand il a l'air en détresse. Par contre, je n'ai pas été très fan de son Sasagawa, à cause de la disproportion entre les deux personnages.
C'est donc une idée de départ qui avait du potentiel mais qui a été mal exploitée. Rendez-vous aux prochaines vacances pour ma prochaine lecture de ce genre. J'étais très intéressée par Ai no Kusabi, the space between, mais malheureusement le premier tome n'est plus disponible. Je ne sais pas de quoi il parle, mais j'avais bien aimé la phrase d'accroche "In Space, no one can hear you...moan ?".
