15 janvier 2010
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Si je vous dis campagne américaine, à quoi pensez-vous ? des gens un peu arriérés portés sur les mariages consangins ? petits villages avec sectes religieuses bien glauques ? ou juste un endroit peuplé de bouseux où débarquent de fiers agents du FBI tels la cavalerie lors d'une attaque d'indien et qui apportent la civilisation en ces contrées reculées ?
Eh bien dans Quatre Jours avant Noël de Donald Harstad, il n'y a rien de tout ça.
Tout se passe dans l'Iowa, à proximité de la petite ville de Battenberg, où Carl Houseman, l'adjoint du shérif enquête sur le meutre d'un immigré colombien. S'agit-il d'un simple règlement de compte due à la drogue ou la victime trempait-elle dans quelque chose de bien plus dangereux ? et y a-t-il un rapport entre sa mort et celle d'un des témoins quelques jours plus tard de ce qui semble être un empoisonnement ?
Je n'ai pas accroché à ce livre dès les premières pages, parce que je suis plutôt Inspecteur Barnaby pour les intrigues policières, c'est-à-dire des meutres au sein d'une petite communauté(de préférence anglaise) avec une galerie de personnages plus ou moins excentriques(comme la commère du village, le voisin aux goûts sexuels éxotiques ou les membres d'une quelconque associtation locale dont Joyce Barnaby est membre...) et où le but du jeu est de trouver le couple ou au moins qui a une tête de prochaine victime.
Or là, il s'agit du meutre d'un immigré colombien, donc rien d'hyper palpitant, sauf qu'au fil des pages on est pris par le monde de l'adjoint du Sherif Carl Houseman et la différence qui s'instaure avec l'image que nous en donne les séries tv américaines, où l'on voit les enquêtes du point de vue des supers experts ou profilers ou agents du FBI qui débarquent à la cambrousse et vont venir résoudre leur problème.
On découvre l'envers du décor, avec les problèmes de budget et d'effectifs que rencontrent le bureau du shérif, l'importance du secteur qu'ils couvrent et autres problèmes liés au fait d'être dans un coin un peu perdu. C'est agréable de découvrir le point de vue de l'adjoint du shérif sur les événements et non celui des agents fédéraux comme on en a l'habitude. Les détails sont assez précis et réalistes, on voit assez bien les connaissances de Donald Harstad dans ce domaine, qui se trouve avoir été lui-même été shérif dans l'Iowa.
La structure du texte est elle-même intéressante, car il y a d'un côté les chapitres qui nous font suivre chronologiquement l'enquête et de l'autre, des chapitres qui s'intercalent de temps à autres et qui nous font suivre ce qui se passe dans une grange où Carl et d'autres sont en train de se faire tirer dessus quand le livre commence. On n'a pas vraiment d'explication sur cette scène de départ mais au fur et à mesure que l'histire se déroule, on voit s'enchaîner les événements qui vont mener Carl à cette grange. Ces chapitres qui brisent le rythme chronologique de l'histoire, lui donne un rythme intéressant.
C'est donc une lecture qui plaira aux amateurs de polar et anti-barnaby. Je l'avais reçu dans le cadre du swap cap sur Noël et c'est la lettre H de mon challenge Abc.
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Le crime est notre affaire
13 janvier 2010
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Avec un peu de retard, je vais vous parler du film Harry Potter et la chambre des Secrets. Je ne vais pas vous résumer l'histoire puisque je l'ai déjà fait dans mon billet sur le livre.
J'ai trouvé le film assez terne, point qui avait fait que j'avais accueilli avec une grande joie le troisième film lors de sa sortie ciné, car il s'attachait davantage à rendre l'ambiance, même s'il a pris des libertés qui avec le recul me plaisent moins.
Ce que je reproche à ce film, c'est son manque d'ambiance, les scènes se succèdent les unes aux autres et on perçoit bien que chacune est là pour son utilité dans l'histoire, mais il manque quelque chose et je n'aime pas trop la tendance à modifier les scènes pour ajouter du spectaculaire, par exemple, lors de l'aller à Poudlard en voiture, le Poudlard express est à deux doigt de heurter la voiture, Harry de tomber de la voiture, ce qui est spectaculaire mais décevant dans la mesure où on ne s'attarde pas sur les personnages et c'est ce qu'on retrouve tout le reste de l'histoire, on voit des actions s'accomplir sans pour autant avoir la justification psychologique, car pour l'épisode de la voiture, on sait que c'est par émulation vis-à-vis de Fred et George qu'ils prennent la voiture, ils imaginent la tête que ceux-ci feraient s'ils se posaient sur la pelouse, et il y a l'enthousiasme du début de voyage auquel succède l'ennui, je pense que ça aurait pu donner une scène assez drôle et qui aurait pu remplacer le spectaculaire du voyage. De même, on a aucune explication pour le club de duel alors qu'il est mis en place à cause de la terreur qui s'empare peu à peu de Poudlard, mais on ne retrouve pas cette ambiance, on a les aggressions, mais ce qui était interessant c'était le fait qu'un marché noir se développe pour les talismans et qu'Harry va se trouver isolé parce qu'on le prend pour l'héritier de Serpentard, alors que là, le film, c'est un peu comme regarder un combat dans Star Trek Tos, époque où on n'a pas le droit de montrer des blessures bien sanglantes à la tv donc où il faut mémoriser où le héros a été touché car ce ne se voit pas, eh bien là, c'est pareil, il faut enregistrer les informations que l'on donne, parce que ça n'apparaîtra pas dans l'image, j'aurais vraiment aimé que le film ait une ambiance plus sombre
En fait, je pense que l'on aurait pu se passer de la scène avec les mandragores, ou de celle où Hermione se fait traiter de sang de bourbe, parce qu'elles auraient pu être supprimées assez facilement et permettre de développer davantage l'ambiance. Le match de quidditch est aussi trop spectaculaire et j'ai troué que l'interprète de Draco jouait assez mal.
Ensuite ce que je n'ai pas aimé, c'est la manière dont sont rendue certaines de mes scènes favorites(comprendre scènes mettant surtout en scène Rogue...).
Pour l'arrivée à Poudlard, c'est Rusard dans le film qui coince Ron et Harry, et non Rogue, ce qui est certainement dû à la volonté de ne pas introduire Rusard et son chat au moment où Mrs Norris est retrouvée pétrifié, mais ça aurait très bien pu, donc j'aurais préféré qu'on laisse la scène comme elle était dans le livre, car j'avais trouvé extrêmement drôle le fait qu'Harry et Ron sont en train de commenter l'absence de Rogue a la table des professeurs alors que celui-ci est justement derrière eux. Les remontrances de Rogue ensuite sont excessives et surtout on perd le fait que Rogue les accuse d'avoir fait ça par amour de la célébrité, et je n'aime pas le fait que Rogue perd son calme, car je l'imagine plus être du genre maîtrisé surtout dans un moment pareil, parce qu'il est en train de jubiler intérieurement parce que ça y est, là, c'est impensable qu'Harry ne se fasse pas expulser... et je l'aurais trouvé plus effrayant s'il commençait en étant calme et ne s'énervait qu'ensuite. Par contre, j'ai bien aimé l'échange silencieux entre Dumbledore et Rogue qui a lieu ensuite, où on sent qu'on est sur un terrain de désaccord fréquent entre eux et où Dumbledore refuse purement et simplement à Rogue de s'exprimer.
J'aurais aussi aimé que ce soit le professeur Binns et non MacGonagall qui raconte l'histoire de la chambre des secrets, parce que j'aime bien cette scène.
Autre scène dont je n'ai pas aimé la modification, celle où on apprend que Ginny a été enlevée, j'aime beaucoup le fait que normalement cela a lieu dans la salle des profs, parce que du coup on a un sentiment d'attente qui se crée, car on ne sait pas tout de suite ce qui s'est passé et on voit l'angoisse des profs, parce que chacun se demande si cette fois c'est un des élèves de sa maison qui a été touché. Or là, on voit surtout la détresse de Macgonagall.
La dernière scène dans cette série, c'est celle des larmes du Phénix, j'ai toujours été déçue par l'affaiblissement qui a eu lieu dans le film, où finalement Harry n'est pas en train de mourir. Il croit que c'est fini, mais n'a pas l'air mourant et vient de sauver Ginny, alors que dans le livre, il ne l'a pas encore sauvé, pendant un moment, il a l'air d'avoir perdu et d'être réellement en train de mourir, donc j'aurais adoré voir à l'écran, ce moment où Harry est en train de perdre conscience et soudain non, tandis que Riddle est en train de jubiler parce qu'il a réussi à se débarasser d'Harry.
Pour finir, mes critiques, le point qui m'agace est le non-respect de certains détails de base du livre, par exemple, le fait que les serpentards sont là à tous les cours d'Harry alors qu'ils sont sensés n'avoir que potion ensemble, c'est agaçant, parce qu'à quoi ça sert d'avoir des maisons si finalement les élèves ne forment qu'une seule et même classe. Et je ne reviendrais pas sur la question des costumes, même si je commence à me dire que le titre du film à empêcher dans Barry Trotter, Barry Trotter et la pompe à fric, n'est peut-être pas si faux que ça, parce que les films ont introduits les écharpes et cravates aux couleurs de chaque maison, dans le deuxième il y a la valise aux armes de Poudlard, alors qu'il n'est jamais dit dans les livres que de telles choses existaient... mais ça permet de faire un bon merchandizing, beaucoup plus que si on avait réfléchi au type de robe que les sorciers portent dans leur temps libre...
Dans les points positifs de ce film, il y a le fait que l'épisode chez les Dursleys ne s'éternise pas et que Gildy et Colin Creevey sont moins agaçant, parce qu'on ne voit pas Colin suivre Harry partout et j'aime beaucoup au moment de la découverte de Mrs Norris, quand Percy ou Dubois pose sa main sur l'objectif pour l'empêcher de prendre une photo, c'est un des rares moments où on a l'ambiance de terreur qui s'installe. Et pour Gildy, c'était un soulagement de ne pas avoir à endurer toutes les scènes où Gildy va voir un prof pour expliquer à quel point il sait mieux faire une chose et j'adore sa garde-robe !!! Les tableaux de sa salle de cours sont aussi tout à fait merveilleux. Kenneth Branagh est vraiment génial dans le rôle.
Dubois est aussi bien rendu dans ce film, on a le droit pour une fois à quelques signes de son fanatisme pour le quidditch et surtout le fait que rien ne devrait être assez important pour empêcher un match.
Niveau scène j'ai bien-sûr aimé la scène du club de duel que j'ai analysé en détail ici.
Et un de mes regrets, c'est que Alan Rickman ne porte pas de fond de teint, parce que j'imagine Rogue avec un teint plus pâle, correspondant un peu à l'idée que Rogue ne voit pas trop la lumière du jour, vu qu'il fait cours dans les anciens cachots du chateau.
J'ai donc revu ce film dans le cadre de (re)-reading Hp et vous trouverez le récapitulatif des autres billets sur ce film chez Cachou.
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(Re) Reading Hp
12 janvier 2010
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Voilà la situation du jour, j'avais une épreuve ce matin pour valider mon séminaire de latin et je me suis retrouvée face à la question, avec le sentiment d'être Cogite, dans Moving Pictures, lorsqu'il se trouve devant son sujet d'exam, dont la seule question est "What is your name ?" et se demande où est le piège. Normalement ça s'est bien passé mais je n'arrive pas à m'enlever de l'esprit que j'ai peut-être répondu complètement à côté, donc en sortant de l'épreuve, je suis allée chez Gibert pour me changer les idées... et à ce point, de l'histoire, vous devez vous demander quel est le rapport avec Cachou ou à quel moment un clip pourri mettant en scène Leonard Nimoy va apparaître...et bien le voici : Cachou hier nous a parlé du film Sherlock Holmes, ce qui a mené à une longue discussion sur la manière d'interprêter la relation entre Watson et Holmes, et j'ai eu envie de relire Sherlock Holmes, histoire d'élucider cette fameuse question qui semble beaucoup attirer sur mon blog : est-ce que Sherlock Holmes est gay ?, sauf que... mes livres sont chez mes parents et du coup, je suis ressortie de chez Gibert avec ceci :
Je possède donc à présent l'intégralité des nouvelles et romans de Sir Arthur Conan Doyle, mettant en scène Sherlock Holmes, dans l'édition en deux volumes de Bantam Classic. Une des raisons pour lesquelles je l'ai acheté, c'est parce mes éditions de Conan Doyle sont en français,, à l'exception de The Adventures of Sherlock Holmes, mais au prix de l'édition Bantham, c'était plus rentable d'avoir des doublons que de racheter chaque livre... Il n'y a plus qu'à espérer que mon neveu se découvre bientôt une passion pour Sherlock Holmes, histoire que je lui refile mes livres.
Mais ça reste la faute de Cachou, qui n'a pas lu Sherlock Holmes...
En plus de l'intégrale de Sherlock Holmes, j'ai aussi craqué pour The Sherlock Holmes Comapanion de Daniel Smith, que j'ai eu le malheur de feuilleter...
ça fait plusieurs semaines qu'il est chez Gibert, mais je n'y avais jusqu'ici pas jeté de coup d'oeil parce que je pensais qu'il s'agissait seulement d'un livre qui tentait de tirer profit de la sortie du film et où on aurait trouvé la traditionnelle photo de la casquette de Holmes ou une biographie des personnages façon guide de séries tv, bref un livre aux belles images mais vide de contenu si on a déjà regardé les documentaires sur arte consacré à Sherlock Holmes(c'est à la suite de l'un d'eux que je me suis retrouvée plongée dans les Sherlock Holmes...).
Et en fait non, le livre présente un résumé en une page de chaque nouvelles et en une ou deux pages pour les romans, l'intérêt est que cela attire l'attention sur des détails comme le lieu de départ ou la résolution de l'affaire, des points que je trouve intéressant mais auxquels je ne prête pas attention quand je lis, et parfois il y a des détails relatifs à la réception de l'histoire, à sa publication ou à un élément qui se distingue des autres. S'intercalent entre ces résumés le profil de Sherlock Holmes, Watson, Mme Hudson, Scotland Yard, Moriarty, the Strand magazine, des chapitres où des acteurs qui ont joué Holmes ou Watson et d'autres personnes parlent de leur expérience et d'autres chapitres qui abordent des points spécifiques comme "Holmes as a Detective-Scientist", "Holmes and his pleasures" ou encore "Holmes on Stage, Screen and Radio".
C'est donc une lecture qui promet d'être intéressante et la manière dont les personnages sont présentés est bien, car elle indique les problèmes que pose le corpus et surtout les variations ou détails qui se contredisent, comme le fait que la blessure de Watson est tantôt à l'épaule, tantôt à la jambe, ou, -problème qui m'intéresse davantage- le mariage de Watson, car à un moment, il se marie, mais on ignore les circonstances amenant la fin de ce mariage, mais à un moment donné, on retrouve Watson vivant avec Holmes.
Et pour finir, c'est en ce moment les soldes - non, ne fuyez pas, je n'ai pas racheté de nouvelles figurines Star Trek - et c'est donc le moment où j'aggrandis ma collection de DVD et voici donc ma dernière acquisition :
Le coffret DVD de la saison 2 de la Famille Addams ! Ce coffret propose en bonus 4 épisodes commentés par la Chose et le cousin Machin et un documentaire.
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Science of deduction
10 janvier 2010
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"Was the Hogfather a god ? Why not ?(...)There were sacrifices, after all. All that sherry and pork pie. And he made commandments and rewarded the good and he knew what you were doing. If you believed, nice things happened to you. Sometimes you found him in a grotto, and sometimes he was up there in the sky..."
C'était la nuit du Porcher, dernier jour de l'année et équivalent de Noël sur le Disque, les enfants sont couchés dans l'attente du père Porcher mais cette année c'est un squelette de sept pied de haut avec une fausse barbe et un coussin pour le ventre qui fait les livraisons accompagné du lutin le plus affreux de toute l'histoire. En effet le Père Porcher a disparu, toutes sortes de créatures magiques se mettent à apparaître comme le mangeur de chaussettes ou le gnome qui apporte les verrues, et la Mort tente de maintenir en vie l'esprit de Noël, tandis que Susan doit découvrir la vérité, car si le père Porcher disparaît, le Soleil ne se lèvera pas sur le Disque.
Hogfather de Terry Pratchett est un livre que j'ai déjà relu un certain nombre de fois, car avec la Mort essayant de saisir ce qu'est l'esprit de Noël, de réussir à faire des joyeux Ho.Ho.Ho, de sa voix sépulcrale et qui finit par se prendre au jeu, les Mages qui font apparaître toutes sortes d'entité magique, et l'Econome qui découvre les bienfaits de la psychothérapie, ce livre ne pouvait que faire partie de mes favoris, et en plus le moment où même la Mort ne parvient à identifier l'espèce de Nobby est un moment d'anthologie.
Donc le passage à 2010 était le moment pour relire ce livre de saison et ça a donné l'occasion d'une lecture commune avec Neph, dont vous trouverez l'article ici.
Ce Vingtième livre des Annales du Disque-monde a pour thème les gouvernantes, Noël, le monde de l'enfance et le fonctionnement de la croyance. Je le trouve très drôle mais aussi très pertinent comme quand la Mort explique comment le père Porcher fait pour pouvoir toujours boire le verre de Sherry et manger les biscuits, et la Mort est vraiment extra dans ce tome, surtout quand il se prend au jeu et se met à refuser de suivre les conseils d'Albert et agit selon ce que lui considère comme l'esprit de Noël, j'adore le moment où la Mort est choqué par l'histoire de la petite vendeuse d'Allumette. C'est aussi un des derniers livres où l'Econome apparait dans une de ses phases de lucidité mais qui donne lieu à des scènes très drôle, mais aussi d'une certaine noirceur, puisqu'à la fin tout ce qui compte c'est que l'économe soit capable d'accomplir sa fonction.
Je vais finir avec quelques citations très sympathiques et on se retrouve le mois prochain pour la relecture de Jingo en compagnie de Neph :
"It wasn't even a bar. It was just a room where people drank while they waited for people with whom they had business. The business usually involve the transfer of ownership of something from one people to another, but then, what business doesn't ?"
"Ernie listened. Once or twice he looked at the corpse at his feet. He looked smaller from the outside. He was bright enough not to argue. Some things are fairly obvious when it's a seven-foot skeleton with a scythe tellig you them."
Et pour les fans d'X-files :
"It's amazing how good governments are, given their track record in almost every other field, at hushing up things like alien encounters.
One reason may be that the aliens themselves are too embarassed to talk about it.
It's not known why most of the space-going races of the universe want to undertake rummaging in Earthling underwear as a prelude to formal contact."
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La tortue se meut
9 janvier 2010
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Il y a quelques temps, à l'occasion du tag cinéma, je vous parlais de ce film très peu connu, que je rêvais de revoir depuis longtemps : le secret du chevalier d'Eon. C'est à présent chose faite, car ce film vient de resortir en dvd et je me suis donc empressée de mettre la main dessus.
Nous sommes sous le règne de Louis XV. Le Comte d'Eon a déjà sept fille et sa femme est sur le point de donner naissance à un nouvel enfant, il faut que cet enfant soit un fils, car toute la fortune de la famille repose sur le bon vouloir du riche oncle Antoine qui est déterminé à léguer sa fortune à l'héritier mâle du Comte d'Eon. Mais c'est encore une fille, alors le Comte d'Eon décide que ce sera son fils jusqu'à ce qu'un héritier mâle naisse. Ainsi la petite Geneviève est élevée comme un garçon et répond au nom de Charles.
Vingt ans plus tard, alors qu'un escadron s'arrête au château, Charles est repéré par l'officier à leur tête et rejoint l'escadron pour sa plus grande joie et la plus grande inquiétude de ses parents. En route, il aide une espionne du roi de France à rejoindre Versailles et attire ainsi l'attention du roi sur lui-même et se voit aussitôt confié une mission délicate : il doit se rendre en Russie, travestie en femme, pour apporter une lettre à la Tsarine de façon à la convaincre de s'allier avec la France. Se faisant passer pour mlle de Beaumont, Charles se met en route pour la Russie en compagnie de Bernard, un des autres dragons, qui ne tarde pas à découvrir le secret du chevalier...
J'ai donc pris énormément de plaisirs à revoir ce film, car ce que j'aime dans ce film, c'est le fait que tout le monde croit que le chevalier est un homme, ce qui n'est pas le cas dans Lady Oscar où tout le monde sait qu'Oscar est une femme - à part Fersen qui est un peu lent à la détente...- ce qui m'avait agacé parce que c'est tout à fait absu rde, aucun de nos Rois n'auraient accepté de femmes travesties dans leur gardes(le vrai chevalier d'Eon était vraiment un homme).
Ici personne n'est sensé le savoir et Bernard ne le sait que parce qu'il aperçoit la poitrine de Charles à travers un jour dans la porte de l'auberge où ils sont arrêtés alors que Charles se change, mais Bernard ne dit rien et s'amuse ensuite à faire tourner Charles en bourrique, lui faisant croire que la roue du carosse est abîmée pour le forcer à marcher dans la neige avec sa robe, lui volant un baiser en prétextant que c'est la mode russe de s'embrasser comme ça ou se moquant d'Eon dès qu'il ne se comporte pas tout à fait comme un dragon, ce qui est assez plaisant à voir.
Le jeu sur les identités fictives est tout à fait passionnant, j'adore le fait que tout le monde croit que le chevalier d'Eon habillé en femme est un homme(ce qui est moyennement crédible vu son décolleté) tandis que le chevalier croit que Bernard le prend pour un homme, alors que Bernard sait mais fait semblant.
L'histoire d'amour est aussi très bien, parce qu'elle se fait attendre, le moment de la révélation étant un assez beau moment, assez drôle d'ailleurs quand l'ambassadeur revient et surprend Bernard en train d'embrasser Charles...
Les personnages secondaires sont aussi très savoureux, la tsarine à l'humeur très changeante ou Bernard Blier en agent du roi de prusse.
Le personnage d'Eon est aussi très intéressant, parce qu'Eon est en fait très content de rejoindre les dragons, la seule chose qui va faire basculer son identité du côté féminin, c'est son amour pour Bernard, qui ne peut être vécu que si elle est femme, mais en même temps, c'est son côté masculin qui a séduit Bernard donc accepter la relation ne va pas entraîner la destruction de leur amour comme c'est le cas dans Mademoiselle de Maupin où celle-ci préfère rester homme, parce qu'en épousant le narrateur, elle aurait dû inévitablement assumer à nouveau sa condition féminine, car ce n'est pas Théodore qui attire le narrateur mais sa beauté, donc le narrateur aurait fini par se révéler être comme tous les hommes, alors qu'entre Charles et Bernard, il y a un vrai respect qui naît, parce que Charles n'est pas juste une faible femme, j'adore d'ailleurs quand il jure en se prenant les pieds dans sa robe et qu'on sent bien que la tentation est grande de tout envoyer promener pour repasser le confortable uniforme des dragons(et pour posséder moi-même plusieurs jupes assez longue, je compatis assez facilement à sa situation).
En plus c'est un film de cape et d'épée donc on a de très jolies scènes de combat dont une avec le chevalier d'Eon en robe. Mais une des choses que je préfère reste quand même les moments où Charles essaye de fuir les attentions des dames, alors que celle-ci sont toujours à deux doigt de l'embrasser, il est tellement doué pour ça, parce qu'il parle avec charme et arrive à trouver de bonnes excuses pour remettre à plus tard le moment d'obtenir sa récompense.
C'est donc un film que je ne regrette pas d'avoir acheté et qui fait certainement parti de mes films préférés.
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Sweet transvestite
9 janvier 2010
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Normalement le samedi après-midi, je donne un cours particulier de philosophie, mais j'ai appris un peu à la dernière minute qu'il était annulé, du coup, j'ai décidé de partir jeter un oeil dans les comic store de la rue Saint-Jacques afin de trouver un objet sur le thème d'X-files, mais c'était les soldes... et une chose en entraînant une autre, je suis ressortie du magasin avec ceci :
Que dire ? Il n'y avait rien sur X-files(par contre, dans un autre j'ai découvert l'existence de sorte de Barbie Mulder et Scully...)et il y avait -50% dessus, donc une figurine Leonard Nimoy a moins de 9euros, c'était trop tentant...
Mais j'ai tout de même été raisonnable, je n'ai pas acheté de Tribble en peluche(si vous ne savez pas ce que c'est qu'un Tribble, je vous renvoie chez Cachou qui a un article avec une image magnifique de Kirk enseveli sous les tribbles ou presque), alors que j'étais toute contente dans le magasin quand j'ai découvert qu'ils en vendaient, mais ils n'étaient pas soldés... je n'ai pas non plus acheté de Phasers ou d'autres figurines, même si je commence à regretter de ne pas avoir aussi pris Spock jeune, car il était fourni avec un tricordeur et un phaser en accessoire... mais il y avait aussi Kirk sur son fauteuil(non, Cachou, il ne se passe rien sur ce fauteuil...) et surtout les figurines de Kirk et Spock tels qu'ils sont dans Star Trek IV, celles-là me tenteraient bien parce que Spock est vraiment génial dans ce film.
Pour en revenir à ma figurine, c'est une figurine articulée avec la main interchangeable et le détail est assez soigné puisque l'on peut même voir les rides sur la main de la figurine.
"Good Luck"
Donc on peut modifier la position de la figurine et le manteau de Spock a une texture très particulière au touché mais qui permet au pan du manteau de ne pas gêner le mouvement de la jambe, donc je me suis un peu amusée :
Spock en plein footing ce qui rend les prises de vue difficile.
La rencontre entre Spock et Malakos, après les Tribbles, Spock va-t-il découvrir le caractère apaisant de Malakos ?
Et pour satisfaire la curiosité de Cachou, voici la figurine en situation sur mon étagère :
Bilan des courses, je ne suis pas plus avancée pour mon swap, par contre, j'ai enfin une figurine Star Trek !!!!!
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Live Long and Prosper
8 janvier 2010
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Aujourd'hui je vais vous parler de Démon Intérieur de Jenna Black, livre dont j'avais lu les critiques de Kincaid et de Laetitia la liseuse, qui avaient suscitées ma curiosité, et que Cachou a détesté à un point tel qu'elle s'est empressée de me l'envoyer quand j'ai témoigné de l'intérêt pour celui-ci et m'a même donné l'autorisation d'en faire une sculpture livresque si je le souhaitais.
Dans cette réalité, ce sont les démons dont l'existence est reconnue et il existe des gens prêt à devenir l'hôte de ceux-ci, parce qu'un démon peut guérir son hôte et est doté d'une plus grande force. Les démons légaux oeuvrent pour le bien de la communauté, pénétrant par exemple dans des immeubles en flamme pour sauver des vies, ce qui fait qu'il y a des gens qui considèrent comme un honneur d'abandonner leur corps à un démon, ainsi ils font quelque chose de leur vie.
Mais tous les démons ne possèdent pas des hôtes consentants, ce sont alors des démons illégaux et c'est la tâche des exorcistes de les chasser de l'hôte qu'ils ont investi, car l'exorcisme est considéré comme la seule méthode avec le feu capable de détruire un démon. Morgane Kingsley est une de ces exorcistes avec une hostilité pour tous les démons qu'ils soient légaux ou non.
Tout commence lors d'un exorcisme qui tourne mal et où le démon est sur le point de posséder Morgane. Sauf que voilà, le démon ne la possède pas, alors qu'il en avait l'occasion. Quelques temps plus tard, Morgane tombe sur une note qu'elle a écrite pendant une crise de somnambulisme : le démon ne l'a pas possédée car elle l'est déjà. Son inconscient est-il simplement en train d'exprimer sa plus grande crainte ou est-elle réellement possédée ? Morgane ne va pas avoir le temps de s'interroger sur son sort, car les ennuis vont pleuvoir et si elle veut survivre elle va devoir mettre de côté certains de ses préjugés.
Le livre ressemble sur certains points à Anita Blake, les démons remplacent les zombis, comme Anita elle dispose d'un pouvoir psychique hors du commun dans son domaine d'expertise et Lugh c'est le Jean-Claude de Morgane, car comme Jean-Claude, il attire sexuellement l'héroïne tout en étant ce que l'héroïne déteste le plus, c'est un personnage puissant auquel le destin de l'héroïne va se retrouver lié qu'elle le veuille ou non, la différence est que Lugh est plutôt cuir que chemise à jabot. Mais à part ça, c'est très différent, car Démon intérieur est un roman érotique avec des scènes SM, mais par rapport à Sade, nous sommes toujours au pays des bisounours, comme je m'en doutais.
Bref les scènes érotiques sont bien plus intéressantes que celle de mon harlequin tentation. Je suis donc très contente de ce livre, puisque c'est justement le caractère érotique qui avait piqué ma curiosité, puisque c'est ce qui est très critiqué à propos de ce livre. Donc il faut le savoir, notre héroïne ne pense à peu près qu'au sexe dès que son petit ami est dans les parages, mais sa sexualité n'est pas pour autant débridée car elle est fidèle.
Niveau personnage, j'aime beaucoup le couple homo porté sur le SM, en particulier pour leurs tendances SM, parce que ça change : le couple de gentils homo très beaux c'est pas hyper inventif en soi, alors que leur côté SM surprend et ça nous ramène à l'étroitesse d'esprit de notre héroïne, qui est très choquée par leurs pratiques. Donc autour de cela, il y a tout le problème de la tolérance qui se pose, car notre héroïne juge Adam et Dominic sur leurs pratiques sexuelles, or peut-on vraiment juger la valeur morale de quelqu'un sur ses penchants sexuels ?
L'histoire elle-même est intéressante, parce qu'on découvre peu à peu la vérité sur les démons, et j'aime bien l'idée d'hôte consentant : le démon va permettre à l'hôte de faire quelque chose de sa vie, il va devenir quelqu'un d'important, d'une certaine manière c'est la facilité, donc c'est très tentant, il n'y a plus de luttes pour réussir les sélections, il suffit d'accueillir un démon et plus aucune question ne se pose, vous trouverez un job valorisant, parce que vous aurez des capacités recherchées. Du coup, je comprends très bien le malheur de Dominic de perdre son démon, car il retombe dans l'insignifiance propre aux hommes.
C'est un livre qui m'a plût et que j'ai dévoré, donc je compte lire la suite, histoire de savoir comment la cohabitation va se passer et si Morgane va tenir sa résolution vis-à-vis de Brian(chose en faveur de laquelle je suis, parce que j'espère très fort qu'elle va finir par succomber au charme de Lugh... à ce propos d'ailleurs, c'est normal qu'il soit très bien fichu, puisqu'il peut prendre la forme qu'il souhaite, son physique lui permet de manipuler Morgane.).
Il s'agit du deuxième livre de ma liste pour the Dark Side Challenge.
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Sexy Undead
7 janvier 2010
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Aujourd'hui je vais vous parler de Carmilla de Sheridan Le Fanu que m'a offert Hathaway lors du swap cap sur Noël.
Laura vit dans un chateau reculé au fin fond de la Styrie avec son père, sa gouvernante et sa préceptrice. Leur existence reculée rend toute visite précieuse. Ainsi lorsque son père et elle furent témoin d'un accident, ils s'empressent de recueillir chez eux la jeune fille d'une grande beauté qui se trouvait dans le carosse accidenté et que sa mère doit laisser derrière elle pour accomplir un voyage urgent. Entre les deux jeunes filles, une profonde attraction s'établit mais le comportement de Carmilla est parfois étrange et dans le même temps, une étrange maladie se répand dans la région tuant de belles jeunes femmes après quelques jours de langueur. La vie de Laura pourrait-elle être en danger ?
"Dans le ravissement de mon humiliation sans bornes, je vis de ta vie ardente, et tu mourras, oui, tu mourras avec délices, pour te fondre en la mienne. Je n'y puis rien : de même que je vais vers toi, de même, à ton tour, tu iras vers d'autres, et tu apprendras l'extase de cette cruauté qui est pourtant de l'amour."
C'est un livre court et qui a inspiré Bram Stocker, autant je ne suis pas fan de Dracula, autant j'ai aimé ce livre, déjà parce que la traque du vampire ne s'étend pas sur des pages et des pages et ensuite parce que Carmilla est un personnage fascinant, car ce n'est pas le monstre glacial comme Dracula qui ne cherche qu'à assouvir son besoin de sang. Carmilla est un être passionné, dont la passion est fatale mais qui du coup paraît plus complexe, est-elle un simple prédateur ou sa passion est-elle réelle ?
C'est donc une histoire fascinante, car on se doute vite de la nature de Carmilla, donc l'attente s'instaure et on se demande si Laura va succomber au charme de Carmilla, car, nous, lecteurs à l'esprit plus mal tournée que toute bonne héroïne gothique nous voyons vite que le comportement de Carmilla est plus qu'amical. C'est une histoire qui me réconcilierait presque avec le roman gothique car son héroïne est franchement moins agaçante que celle de la Romance de la forêt d'Ann Radcliffe, elle ne s'évanouit pas pour un rien et n'est pas complètement innocente et gentillette.
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Children of the Night
6 janvier 2010
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19:22
Aujourd'hui, nous allons parler de théâtre et plus exactement de l'Alceste d'Euripide traduit par Louis Méridier, car j'ai un faible pour le théâtre grec et plus j'avais un point à vérifier dedans pour mon mémoire. C'est une pièce qui m'avait marquée pour la beauté de certains vers que j'avais eu un jour à traduire en version(je pense, Neph, que ceci te dit quelque chose, non ?) :
"Ah ! si la voix mélodieuse d'Orphée m'était donnée pour enchanter de mes accents la fille de Déméter ou son époux, et l'enlever à l'Hadès, j'y descendrais ; ni le chien de Pluton, ni le rameur Charon, conducteur des âmes, ne m'arrêteraient avant d'avoir au jour ramené ta vie."
L'histoire, la voici : Admète est destiné à mourir prématurément mais Apollon est parvenu à obtenir pour lui d'échapper à ce destin s'il trouve quelqu'un qui accepterait de mourir à sa place. Admète essaye donc de trouver quelqu'un pour se sacrifier à sa place, tout le monde refuse, y compris ses parents fort âgés, la seule exception est sa femme Alceste qui accepte de se sacrifier pour lui, par amour et pour ses enfants car Admète sera plus à même de veiller sur eux et d'assurer leur avenir qu'elle.
La pièce se déroule le jour où Alceste doit mourir.
La première partie de la pièce montre l'attente de l'événement fatal, avec le choeur à l'extérieur du Palais qui se demande si elle a déjà rendu ou non son dernier soupir.
Dans la deuxième partie, Alceste vient de mourir, Admète est accablé par le deuil et c'est à ce moment que survient Héraclès, qui est en train d'accomplir ses douze travaux et vient demander l'hospitalité d'Admète. Admète lui fait croire que la maison est en train de porter le deuil d'une étrangère pour qu'Héraclès n'aille pas chercher l'hospitalité ailleurs, car en dépit de son malheur, Admète tient à respecter les règles de l'hospitalité. Du coup, Héraclès festoie joyeusement dans l'aile des domestiques pendant que le reste de la maison est accablé par le deuil de sa maîtresse. A la fin de son festin, Héraclès se rend compte que quelque chose cloche et la servante finit par lui expliquer la situation. Héraclès décide alors de ramener Alceste du royaume d'Hadès afin de remercier son hôte de son respect pour les lois de l'hospitalité et c'est ainsi qu'Alceste et Admète furent à nouveau réuni.
J'aime beaucoup toute l'attente qui empreigne le début, ça me rappelle un peu l'ambiance des pièces d'Eschyle, mais on sent énormément l'influence de la formation oratoire qu'a reçu Euripide, parce qu'il y a des passages qui sont nettement marqués par des échanges d'argument, celui qui m'a marqué étant l'échange entre Admète et son père, qu'il renie parce que celui-ci a refusé de se sacrifier pour lui, alors que du point de vue d'Admète, son père aurait dû le faire, parce qu'il est déjà au terme de la vie, mais son père lui, essaie de lui démontrer qu'il n'a aucun droit de lui demander de sacrifier sa vie pour lui, car sa vie n'a pas moins de valeur que la sienne et il a tout autant le droit que lui, de vivre. J'aime beaucoup cette question : est-ce le père ou le fils qui a raison ? Je suspecte Admète d'avoir espéré jusqu'au bout que ses parents changeraient d'avis et prendraient la place d'Alceste.
Phérès : "En quoi donc t'ai-je fait tord ? De quoi te dépouillé-je ? Ne meurs pas plus pour ma personne que je ne fais pour la tienne. Tu as plaisir à voir le jour : et ton père, crois-tu qu'il en ait de la peine ? Ma foi, oui, je me dis qu'il est long, le temps à passer sous la terre, et que si la vie est courte, elle a pourtant sa douceur."
Cet échange introduit aussi la question de la lâcheté d'Admète, car sont-ce réellement ses parents qui sont lâches parce qu'ils n'ont pas offert de mourir pour lui permettre de vieillir aux côtés de sa femme ou Admète qui a accepté que quelqu'un meurt à sa place ? C'est une question que je me suis d'ailleurs posée en lisant la pièce : pourquoi la vie d'Admète mérite plus d'être prolongée ? Il n'y a aucun motif politique à cela, Alceste se sacrifie de façon désintéressée et c'est ce qui fait d'elle un modèle de la vertu féminine puisque c'est l'épouse dévouée au point de mourir pour préserver la vie de son époux et qui meurt très dignement, elle prend d'ailleurs la chose beaucoup mieux qu'Admète. Cette mort exemplaire fait qu'Alceste est mentionnée dans le Banquet de Platon, à l'occasion du discours de Phèdre, face à Orphée, comme l'exemple du noble sacrifice tandis qu'Orphée échoue parce que c'est un lâche qui n'a pas le courage de se tuer pour rejoindre la femme qu'il aime.
Un autre passage que j'ai trouvé intéressant c'est la discussion entre Apollon et la Mort(traduit Trépas dans mon texte mais je préfère la mort, certaines d'entre vous doivent se douter du pourquoi) au début de la pièce, qui s'inscrit dans les querelles entre dieux quant à leur prérogatives avec les Anciens dieux qui cherchent à maintenir les leurs face aux nouveaux. J'aime le côté juste de la Mort, parce que dans cette affaire, c'est Apollon qui a brisé les règles en essayant à empêcher la mort d'Admète :
Apollon. - Ne se peut-il qu'Alceste arrive à la vieillesse ?
Le Trépas. - Non. J'aime les honneurs, moi aussi, crois-le bien.
Apollon. - Tu ne prendras pourtant rien de plus qu'une vie.
Le Trépas. - La mort des jeunes me vaut une part plus belle.
Apollon. - Mourant vieille, elle aura de riches funérailles.
Le Trépas. - Ce sont les possédants que ta loi favorise.
Apollon. - Qu'est-ce à dire ? Aurais-tu de l'esprit, sans qu'on sache ?
Le Trépas. - Ceux qui peuvent achèteraient de mourir vieux.
Apollon. - Ainsi, tu ne veux pas m'accorder cette grâce ?
Le Trépas. - Non certes ; tu connais d'ailleurs mon caractère.
Apollon. - Oui : haï des mortels et en horreur aux dieux !
Le Trépas. - Tu ne saurais avoir toujours plus que ton dû.
C'est une pièce que j'aime beaucoup pour la manière dont elle dépeint le chagrin des personnges et pour les réflexions qu'elle suscite.
Il s'agit là de ma lecture pour la lettre E du challenge ABC.
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Chante - déesse...
3 janvier 2010
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12:59
Aujourd'hui je vais vous parler d'un des livres que j'ai reçu dans le cadre du swap cap sur Noël : la disparue de Noël d'Anne Perry. Une des bonnes surprises a été de découvrir que l'héroïne n'était pas juste la tante Vespasia, mais celle-ci, quelques temps avant la guerre de Crimée, c'est-à-dire des décennies avant la série des Charlotte et Thomas Pitt. C'est donc un vrai plaisir de découvrir cette jeune Lady Vespasia, d'un peu moins de trente ans, avec un mari, des enfants et qui tente de faire un trait sur la passion qu'elle a vécu à Rome en 1848 pour reprendre le cours normal de sa vie.
L'histoire elle-même, tourne autour du suicide de Gwendolen Kilmuir. Tout commence durant un séjour chez Omegus Jones, où l'on s'attend à voir d'un moment à l'autre Gwendolen annoncé ses fiançailles avec Berthie Rosythe, mais voilà, Isobel Alvie, l'amie de Vespasia, a aussi des visées sur Berthie et fait une remarque très cruelle à Gwendolen que l'on retrouve le lendemain matin dans l'étang du parc. Isobel est considérée comme la cause de ce sucide et donc pour éviter d'être ostracisée de la bonne société anglaise, celle-ci est obligé d'entreprendre un voyage expiatoire jusqu'en Ecosse afin de remettre à la mère de Gwendolen la lettre que celle-ci a laissé à son intention. C'est donc en compagnie de Lady Vespasia, déterminée à la soutenir dans cette épreuve, qu'elle part pour un voyage à travers les magnifiques paysages d'Ecosse.
Comme je l'ai dit en introduction, l'un des plaisirs de ce livre est de découvrir une Vespasia jeune avec ses espoirs et ses blessures secrètes. Il n'est bien-sûr pas nécessaire d'avoir lu la série des Charlotte et Thomas Pitt pour apprécier ce livre qui est très court, à peine 125 pages, ce qui permet de le lire d'une traite. Comme dans les autres Anne Perry, nous retrouvons la bonne société anglaise avec ses conventions rigides, son hypocrisie et la différence injuste entre les hommes et les femmes, et surtout ce que les uns et les autres peuvent se permettre.
Ce qui change dans ce livre, c'est qu'on ne suit pas une enquête mais un voyage expiatoire, durant lequel on cherchera aussi à comprendre comment une simple remarque a pu pousser Gwendolen à se tuer.
C'est donc une lecture agréable et qui donne envie de lire les autres livres de la série des "Petits crimes de Noël" et je remercie encore Hathaway pour son choix.
Il s'agit également de ma première lecture dans le cadre du Challenge ABC 2010.
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Le crime est notre affaire