Aujourd'hui, histoire d'inaugurer ma participation au challenge Halloween(et avant de retourner tenter de transformer un de mes sims en loup-gaou) je vais vous parler de Sundays with Vald, from Pennsylvania to Transylvaia, One Man's Quest to mess with the World of the Undead de Paul Bibeau.
Pour son voyage de noce, Paul Bibeau décide de partir visiter le château de Vald l'Empaleur... ce qui s'avère vite être une erreur, car le lieu n'a rien de touristique, mais de ce premier voyage, une question jaillit : pourquoi la Roumanie n'a-t-elle pas exploité le filon touristique que représente Dracula ? Paul Bibeau va donc se lancer dans une quête pour comprendre comment un dirigeant du moyen-âge est devenu une image connue internationalement.
Quand j'ai acheté ce livre, je m'attendais à un récit fictif racontant les aventures loufoques d'un fan de vampire et j'ai eu la bonne surprise de découvrir que ce n'est pas du tout ça. Il s'agit d'une véritable enquête sur l'image du vampire et l'exploitation commerciale de Dracula. Il y a des touches d'humour mais c'est un ouvrage sérieux qui s'intéresse à une question qui a le mérite de sortir de l'ordinaire.
L'auteur aborde différent point, le prologue raconte son voyage de noces catastrophique, le premier chapitre s'intéresse à la tentative avortée pour créer un parc d'attraction sur le thème de Dracula en Roumanie, le second s'intéresse aux liens entre Bram Stoker et Vlad l'Empaleur, dans le troisième, Bibeau part sur le site de Dracula Castle, un parc d'attraction du New Jersey qui a été détruit par un incendie. Dans le 4ème, Bibeau s'intéresse au cinéma, en particulier au Nosferatu de Murnau, au Dracula de Coppola, à Bela Lugosi et au film Van Helsing. J'ai trouvé dommage qu'il ne m'aborde absolument pas Christopher Lee et les films de la Hammer. Dans le cinquième, nous partons dans l'univers des jeux de rôles grandeur nature et dans le sixième, dans celui des Vampires de New York, c'est-à-dire les fameux groupes qui se prennent pour des vampires. Dans le septimèe, Bibeau s'interesse à Jonathon Sharkey qui tenta de devenir gouverneur du Minnessota pour le Vampyres, Witches and Pagans Party et avait promis de faire empaler les terroristes, les violeurs, les dealers et les pédophiles. Dans le huitième, on s'intéresse aux vampires qui boivent du sang(parce que tous ne le font pas) et dans le neuvième, aux spécialistes du Dracula littéraire. Ensuite, on passe à la question du marketing et des produits se servant de l'image du vampire pour vendre pour finir sur un nouveau voyage de l'auteur en Roumanie, cette fois en Transylvanie, là où se trouve le chateau du comte dans le livre.
A mon avis, ce qui fait l'un des grands intérêts de ce livre est qu'il nous entraîne dans la vision américaine du tourisme et de cette capacité à faire de l'argent avec n'importe quoi, ce qui est frappant lorsque l'auteur explique qu'il est étonné de ne trouver aucune boutique souvenir au château de Vlad. Par son étude, j'ai découvert pas mal de choses car je ne connais pas l'univers des GN américains ou n'ai eu des aperçus des sectes de vampire que par le biais des séries tv. Cela permet de découvrir l'importance du mythe du vampire aux USA, non pas au sens des superstitions mais des différentes manières dont il a pu être utilisé commercialement et se retrouver présent dans la vie d'êtres humains normaux.
C'est un livre que je recommande, car il apporte un bol d'air dans notre univers plein de vampires brillants ou d'histoires d'amour pleine de guimauves avec des vampires. En effet, il ne sera nullement question de savoir si les vampires existent vraiment ou de partir en quête de récits surnaturels ou de faire un catalogue des attributs du vampire ou de la manière de la tuer. L'auteur étudie simplement comment son image à évoluer et s'est adapté. On revient à Dracula et cela m'a redonné envie de me plonger dans le livre, ce qui fait que je suis en train de le relire par petit bout sur internet via Dracula Blogged, qui repose sur une démarche intéressante : publier les chapitres de Dracula selon leur chronologie. Découvrir le livre sous forme de blog est une expérience intéressante, surtout qu'il y a des cartes. Je ne l'aurais pas découvert si Bibeau n'en avait pas parlé.
Une bonne lecture, qui permet de bien commencer le mois Halloween.