
L'histoire se déroule sur six jours et raconte le voyage qu'entreprend Mr Stevens, le majordome de Darlington Hall dans le but de revoir celle qui vingt ans plus tôt en était l'intendante, dans l'espoir que celle-ci veuille revenir à Darlington Hall. Mais à mesure que son trajet avance, Mr Stevens se retrouve plongé dans ses souvenirs du temps de la splendeur de Darlington Hall, sous son précédent employeur Lord Darlington, avant que celui-ci ne tombe dans la disgrâce, et quand Miss Keaton travaillait à ses côtés...
Ce livre mélange d'un côté le récit du voyage où notre majordome prend pour une fois le temps d'apprécier les choses et de l'autre des souvenirs derrière lesquels on perçoit autre chose, car derrière l'apparence du parfait majordome, il y a certains conflits ou plutôt des remises en question de ses choix, comme le fait de ne pas avoir dit les mots qui auraient empêché Miss Keaton de se marier avec un autre, ou sa foi en Lord Darlington, qui s'est avéré ne pas être si digne du dévouement de Stevens, mais ces doutes, Stevens ne les expose jamais vraiment, Ishiguro nous laisse deviner ce qui se cache derrière les paroles du narrateur qui a un moment où sa vie perd son sens, cherche à lui redonner sa cohérence en insistant sur le caractère professionnel de sa relation avec Miss Keaton ou sur les nobles intentions de Lord Darlington.
L'usage du "on" est très intéressant dans ce texte, car on a l'impression d'un effacement du narrateur, qui cherche à éliminer ce qu'il y a d'individuel dans son récit, il s'efface, comme il s'efface quand il s'adresse à son employeur, les mécanismes de son fonction rejaillisse dans la structure narrative. C'est un texte qui est très agréable à lire par son style.
J'ai énormément aimé le personnage de Mr Stevens, qui n'a vécu que pour être un bon majordome et qui nous explique ce qui fait la valeur d'un majordome.
Certainly it is observable that figures like Mr Marshall and Mr Lane have served only gentlemen of indisputable moral stature - Lord Wakeling, Lord Camberley, Sir Leonard Gray - and one cannot help get the impression that they simply would not have offered their talents to gentlemen of lesser calibre. Indeed, the more one considers it, the more obvious it seems : association with a truly distinguished household is a prerequisite of 'greatness'. A 'great' butler can only be, surely, one who can point to his years of service and say that he has applied his talents to serving a great gentleman - and through the latter, to serving humanity.
Je n'ai pu m'empêcher me le représenter sous les traits et avec la voix d'Anthony Hopkins.
Donc c'est un livre que j'ai vraiment apprécié et je l'ai lu dans le cadre du challenge Abc 2010.

