Comme le week-end prochain je participe à mon premier GN et que l'action de celui-ci se déroule trois jours après la fin des Tribulations d'un mage en Aurient de Terry Pratchett, j'ai décidé de me replonger dans le livre.
Dans le lointain continent Contre-point, un petit livre rouge intitulé Ce que j'ai fait pendant mes vacances bouleverse l'Empire Agatéen, introduisant des envies de révolte polie dans la tête de certains de ses respectueux habitants et amène à demander à la bienheureuse cité d'Ankh-Morpork de leur envoyer le Grand Maje pour guider la Révolution.
Au menu de ce tome, Rincevent, le Bagage et Cohen le Barbare à la tête d'une horde de Barbares octogénaires. Les mages de l'université de l'invisible sont également présents pour mon plus grand régal avec entre autres cet échange :
The Dean looked uncertain.
"Well, er ... I mean, it makes no sense, Archchancellor. He could'nt even do proper magic. What good would he be to anyone ? Besides... where Rincewind went" - he lowered his voice - "trouble followed behind."
Ridcully noticed that the wizards drew a little closer together.
"Sounds all right to me," he said. "Best place for trouble, behind. You certainly don't want it in front."
"You don't understand, Archchancellor," said the Dean. "It followed on hundreds of little legs."
The Archchancellor's smile stayed where it was while the rest of his face went solid behind it.
"You been on the Bursar's pills, Dean ?"
Les différents thèmes sont la révolution chinoise, l'art de la guerre, la Chine Impériale et le héros barbare. On retrouve Deuxfleurs, ce qui, ajouté à Rincevent, est toujours un cocktail hilarant. Il est égal à lui-même, même si on découvre une autre face du personnage dans ce livre, car il ne vit pas toujours dans un monde tout rose. J'ai adoré les slogans des révolutionnaires et surtout Teach, l'ex-professeur qui a rejoint la horde de Cohen, le personnage m'a beaucoup parlé lors de cette relecture, surtout parce qu'il met en avant le côté infernal du métier d'enseignant. Le paradis des barbares est effectivement plus alléchant(j'adore la scène où il demande si on y trouve une bibliothèque et si on peut y organiser des cours du soir).
Rincevent s'est aussi avéré très intéressant dans ce tome par son côté très terre à terre, j'ai particulièrement aimé cette scène où derrière l'humour on perçoit une critique des discours qui prônent le sacrifice pour une cause :
"Listen to me, will you ?" he said, settling down a little. "I know about people who talk about suffering for the common good. It's never bloody them ! When you heard a man shouting 'Forward, brave comrades !" you'll see he's the one behind the bloody big rock and wearing the onl really arrow-proof helmet ! Understand ?"
He stopped. The cadre went looking at him as if he was mad. He stared at their young, keen faces, and felt very, very old.
"But there are causes worth dying for," said Butterfly.
"No, there arent ! Because you've only got one life but you can pick five causes on any street corner !"
Je trouve d'ailleurs que les Tribulations font partie des livres les plus sombres des annales, car l'Empire Agatéen est un endroit assez sinistre et la femme de Deuxfleurs est morte d'une mort violente, il y est question de tortures et d'exécutions arbitraires. C'est un livre qui fait réfléchir, en se servant du rire pour véhiculer un message plus profond.
J'ai donc dévoré ce livre, m'apercevant que j'avais oublié un certin nombre de détails depuis ma précédente lecture, ainsi même à la trois ou quatrième relecture, j'arrive encore à être surprise car le style de Pratchett est toujours un plaisir à lire.