Aujourd'hui, je vais vous parler des Métamorphoses d'Ovide(et oui, comme mes dates d'oraux tombent en juillet vous allez devoir supporter une série d'article sur le thème de l'antiquité, ou au moins sur la littérature française).
Il s'agit d'une oeuvre poétique en quinze livres, achevée peu de temps avant qu'Ovide ne se retrouve exilé pour de mystérieuses raisons. Le sujet est la métamorphose et Ovide s'efforce de raconter toutes les métamorphoses qui ont eu lieu que ce soient dans les mythes grecs ou dans l'histoire mythique de Rome. Niveau chronologie, cela va de la fondation du monde à la divinisation de Jules César(qui est descendant d'Enée et donc de Venus...), en passant par le siège d'Ilion, les aventures de Persée et celles d'Hercule.
Ces métamorphoses sont de plusieurs sortes, il y a en particulier :
- les métamorphoses-châtiments qui tombent sur les mortels qui ont eu le malheur d'offenser une divinité qu'elle soit majeure ou mineure, cela couvre tous les actes d'hybris, où un mortel se vante d'avoir surpassé une divinité(Niobé, Arachné) ou a refusé à une divinité les sacrifices qui lui étaient dû(Hippomène et Atalante), et les cas où un mortel viole par erreur un espace sacré(Actéon).
- les métamorphoses de vierge(Daphné), qui arrivent en général pour soustraire une pauvre jeune fille aux ardeurs d'un Dieu(il faut savoir qu'un Dieu ne se soucie pas du consentement, ce qui explique pourquoi les vierges courent dans ces histoires), parce que les dieux n'ont pas le droit de défaire ce qu'un autre dieu, ainsi la métamorphose est présentée comme la seule manière d'échapper au viol.
- les métamorphoses-récompenses qui peuvent consister dans la divinisation d'un héros(Hercule, Enée...)ou dans la métamorphose d'un individu qui a ému les dieux par ses souffrances et qui échappe à la mort par cette métamorphose(Ceyx et Alcyone).
Une grande partie de ces métamorphoses servent à expliquer l'origine d'une race d'oiseau ou de plantes, ou l'origine d'une source ou d'un rocher.
Ensuite, on a aussi un système de récits enchâssés, où un des personnages fait à d'autres le récit des prodiges dont il a été témoin ou que l'on lui a rapporté, c'est ainsi que Nestor va raconter les prouesses de Caeneus, une vierge qui fut changée en homme par Neptune comme présent pour l'avoir violentée, et le combat des Centaures et des Lapithes.
Les deux grandes idées qui dominent cette oeuvre sont que hommes et dieux sont impuissants face aux arrêts du destin et qu'il convient de respecter les dieux.
De mon côté, j'ai pu faire quelques observations, comme le fait que les dieux ont une tendance à vouloir coucher avec toutes les vierges qui passent(étrangement une fois qu'elles ne sont plus vierges, les dieux ne se bousculent plus... eh oui, les dieux ont une certaine moralité et ne touchent pas aux mères de famille), ensuite il s'avère que les femmes sont les seules à être en proie à des passions contre-nature, puisque l'on a Byblis qui se consume d'amour pour son frère(lui, par contre, ne partage pas cette envie... eh oui, on n'est pas dans un épisode de Barnaby) et Cinyras qui grâce aux bons offices de sa nourrice(nous remarqueront que les nourrices n'ont jamais peur d'encourager les amours criminels...) parvient à s'unir à plusieurs reprises à son père).
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé, on retrouve les mythes qu'il faut connaître(Icare, Orphée, Europe, Jason et Médée etc),et on a quelques bonus sur la guerre de Troie avec en particulier la mort d'Achille et les discours d'Ajax et d'Ulysse pour obtenir les armes d'Achille.
Par contre, j'ai moins aimé les deux derniers livres qui sont plus axés sur l'histoire de Rome, et en particulier le long discours de Pythagore, où j'ai fini par me demander si Ovide était végétarien pour lui avoir donner autant d'importance...
Par contre, j'ai énormément aimé l'histoire de Byblis et celle de Cinryas, car j'ai apprécié les longues tirades qui y apparaissaient et où les héroines héistaient entre le respect des lois et l'assouvissement de leur désir, ça m'a fait pensé au théâtre racinien.
Mais dans l'ensemble, mon histoire préférée fut celle d'Iphis, une fille qui vit sous les traits d'un garçon, car son père avait décidé de ne garder envie l'enfant que portait sa femme que s'il s'agissait d'un garçon, et qui est changé par Isis en un homme.
J'ai fait cette chronique dans le cadre du challenge Abc 2010 et du défi Mythes et légendes.