
Nous sommes sous le règne de Louis XV. Le Comte d'Eon a déjà sept fille et sa femme est sur le point de donner naissance à un nouvel enfant, il faut que cet enfant soit un fils, car toute la fortune de la famille repose sur le bon vouloir du riche oncle Antoine qui est déterminé à léguer sa fortune à l'héritier mâle du Comte d'Eon. Mais c'est encore une fille, alors le Comte d'Eon décide que ce sera son fils jusqu'à ce qu'un héritier mâle naisse. Ainsi la petite Geneviève est élevée comme un garçon et répond au nom de Charles.
Vingt ans plus tard, alors qu'un escadron s'arrête au château, Charles est repéré par l'officier à leur tête et rejoint l'escadron pour sa plus grande joie et la plus grande inquiétude de ses parents. En route, il aide une espionne du roi de France à rejoindre Versailles et attire ainsi l'attention du roi sur lui-même et se voit aussitôt confié une mission délicate : il doit se rendre en Russie, travestie en femme, pour apporter une lettre à la Tsarine de façon à la convaincre de s'allier avec la France. Se faisant passer pour mlle de Beaumont, Charles se met en route pour la Russie en compagnie de Bernard, un des autres dragons, qui ne tarde pas à découvrir le secret du chevalier...

Ici personne n'est sensé le savoir et Bernard ne le sait que parce qu'il aperçoit la poitrine de Charles à travers un jour dans la porte de l'auberge où ils sont arrêtés alors que Charles se change, mais Bernard ne dit rien et s'amuse ensuite à faire tourner Charles en bourrique, lui faisant croire que la roue du carosse est abîmée pour le forcer à marcher dans la neige avec sa robe, lui volant un baiser en prétextant que c'est la mode russe de s'embrasser comme ça ou se moquant d'Eon dès qu'il ne se comporte pas tout à fait comme un dragon, ce qui est assez plaisant à voir.
Le jeu sur les identités fictives est tout à fait passionnant, j'adore le fait que tout le monde croit que le chevalier d'Eon habillé en femme est un homme(ce qui est moyennement crédible vu son décolleté) tandis que le chevalier croit que Bernard le prend pour un homme, alors que Bernard sait mais fait semblant.
L'histoire d'amour est aussi très bien, parce qu'elle se fait attendre, le moment de la révélation étant un assez beau moment, assez drôle d'ailleurs quand l'ambassadeur revient et surprend Bernard en train d'embrasser Charles...

Le personnage d'Eon est aussi très intéressant, parce qu'Eon est en fait très content de rejoindre les dragons, la seule chose qui va faire basculer son identité du côté féminin, c'est son amour pour Bernard, qui ne peut être vécu que si elle est femme, mais en même temps, c'est son côté masculin qui a séduit Bernard donc accepter la relation ne va pas entraîner la destruction de leur amour comme c'est le cas dans Mademoiselle de Maupin où celle-ci préfère rester homme, parce qu'en épousant le narrateur, elle aurait dû inévitablement assumer à nouveau sa condition féminine, car ce n'est pas Théodore qui attire le narrateur mais sa beauté, donc le narrateur aurait fini par se révéler être comme tous les hommes, alors qu'entre Charles et Bernard, il y a un vrai respect qui naît, parce que Charles n'est pas juste une faible femme, j'adore d'ailleurs quand il jure en se prenant les pieds dans sa robe et qu'on sent bien que la tentation est grande de tout envoyer promener pour repasser le confortable uniforme des dragons(et pour posséder moi-même plusieurs jupes assez longue, je compatis assez facilement à sa situation).
En plus c'est un film de cape et d'épée donc on a de très jolies scènes de combat dont une avec le chevalier d'Eon en robe. Mais une des choses que je préfère reste quand même les moments où Charles essaye de fuir les attentions des dames, alors que celle-ci sont toujours à deux doigt de l'embrasser, il est tellement doué pour ça, parce qu'il parle avec charme et arrive à trouver de bonnes excuses pour remettre à plus tard le moment d'obtenir sa récompense.
C'est donc un film que je ne regrette pas d'avoir acheté et qui fait certainement parti de mes films préférés.