21 octobre 2009
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Depuis quelques temps, il m'attendait sur l'étagère et ce soir, je me suis enfin sentie d'humeur à le regarder. Il s'agit donc de l'adaptation de 2007 de Persuasion avec Rupert Penry-Jones ands le rôle du Capitaine Wentworth et Sally Hawkins dans celui d'Anne Elliot.
Dans la mesure où j'ai déjà résumé l'histoire dans mon billet sur le livre, je ne vais pas le refaire ici. Je pense que j'ai préféré cette version même si c'est vrai que Sally Hawkins a un côté carpe dans son jeu, car elle arrive à faire l'essentiel du film avec la bouche entre-ouverte et le moment où elle nous fait un petit footing dans Bath est assez déplacé mais de l'autre côté, il y a Rupert Penry-Jones, pour lequel je n'arrive pas à trouver actuellement de mot, pour vous décrire l'effet que me fait son Capitaine Wentworth, en dehors de quelques bruits félins digne de Catwoman, car il a véritablement un charme prenant, alors que celui qui tenait le rôle dans la version 95, n'était pas du tout renversant, alors que là, c'est vraiment le beau Capitaine Wentworth, on comprend l'agitation que son arrivée provoque chez les demoiselles Musgrove.
Les reproches que je fais à cette adaptation sont d'abord le manque de subtilité du film, à savoir Anne Elliot qui tient son journal et donc qui nos révèle ce qu'il y a à savoir, nous ôtant la possibilité d'essayer de déchiffrer le comportement de chaque personnage mais on en sait aussi trop sûr ce que ressent Wentworth avant sa demande, il n'y a plus de mystère, même s'il est choupi tout plein dans ses scènes où il se croit obligé d'épouser Maria et donc de perdre définitivement Anne.
Ensuite, j'ai trouvé l'ambiance trop sombre, le ridicule de certains personnages n'a pas été très développé, même si Anthony Steward Head était pas mal en Sir Walter il incarne tout de même une version méchante de Sir Walter mais sa capacité a toujours se regarder dans le miroir rattrapait le côté trop sombre de son jeu. Après il y a aussi le traitement d'Anne Elliot qui m'a un peu déplût(en dehors de l'air de carpe hors de l'eau de Sally Hawkins) je trouve qu'on lui donne un air trop maladif, comme lors de la promenade avec la scène où ils passent sur un tronc d'arbre et qu'Anne, évidemment, se crache, puis le fait que ce sont les Croft qui ont l'idée de prendre Anne avec eux et non Wentworth, alors que je trouvais le fait qu'il s'apperçoive qu'elle est fatigué vraiment mignon, alors que là, elle boîte à moitié donc on comprend que tout le monde le remarque.
Le film prend pas mal de liberté quant au déroulement de l'intrigue amoureuse, puisque ce n'est plus lors de la fameuse scène où Wentworth essaie d'écrire une lettre tandis qu'Anne et le capitaine Harville sont en train d'échanger leur point de vue sur qui de l'homme ou de la femme oublie l'autre le premier, un bout de la discussion se déroule désormais beaucoup plus tôt entre Anne et Benwick et n'a du coup plus le même sens, vu que ce n'est plus la révélation qui permet, comme dans P&P avec le récit que fait Lady Catherine à Darcy de sa visite à Elizabeth, à Wentworth d'apprendre qu'Anne a encore des sentiments pour lui et qu'il est encore temps de faire sa demande en mariage. Alors que là, on a moins de suspens, puisque l'on apprend plus tôt les raisons du comportement de nos personnages, avec le fait que Wentworth ne peut lui pardonner, puis le fait qu'en voyant en Marie l'inconvénient d'une trop grande constance dans un jugement et la peur de perdre Anne par l'obligation d'un engagement non voulu, Wentworth découvre qu'il est toujours amoureux et prêt à pardonner, du coup le problème n'est plus vraiment de savoir si une seconde demande en mariage sera acceptée mais juste s'assurer que l'autre est encore sur le marché du mariage. Mais les scènes où Wentworth et Anne se tourne autour, chacun sachant l'autre libre mais toujours empêché par l'irruption d'un personnage d'aborder vraiment ce qui les touche, sont des scènes vraiment très agréables et qui du coup, compensent assez bien la disparition de l'épisode de la lettre.
C'est donc une adaptation que j'ai apprécié, même si c'est peut-être un peu trop froid comme esthétique ou parfois un peu trop dans l'expression de ses propres sentiments, mais tout cela ne compte pour rien face au charme de Rupert Penry-Jones.