Aujourd'hui je vais vous parler de L'Auberge rouge d'Honoré de Balzac(oui, je suis toujours dans le programme de 4ème...).
Au cours d'un dîner, un négociant allemand raconte un fait divers survenu trente ans plus tôt dans une auberge du Rhin, où un riche négociant, qui partageait la chambre de deux jeunes Français est retrouvé décapité. Se pourrait-il que le coupable se trouve parmi l'assistance ?
Tout d'abord, il faut savoir que ce livre n'a aucun rapport avec le film l'auberge rouge, bien que certaines éditions se servent de l'affiche du film pour vendre le livre. Balzac ne s'inspire pas d'un fait réel pour raconter cette histoire qui sous des airs de roman policier va amener une question morale digne du Cid.
En lisant les premières pages, j'ai eu quelques appréhensions, car le style de Balzac y apparaissait dans toutes sa lourdeur, avec d'abondantes généralisations comme par exemple :
"Nous ne connaissons point d'homme qui se soit encore attristé pendant la digestion d'un bon dîner. Nous aimons alors à rester dans je ne sais quel calme, espèce de juste milieu entre la rêverie du penseur et la satisfaction des animaux ruminants, qu'il faudrait appeler la mélancolie matérielle de la gastronomie."
Je dois dire que c'est un point de Balzac qui a une tendance à me détourner de ses livres, mais une fois les faits posés, le drame se met en place et l'histoire avance dans un style plus agréable avec un crime sanglant puis quelques surprises dans la deuxième partie du récit. J'ai énormément aimé la chute.
Par moment, le style m'a amusée, surtout lorsque Balzac ne décrit pas la femme de l'aubergiste :
"Une grosse petite femme, ayant le bonnet de velours noir, la pièce d'estomac bleu et argent, la pelote, le trousseau de clefs, l'agrafe d'argent, les cheveux tressés, marques distinctives de toutes les maîtresses d'auberges allemandes, et dont le costume est, d'ailleurs, si exactement colorié dans une foule d'estampes, qu'il est trop vulgaire pour être décrit, la femme de l'aubergiste donc, fit patienter et impatienter les deux amis avec une habileté fort remarquable."
C'est une nouvelle agréable, qui pourra réconcilier avec Balzac, car il n'y a pas d'interminables descriptions dans ce livre et le comportement des personnages n'est pas atrocement prévisible.
C'est une nouvelle qui est extraite du recueil Le chef d'oeuvre inconnu. J'ai eu plaisir à la lire, ce qui change, car j'avais vraiment détesté les illusions perdues, que j'ai dû abandonné au milieu du deuxième tome.