Aujourd'hui dans le cadre de la quinzaine nippone, je vais vous parler du roman Gentle Cage, écrit par You Shiizaki et illustré par Kumiko Sasaki.
Pour éponger les dettes de sa famille, Itsuki est devenu la poupée de l'artiste Yamabe, il ne peut rien faire sans son autorisation et a dû couper tous liens avec ceux qu'il connaissait et en particulier, Tokiwa, le sculpteur qui était amoureux de lui.
Huit ans ont passé et Itsuki est envoyé porter un message à Tokiwa dans sa maison au coeur des montagnes, pour le convaincre de rendre visite à Yamabe, mais Tokiwa refuse et fait un accueil glacial à Itsuki. Au moment de partir, Itsuki tombe et se casse les deux jambes, il se retrouve à la merci de Tokiwa qui va lui faire cruellement comprendre à quel point il n'est plus qu'un objet.
C'est le troisième yaoi que je lis en roman. Celui-ci ne se passe plus au niveau de lycéens, mais dans un cadre plus sombre où la pauvreté oblige le personnage a abandonné sa liberté. Cette idée était assez bien traitée, car contrairement à ce que l'on pourrait attendre en voyant le mot poupée, ce n'est pas une histoire d'esclave sexuel. La perte de liberté du personnage est dans le fait que sa vie entière se retrouve façonnée par Yamabe, au point qu'il est une sorte d'oeuvre d'art vivante, qui poserait la question des limites à donner à la création. J'ai beaucoup aimé les réflexions du personnage sur sa propre condition.
Sinon, c'est une histoire qui nous montre un seme rendu fou par le désir ce qui le pousse à violenter le uke et à obtenir ses faveurs de force. La violence apparaît comme le signe de la frustation, car le personnage cherche à retrouver dans l'autre, celui dont il se souvient et la volonté de le faire souffrir est là pour essayer de briser les apparences et atteindre l'être réel.
C'est un livre que j'ai dévoré et dont je pense garder un bon souvenir.