Aujourd'hui, sur l'idée d'Isil et de Cryssilda, c'est lecture commune dans le cadre du challenge Elisabethain, avec le Dr Faustus de Christopher Marlowe, que j'ai lu dans la version de 1604.
Faust est un érudit qui ne croit plus dans aucune sorte de sciences et décide de se tourner vers la nécromancie pour obtenir puissance et connaissance et se faire l'égal d'un dieu. Mais le pouvoir a un prix et pour s'attacher un démon, Faust doit renier Dieu et vendre son âme au diable.
Cette pièce repose sur la question du salut de l'âme de Faust, Faust parviendra-t-il à échapper à la damnation éternelle ? Tout au long de la pièce, il lui sera donné des occasions de se repentir mais Faust est victime de son propre hybris(sa démesure) et ne comprendra que trop tard son erreur. Comme les pièces de Shakespeare, cette pièce mêle scènes comiques et scènes sérieuses, avec les laquais qui tentent d'imiter Faust et d'obtenir les satisfactions de leurs désirs médiocres.
J'ai aimé cette pièce, certaines tirades sont d'une grande beauté mais le héros en lui-même ne me marquera pas plus que ça, car je le trouve plus faible que maléfique, il se tourne vers la nécromancie car c'est ce qui est le plus facile et il refuse de faire machine arrière, quand il comprend que bien qu'ayant accès à tous les savoirs, les splendeurs du ciel ne lui seront jamais accessibles, car il craint les châtiments de Mephistopheles.
Je lui préfère la démesure de Don Juan, qui reste égal à lui-même du début à la fin et n'hésite pas à se cacher sous le masque de la dévoterie pour continuer, ou le désespoir de Frollo; qui est allé au bout de tous les savoirs possibles et n'a plus rien à rechercher.
La situation de Faust ne m'a pas émue plus que ça, même si les moments où il cherche à échapper à sa condition sont très intéressants. En effet, je trouve que c'est un personnage qui manque d'ambition et n'est pas si différent de son laquais, car il se sert de ses pouvoirs pour satisfaire ses caprices et ses désirs sont les mêmes, seule l'échelle est différente.
Par contre, j'ai particulièrement aimé la première scène, où Faust s'exprime par moment en latin.
C'est une lecture intéressante qui nous entraîne dans le mythe de Faust et qui fut aussi l'occasion pour moi de découvrir Christopher Marlowe.
Je vous invite à aller faire un tour chez les autres lectrices de Faustus : Cryssilda, Fashion, Emma, Isil, Isleene, Lou, Martial, Sabbio, Stéphie, Titine, Yueyin et Céline.