Aujourd'hui nous allons parler de la Critique de l'école des femmes et de l'Impromptu de Versailles de Molière(voilà qui va faire plaisir à Kusa).
Nous sommes en 1663, la popularité de Molière commence à déplaire et une fronde a lieu contre l'école des Femmes qui a commencé à être jouée en décembre 62 et rencontre un grand succès.
En juin 1663, Molière fait jouer la Critique de l'école des femmes destinée à répondre aux bruits qui circulent contre sa pièce et lui-même, attaqué aussi bien en tant qu'acteur qu'en tant qu'auteur.
Cette pièce met en scène une discussion entre des opposants et des partisans de Molière. La tactique de Molière est d'exposer les arguments de ces opposants de façon à faire voir leurs ridicules, mais les opposants sont déjà eux-mêmes ridicules, vu qu'on a un Marquis, un précieuse, un poète pédant, tandis que de l'autre côté Dorante, c'est l'intelligence mesurée, le bon sens.
Mon personnage préféré a été celui du Marquis, qui s'exprime par tautologie et refuse toute argumentation, comme lorsqu'il se contente de répondre "tarte à la crème" quand on lui demande ce qu'il reproche à cette expression de l'école des femmes, et répéte cela tant qu'on lui demande d'expliciter. En fait, le Marquis n'a pas écouté la pièce, il la blâme simplement parce que son parti a décidé de faire mauvaise presse à Molière et donc il ne s'est rendu au théâtre que dans le but d'afficher son mépris pour la pièce.
J'ai trouvé la pièce intéressante parce qu'elle expose la position de Molière vis-à-vis de la fameuse règle des trois unités tout comme elle contient une critique sévère des travers de son époque. Sur le sujet qui nous intéressait, il y a quelque temps, j'ai relevé cet extrait :
"L'honnêteté d'une femme n'est pas dans les grimaces. Il sied mal de vouloir être plus sage que celles qui sont sages. L'affectation en cette matière est pire que tout autre ; et je ne vois rien de pire que cette délicatesse d'honneur qui prend tout en mauvaise part, donne un sens criminel aux plus innocentes paroles, et s'offense de l'ombre des choses."
La fin de la pièce est très intéressante car on a une mise en abyme, puisque l'on finit sur les personnages envisageant de coucher par écrit leur discussion pour la faire jouer par Molière.

Cette fois, il s'agit de comédiens en train de répéter juste avant de passer devant le roi et leur pièce met en scène deux marquis qui cherchent à déterminer lequel d'entre eux à servi de modèle à Molière pour le marquis de la Critique, ils sont ensuite rejoints par d'autres membres de la fronde contre Molière qui se donnent les dernières nouvelles relatives à la pièce de Boursault. Puis Molière explique à ses acteurs pourquoi il a choisit de répondre à une telle pièce ainsi plutôt que de se moquer exactement comme l'on fait ses adversaires. La pièce finit sur l'arrivée du roi, l'angoisse des acteurs incapables de retenir leur texte et le roi qui accepte de voir cette nouvelle pièce une autre fois.
La pièce est assez agréable car elle nous montre des acteurs en train de répéter avec les directions de molière pour chacun d'eux afin qu'ils jouent correctement leurs rôles, ce qui fait que la réponse de Molière est faite d'une façon agréable, qui ne risque pas de lasser le lecteur par son ton trop polémique.
J'ai apprécié ces deux pièces, même si elles sont moins drôles que les autres, car je ne connaissais rien de la Querelle de l'école des femmes. Elles offrent d'intéressantes mises en abymes et des informations quant aux positions de Molière sur le théâtre.