Aujourd'hui je vais vous parler des satires de Juvénal.
présentation de l'éditeur :
Autant le style de l'introduction était plaisant autant celui de la traduction m'a déplu, car j'ai eu trop souvent l'impression qu'Olivier Sers ajoutait des choses au texte original et donnait à la langue une coloration vulgaire que le texte latin n'avait pas forcément, car ce n'était pas parce que l'on parle d'un sujet vulgaire que l'on utilise le langage familier. Mon latin n'est peut-être pas grandiose mais je suis tout de même capable de m'apercevoir de ces différences, car Bacchanalia n'est pas partouze et invenias est plus neutre qu'on se cogne.Et bien-sûr, il a fallu que je tombe sur une traduction de cette sorte, alors que je n'avais aucun Gaffiot sous le main, puisque je ne promène plus le mien pendant les vacances et que le mini mène sa vie dans le placard de ma salle. C'est très frustrant de sentir que la traduction n'est pas fidèle et de ne pas pouvoir aller vérifier.
On a aussi eu droit à une splendide marquise, je ne savais même pas que ça pouvait se trouver dans une traduction des Belles lettres, surtout que si on observe le texte, Juvénal ne fait pas de marquise(non, je ne suis pas maniaque, j'ai juste eu un apprentissage traumatisant des langues anciennes) :
difficile est saturam non scribere : des satires, le difficile serait de n'en pas écrire.
J'ai aussi tiqué sur ce bel anachronisme dans la deuxième satire sur "Indulgence aux corbeaux, pas de pitié pour les colombes, voilà les puritains." pour traduire dat veniam corvis, vexat censura columbas.
Sinon, au niveau des satires elle-mêmes, ça a été une vraie découverte, j'ai énormément aimé les récits de Juvénal, que j'avais boudé jusqu'ici suite à une traduction catastrophique en khâgne. Juvénal a beaucoup d'humour et donne une vision intéressante de la Rome impériale, en particulier par sa critique des faux-maîtres de sagesse.
C'est aussi très instructif au niveau des moeurs romaines, ma satire préférée est la satire VI, où Juvénal s'attaque au mariage et énonce toutes les calamités qui peuvent s'abattre sur un époux.
C'est un bon livre à lire si l'on veut mieux connaître la vie quotidienne à Rome et Juvénal a un style qui n'a rien d'ennuyeux.