Aujourd'hui je vais vous parler de deux pièces que j'ai lu à l'occasion du RAT, le Silence et C'est beau de Nathalie Sarraute.
Tout commence sur les tentatives de F.1, F.2, F.3, F.4 et H.2 pour convaincre H.1 de continuer le récit qu'il faisait sur des petits châlets qu'il avait vu, mais le silence de Jean-Pierre l'empêchait de continuer, il ne trouve plus les mots et n'a plus l'envie de poursuivre, son discours provoquant en lui un malaise, il va chercher à interpréter le silence de Jean-Pierre. Chacun va essayer d'y donner un sens, des tentatives seront faites pour relancer le dialogue en vain, l'angoisse va apparaître et la situation ne pourra retrouver la normalité qu'avec une parole de Jean-Pierre.
C'est Beau explore également le problème d'une présence qui pèse sur le discours en mettant un père et une mère qui se dispute car la présence de leur fils les empêche de dire "c'est beau" devant une oeuvre. Le jugement que le fils peut porter, empêche les personnages de s'exprimer et attache une impression d'angoisse à cette expression toute simple et un fossé se creuse entre les parents et l'enfant que l'on essaye de combler maladroitement, tout comme dans le Silence, on essaie d'obtenir une parole de Jean-Pierre.
J'ai trouvé ces deux pièces intéressantes par la manière dont elle traite de la problématique du langage, et la lutte qui s'établit entre les personnages dans leur tentative pour affronter ce regard qui est peut-être hostile ou sur lequel chacun projette ses craintes, et qui nous montre le langage est ce qu'il est angoissant, car un rien peut le mettre en danger.
Le Silence a été lu dans le cadre du challenge Abc 2010.
