Aujourd'hui nous allons parler de mon texte favori d'Oscar Wilde, the Portait of Mr W.H., que je viens de relire à l'occasion d'une lecture commune avec Karine :). J'ai du lire ce livre pour la première fois quand j'étais au lycée parce que ça faisait partie des rares éditions anglaises de ma bibliothèque de campagne(en fait c'était une édition bilingue) et je l'ai relu une autre fois en prépa, parce que j'avais eu une explication de texte à faire sur un passage. Du coup, quand je l'ai découvert dans la pal de Karine :), je n'ai pu résister à la tentation de faire une relecture de ce texte.
Cette nouvelle est une histoire de faussaire, ou jusqu'où l'on peut aller pour prouver une théorie. La théorie ici porte sur l'identité de W.H., la personne à qui les sonnets de Shakespeare sont dédiés.
Tout commence par une discussion entre le narrateur et son ami Erskine sur les faux dans le domaine de l'art, qui va conduire Erskine a raconté l'histoire de son ami Cyril Graham, un jeune homme passionné de théâtre, qui un jour acquiert la conviction que W.H. n'est pas lord Pembroke, comme tout le monde le pense, mais un acteur spécialisé dans les rôles féminins à cause de sa beauté et qui répondrait au nom de Willie Hughes. Cyril n'a aucune preuve de ce qu'il avance en dehors de la simple conviction qu'il a tiré de l'analyse des sonnets et finit par commander un portrait de W.H. de façon à prouver à Erskine l'existence de celui-ci. Mais Erskine découvre la vérité et Cyril se suicide pour prouver la force de sa conviction tout en léguant à Erskine le tableau et la tâche de faire savoir au monde la vérité sur Willie Hughes. Ce récit touche le narrateur qui se met à son tour à croire à Willie Hughes et à poursuivre la quête entreprise par Cyril.
C'est une nouvelle passionante qui nous entraîne dans le domaine de l'érudition Shakespeare, par le biais du problème de l'identité du mystérieux W.H. mais ce n'est pas juste une question d'érudition où l'on cherche la vérité sur un point de détail, car à travers l'identité de W.H. se pose le problème de l'interprétation des Sonnets, car par le biais de Cyril et du narrateur, Oscar Wilde va montrer comment les sonnets sont porteurs d'une réflexion de Shakespeare sur le théâtre.
L'argumentation elle-même est très bien présentée, elle ne nécessite aucune connaissance des Sonnets ou de Shakespeare, car les vers sur lesquels la théorie s'appuie sont cités et leur interprétation est donné, tout comme souvent celle qui est faite d'ordinaire, donc on peut suivre facilement la progression des personnages dans leur quête de W.H. et avoir soi-même par moment envie de croire dans cette théorie. Car c'est une lecture passionnante des sonnets qui est proposé, mais la seule famille en est que l'on ne peut prouver l'existence de W.H.
C'est un sujet passionant et la narration en elle-même rend cette lecture agréable, car cette théorie ne sera pas sans conséquences pour ceux qui la poursuivent. J'ai particulièremet aimé le thème des faux ou les manipulations qui se font au nom de cette théorie.
C'est là ma seconde lecture dans le cadre du challenge English Classics et on se retrouve vendredi pour le récit de ma visite chez Cachou, car je m'en vais la retrouver dans quelques heures pour une découverte de la Belgique et Thumper sera impliqué.