Aujourd'hui, nous allons parler du chien des Baskervilles de Sir Arthur Conan Doyle, que je viens de finir de relire et qui est le premier Conan Doyle que j'ai lu et qui reste mon Sherlock préféré(et le fait que Peter Cushing a interprété Holmes dans l'adaptation Hammer n'a rien à voir avec ce fait).
Est-il vraiment utile de résumer le chien des Baskervilles ? Brièvement, Sherlock Holmes est appelé à la rescousse par un certain Dr Mortimer, qui se demande s'il convient de laisser Sir Henry Baskervilles s'installer à Baskervilles Hall, après l'étrange mort de Sir Charles, trois mois plus tôt, mort que le médecin ne peut s'empêcher de rapprocher de la légende familiale, selon laquelle les descendants des Baskervilles doivent éviter la lande la nuit, car une présence maléfique y rôde, prête à s'attaquer aux descendants du vil Sir Hugo.
J'aime énormément la manière dont les récits sont enchassés, car l'histoire est racontée par le biais de différents témoignages, nous avons d'abord la narration de Watson, puis les deux rapports qu'il envoie à Holmes et finalement des extraits de son journal, ce qui nous permet d'en apprendre pas mal sur Watson et sa relation à Holmes. Car, la partie où Watson raconte les événements à son lecteur nous plonge dans l'univers habituel des enquêtes de Sherlock Holmes, où perce l'admiration de Watson mais surtout sa volonté de faire comprendre Holmes et ses méthodes à son lecteur, tandis que les deux rapports, nous montre Watson s'adressant à Holmes, ce qui nous donne un aperçu de leur intimité, et nous donne une image de Watson dans l'intimité, puisque là, le récit se centre sur ses actions et permet de deviner certains aspects de son caractère. Dans son journal, nous suivons également les doutes de Watson face à l'affaire mais surtout face aux responsabilités que Holmes a mis sur ses épaules.
Mais dans tous ces récits c'est la figure de Holmes qui domine, même quand il n'est pas présent, car Watson cherche sans arrêt à se montrer digne de la tâche que le détective lui a confié et nous suivons ses incertitudes face à la conduite à suivre, car Holmes ne lui donne pas beaucoup d'indication, donc Watson est obligé de se fier à son propre jugement pour savoir si tel est ce que voudrait Holmes, mais toujours il semble agir en pensant à Holmes. Le récit est très marqué par la quête de reconnaissance de Watson, son envie d'obtenir l'approbation de Holmes, ce qui n'est pas évident vu que Holmes a des exigences élevées et n'est pas très expansif. Dans cette perspective, il est intéressant de noter la manière dont Watson parle de Lestrade, on sent que Watson, par son rôle d'observateur de Holmes(voir de disciple, car il essaie lui aussi de mener l'enquête et d'interpréter les indices selon les méthodes de Holmes), se sent supérieur à Lestrade.
L'ambiance est aussi très intéressante, il y a la lande déserte et ses dangers, et le fait que finalement on ne voit que très peu le chien, tout est dans l'attente et dans les superstitions qui entourent la bête.
Ce que j'ai aimé dans la manière de rapporter cette enquête, c'est qu'elle est réellement axé sur l'énigme, et non sur les causes du crime, ce que je trouve être un défaut des autres romans, en particulier d'une étude en rouge et du signe des quatre(je ne me rappelle plus de la vallée de la peur) où une grande partie du roman est consacré à la biographie du criminel, alors que là le tout est traité en quelque page, ce qui permet de concentrer l'attention uniquement sur le chien des Baskervilles.
Un des points que j'avais complètement oublié est le fait que le Dr Mortimer était un mordu de phrénologie, j'ai trouvé assez drôle la manière dont il se met soudain à inspecter le crâne de Holmes...
J'aime aussi beaucoup le début du roman où Watson essaie d'appliquer les méthodes de Holmes pour en apprendre davantage sur le mystérieux visiteur qui a laissé sa cane chez eux.
Bref, j'ai pris énormément de plaisirs à relire ce livre, d'autant plus que je ne l'avais jamais lu en anglais auparavant et j'aime beaucoup plus le style de Conan Doyle en vo.