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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 23:40
Continuant mon étude de la femme au sein des harlequins des années 80, je vais vous parler aujourd'hui de prise au jeu de Penny Allison, dont le titre original est King of Diamonds. Il n'appartient pas à la collection des harlequins mais une collection appelée duo, les livres que votre coeur attend. Voici le descriptif des différentes séries :

Romance vous fera vivre avec vos héroïnes préférées des émotions inconnues, dans des décors merveilleux. Le rêve et l'enchantement vous attendent. Avec Romance, partez à la recherche du bonheur...
Harmonie, ce sont des romans plus longs, riches en détails pittoresques, en aventures palpitantes... Harmonie, ce sont 224 pages de réalisme(j'aimerais bien voir ça) et d'amour, pour faire durer votre plaisir(tiens, durex leur aurait pas piqué la formule ?).
Désir vous offre la séduction, la jalousie, la tendresse, la passion, l'inoubliable... Vous adorez ces romans qui vous entraînent dans un monde de sensualité où rien n'est ordinaire.


Le mien appartient à la collection Désir et raconte l'histoire de Joanna Ryan, une femme qui rêve de faire carrière comme reporter sportif et qui travaillait dans un petit journal jusqu'au jour où son père, lui aussi reporter sportif mais pour un grand journal, décide de prendre un an de vacances et cède à Jo son poste pour couvrir la saison de baseball, sport qui passionne depuis toujours notre héroïne. La voici donc partie essayer de se créer une crédibilité auprès des autres commentateur et a essayé de s'iimposer dans ce milieu fondamentalement masculin, sauf que voilà, il y a Carney Gallagher, un lanceur de l'équipe des Mustangs, une légende à part entière et qui à 37 ans est sur le point de prendre sa retraite et commence déjà à être enterré par les commentateurs. Le problème pour Jo est qu'elle a rencontré Carney seize plus tôt et qu'elle le revoit seize anes plus tard, quand il vient la délivrer d'un piège à loup abandonné dans la forêt, car Carney était et est toujours  son voisin dans la campagne où elle a grandit et où elle retourne encore pour se ressourcer. Cette rencontre arrive juste avant la parution du premier article de Jo qui décrit Carney comme un joueur bon pour le rebus, la belle(enfin ce n'est pas précisé si elle l'est mais on est dans un harlequin donc c'est comme les Barbies, la beauté est inclu dans le paquet) a bien-sûr quelque remords et n'ose donc pas se présenter à son sauveur qui est en train de lui faire la cour(et dont les baisers sont ardents). C'est ainsi qu'une relation tendue va s'instaurer entre les deux car Jo est un reporter avant tout et n'épargnera pas Carney dans ces articles tandis que lui essaye d'atteindre la femme qui est en elle. Jo et Carney réussiront-ils à se trouver malgré les quiproquos et une conception du rôle de la femme différente ?


Je vais d'abord vous parler des points communs qui existent entre ce livre et La fée captive dont j'ai parlé auparavant.

Dans ces deux livres publiés en France en 1984, l'héroïne est une femme qui cherche à faire carrière et qui refuse d'abandonner sa liberté pour un homme. L'homme dont elle tombe amoureuse est le représentant d'un système de valeur archaïque où la femme est la servante du mari, dans l'un ce sont les traditions écossaises qui sont en causes tandis que dans l'autre, ce sont les habitudes de la campagne américaine avec par exemple, les règles d'hospitalité où le femme, aussi libérée soit-elle, se retrouve reprise dans un schéma qui l'humilie face à l'homme. L'intrigue est la même : l'héroïne sera-t-elle séparé de l'homme qu'elle aime par sa volonté d'avoir une vie professionnelle ou finira-t-elle par obtenir que l'homme respecte sa décision, permettant ainsi leur amour ?
La seule variation est dans l'étendue du compromis consenti par chacun. Dans la fée captive, il n'y a pas vraiment de compromis, l'héroïne est la gagnante tandis que dans Prise au jeu, il y a un compromis qui est atteint car notre belle a envie d'être avec son homme, du coup, elle accepte un mi-temps dans un journal, pouvant ainsi continuer sa carrière tout en donnant un coup de main à son époux dans sa ferme, car finalement, elle est peut-être moins acharnée à se faire reconnaître comme l'égal d'un homme que notre précédente héroïne, en même temps, Carney Gallagher tient des propos moins misogyne que Byron, même si sa première demande en mariage manque franchement de poésie :


"Eh bien, je cherche quelqu'un pour s'occuper de ma ferme et je ne vois que vous qui puissiez convenir à ce genre de travail. Bien sûr, il vous faudra renoncer à vos activités présentes".

En plus, ce n'était peut-être pas la meilleure chose à dire juste après l'amour mais c'est vrai qu'on est dans les harlequins donc faire l'amour et demander en mariage sont des activités très rapprochées, on essaie la chaussure puis on passe à la caisse tout de suite : dans la fée captive, il faut d'abord qu'il y ait demande en mariage(le sexe arrive en dehors du livre mais on sait que là il n'aura plus à essuyer de refus) tandis que dans l'autre, la première demande en mariage a lieu juste après qu'ils aient fait l'amour pour la première fois, puis, lorsque Carney essaye de faire à nouveau l'amour avec elle lors d'une autre rencontre, il est repoussé parce que l'héroïne ne veut pas faire ça dans un lieu public(un petit parc) et parce qu'elle ne voit pas l'intérêt de prolonger une histoire sans avenir, et lorsqu'elle accepte de recoucher avec lui, c'est après avoir assisté à un beau mariage ce qui l'amène à réaliser qu'elle est amoureuse, donc on a l'engagment durable en arrière plan.
Chez Harlequin, on n'essaie pas d'abord plusieurs mois de vie commune avant de songer à s'engager, dès le premier soir l'homme sait que c'est la bonne, la compatibilité physique suffit pour savoir.


Un autre trait similaire est le personnage de l'ex dont-on-n'est-pas-bien-sûr-qu'elle-est-de -l'histoire-ancienne et qui va provoquer l'ultime quiproquo entraînant la fuite de l'héroïne qui s'est cru trahie. Dans la fée captive, c'est Hillary, la fille de l'associé de Byron dans sa distillerie, avec qui il est fiancé mais dont les fiançailles ont été rompus un mois plus tôt car la belle n'est pas fidèle, mais financièrement c'est un mariage intéressant et Hillary va donner à l'impression à l'héroïne de n'être qu'un bouche-trou pour Byron puis sur la fin, en la voyant en compagnie de Byron dans le couloir qui mène à sa chambre, elle va croire que leur relation n'est pas si fini que ça. Dans Prise au jeu, il s'agit de Patsy, fille d'un homme avec qui Carney est en affaire et qui croit que Carney sera à elle. Il y a donc toujours l'image de la femme raffinée et riche, qui fait un très bon parti pour venir disputer le coeur du beau jeune homme dans l'esprit de l'héroïne qui manque de confiance dans ses charmes. L'héroïne a toujours un léger complexe qui l'empêche de voir l'emprise qu'elle a sur les hommes, parce que c'est une gentille, car une femme sûre de ses charmes ne peut être qu'une manipulatrice et donc là c'est la femme-sorcière du moyennage,(là ce n'est pas Duby, mais les codes présents dans les romans types Chrétien de Troyes).

Sur Prise au jeu spécifiquement :


Comme je l'ai déjà dit, l'histoire présente les problèmes qui se posent à la femme moderne qui cherche à s'affirmer professionnellement tout en essayant de se dégager des vieux préjugés. L'héroïne est une femme qui refuse de tout sacrifier pour son mari mais face à elle, il y a l'image inverse qui est Consuelo(une femme, eh oui)la fiancée d'un des joueurs qui devient la colocataire de Jo qui ne supporte pas trop la solitude. Consuelo ne vit que pour son futur mari, qui est son ami d'enfance et dont elle ne se sépare presque jamais. Elle consacre sa vie à son homme et semble très heureuse de cela, tandis que Jo se consacre à sa carrière et qu'on ne peut pas toujours dire que c'est marrant. Du coup, on a cette question qui est : est-il vraiment si mal de se consacrer à l'homme que l'on aime ? L'héroïne se laissant fléchir à la fin puisqu'elle accepte de recoucher avec Carney parce qu'il lui dit qu'il l'aime mais sans vrai garanti ede sa part sur le sujet de sa vie professionnelle, on peut conclure qu'être aux côtés de celui que l'on aime est au-dessus de la vie professionnelle, cependant on ne doit pas abandonner son travail pour l'homme de sa vie, car si c'est le bon, celui-ci ne demandera jamais à la femme d'abandonner sa carrière, car il comprendra le besoin de la femme de ne pas être une vulgaire ménagère.


Pour la petite touche finale, une des scènes de baiser :

"Il la prit dans ses bras et leurs lèvres, se rencontrèrent dans un baiser passionné, éveillèrent une chaleur qui irradiait en elle. Il la serra de toutes ses forces en une irrésistible étreinte où elle se sentit protégée. Sa bouche humide explorait la sienne en même temps qu'il lui susurrait des mots qu'elle ne comprenait pas d'une voix si envoûtante qu'elle n'offrit aucune résistance."



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commentaires

C
Je me demandais (parce que j'ai lu ça plusieurs fois): lorsque le "bon" arrive dans ces livres, il suscite toujours un sentiment de protection, de sécurité chez la femme, non? Ne serait-ce pas en fait l'un des stéréotypes les plus répandus, toutes littératures confondues? Le bon mec, c'est celui qui te donnera le sentiment de t'abriter des dangers. Ca ne me pose pas de problèmes en soi, mais je me disais juste que jamais on ne lira du côté du mec...(ou comment chercher des poux!)
Répondre
T
<br /> Non, là, tu te trompes, le bon, là-dedans c'est celui qui te fait te sentir toute chose devant lui. C'est plus une question d'alchimie sexuelle que de sécurité. Il n'y a pas sentiment de sécurité<br /> dans ceux que j'ai lu car ce sont des femmes indépendantes donc elles n'ont pas besoin d'être protégée, voire elles refusent de l'être. Le bon, c'est juste le mec en qui il est possible d'avoir<br /> confiance, c'est-à-dire qui sera honnête sur ses sentiments et n'ira pas coucher ailleurs.(Désolé pour cette brève réponse mais mon portable n'a plus de batterie... les joies du camping.)<br /> <br /> <br />

Citations : Terry Pratchett

Interesting time, p.43
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Interesting Time p.19
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Le Huitième Sortilège p.87
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La huitième Couleur p.91
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Apes had it worked out. No ape would philosophize, "The mountains is, and is not." They would think, 'The banana is. I will eat the banana. There is no banana. I want another banana."
Unseen Academicals p.76
*****
'I would like permission to fetch a note from my mother, sir.'
Ridcully sighed. 'Rincewind, you once informed me, to my everlasting puzzlement, that you never knew your mother because she ran away before you were born. Distincly remember writing it down in my diary. Would you like another try ?'
'Permission to go and find my mother ?'
Unseen Academicals,  p.187
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'The knees should be covered. It is a well-known fact that a glimpse of the male knee can drive women into a frenzy of libidinousness.'
Unseen Academiacls, p.130
*****
"Lord Vetinari's rules : if it takes an Igor to bring you back, you were dead. Briefly dead, it's true, which is why the murderer will be briefly hanged. A quarter of a second usually does it."
Unseen Academicals, p. 98
*****
"I'm a wizard ! We can see things that are really there, you know,"said Ridcully. " And in the case of the Bursar, things that aren't there too."
Hogfather, p 98

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Bienvenue au sein de la vallée des grenouilles séchées,  blog d'une prof de lettres classiques fan de Star Trek et de Terry Pratchett.
Vous trouverez ici mes impressions sur des ouvrages que j'ai lu, des films qui ont retenu mon attention et parfois des séries.
 
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Jusqu'ici j'ai peu avancé.

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The Fellowship of the Ring

The Two Towers

 

L'adieu au Roi, chansons pour J.R.R. Tolkien

Beowulf

 

 

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