
Le fait que ce soit en plus Elizabeth qui se retrouve réceptive au paranormal m'a particulièrement déplu car ce n'est pas dans le personnage. Chez Marianne Dashwood ça aurait pu passer, mais Lizzie comme avocat de l'intuition avec limite des dons, c'est vraiment trop absurde. Heureusement pour nous que Darcy est toujours Darcy et n'abdique jamais sa raison mais l'auteur semble sous-entendre que cette rationnalité de Darcy est un défault, ce qui comme vous vous en doutez, n'a pas du tout été à mon goût. Je ne suis pas anti-paranormal, j'ai vu tous les épisodes d'X-files, j'ai une partie des saisons de Buffy contre les vampires et je suis actuellement Fringe, mais quand je veux du paranormal, je lis une histoire fantastique, je ne lis pas du Austen, donc ici, le paranormal ne va avec mes attentes relativement à un livre à la manière d'Austen, c'est comme si Sherlock Holmes prenait des champignons magiques pour découvrir le coupable ou Hercule Poirot faisait tourner les tables. C'est une dénaturation.
Par contre, ne vous inquiétez pas non plus, il n'y a pas que le paranormal dans ce livre mais il m'a déplus dès le début vu que j'ai trouvé l'histoire tirée par les cheveux et que j'apprécie d'une continuation qu'elle soit fidèle à l'auteur, sauf que ma conception de la fidélité n'est pas aussi lâche que celle des critiques qui font l'éloge de Carrie Bebris. Pour moi, le style ne suffit pas pour faire une adaptation fidèle, l'histoire elle-même est importante car son organisation et les éléments qui la constitue sont aussi un trait propre à l'auteur, donc là dès le début, on sent qu'on n'est plus dans du Austen. Déjà parce qu'imaginer que Caroline Bingley annonce ses fiançailles lors du déjeuner du mariage de Bingley et Darcy, c'est forcer les silences d'Austen, sans compter que je doute que Caroline Bingley eut pu si vite remplacer Darcy et surtout par un américain. Sérieusement vous imaginez réellement Caroline Bingley s'abaisser à épouser un riche américain ? elle pour qui les bonnes manières anglaises compte plus que tout ?
Cependant, il y a quand même des points positifs à ce livre, car l'humour n'est pas absent, déjà par ce fameux séjour à Pemberley sans cesse repousser pour le plus grand désespoir des Darcy. Une autre trouvaille était dans l'illustration de la prediction de Mr Bennet relativement à Jane & Bingley sur leur trop grande gentillesse, où en fait, Jane se retrouve avec un personnel très sous-qualifié parce qu'elle ne peut s'empêcher de donner un emploi à tous les orphelins de la région, ce qui est assez drôle bien que tiré par les cheveux, puisque Bingley a déjà du personnel, donc n'a pas de raisons d'avoir autant de nouveaux employés, car il ne peut tout de même pas virer son personnel actuel ?
Mais le grand point positif de ce livre ce sont les échanges entre Mr & Mrs Darcy, où ils se taquinent l'un l'autre, ce qui est assez savoureux. Je vous laisse d'ailleurs sur ce bref extrait du début du livre où Elizabeth et Darcy sont en train de parler de la grossesse de Charlotte Collins :
"Will her mother attend her when the time comes ?" Darcy asked.
"Yes, and will stay until the child is a month or two old. Though with Lady Catherine there, heaven knows Charlotte shan't want for advice."
She called his bluff. "I thought rather to invite my mother to live with us for six months. Women want their mothers at such - Darcy, are you choking on a fish bone?"