Elizabeth Bennet vient de dire oui à son cher Darcy et se prépare à la joie d'aller passer les fêtes de noël et sa lune de miel à Pemberley, quand tous ses projets sont bouleversés par Miss Bingley qui annonce ses fiançailles avec un riche américain du nom de Parrish. Les Darcy se trouvent obligés de rester à Londres pour assister au mariage prévu le semaine suivante mais sans perdre l'espoir de gagner Pemberley ensuite. Une fois de plus leurs espoirs sont déçus, car juste après son mariage, la nouvelle Mrs Parrish se met à agir étrangement, au point que jane et Bingley décide d'accueillir les Parrish et leur ami, un archéologue spécialisé dans le paranormal, à Netherfield dans l'espoir de permettre à Caroline de regagner sa santé mentale. Le couple Hurst est également du voyage et les Darcy sont eux aussi invités et par affection pour jane & Bingley ne peuvent décliner l'invitation. Pour courronner le tout, de mystérieux incidents mettent en péril la vie du couple Bingley tandis que l'ancien associé du père de Bingley s'invite à Netherfield pour presser Bingley relativement à certains affaires de son père. Le couple Darcy va vite se retrouver en plein mystère. Caroline Bingley était réellement le genre de personne à souffrir de troubles mentaux suite au stress occasionné par son mariage ? L'accident de carosse des Bingley était-il réellement un accident ? Les études paranormale du professeur Rondolphe sont-elles aussi ridicules que le très rationnel Darcy le croit ?
Bienvenue dans l'univers de Pride & Prescience de Carrie Bebris, premier livre de la série des Mr & Mrs Darcy's Mystery. Je dois dire que je n'ai pas vraiment aimé ce livre car je pense que le paranormal n'a pas sa place dans l'univers austénien, du coup il va falloir attendre quelques temps avant que je ne lise Suspense & Sensibility, livre suivant dans la série et qui est également dans ma bibliothèque, car il paraît que l'aspect paranormal y est encore plus marqué.
Le fait que ce soit en plus Elizabeth qui se retrouve réceptive au paranormal m'a particulièrement déplu car ce n'est pas dans le personnage. Chez Marianne Dashwood ça aurait pu passer, mais Lizzie comme avocat de l'intuition avec limite des dons, c'est vraiment trop absurde. Heureusement pour nous que Darcy est toujours Darcy et n'abdique jamais sa raison mais l'auteur semble sous-entendre que cette rationnalité de Darcy est un défault, ce qui comme vous vous en doutez, n'a pas du tout été à mon goût. Je ne suis pas anti-paranormal, j'ai vu tous les épisodes d'X-files, j'ai une partie des saisons de Buffy contre les vampires et je suis actuellement Fringe, mais quand je veux du paranormal, je lis une histoire fantastique, je ne lis pas du Austen, donc ici, le paranormal ne va avec mes attentes relativement à un livre à la manière d'Austen, c'est comme si Sherlock Holmes prenait des champignons magiques pour découvrir le coupable ou Hercule Poirot faisait tourner les tables. C'est une dénaturation.
Par contre, ne vous inquiétez pas non plus, il n'y a pas que le paranormal dans ce livre mais il m'a déplus dès le début vu que j'ai trouvé l'histoire tirée par les cheveux et que j'apprécie d'une continuation qu'elle soit fidèle à l'auteur, sauf que ma conception de la fidélité n'est pas aussi lâche que celle des critiques qui font l'éloge de Carrie Bebris. Pour moi, le style ne suffit pas pour faire une adaptation fidèle, l'histoire elle-même est importante car son organisation et les éléments qui la constitue sont aussi un trait propre à l'auteur, donc là dès le début, on sent qu'on n'est plus dans du Austen. Déjà parce qu'imaginer que Caroline Bingley annonce ses fiançailles lors du déjeuner du mariage de Bingley et Darcy, c'est forcer les silences d'Austen, sans compter que je doute que Caroline Bingley eut pu si vite remplacer Darcy et surtout par un américain. Sérieusement vous imaginez réellement Caroline Bingley s'abaisser à épouser un riche américain ? elle pour qui les bonnes manières anglaises compte plus que tout ?
Dans les autres points négatifs, on a le fait qu'Elizabeth appelle Mr Darcy, Darcy. J'admets que je vous ais fait tout un plat dans mon article sur Emma & Knightley sur le fait qu'il était tout à fait acceptable qu'Emma appelle son époux Knightley mais c'est parce que dans Emma, il est dit clairement qu'elle se refuse à l'appeler par son prénom. Or de tels scrupules ne peuvent retenir Elizabeth Darcy : vous l'imaginez vraiment ne pas oser appeler par son prénom ce cher époux qu'elle n'hésite pas à taquiner ? Bon c'est sûr Fitzwilliam c'est pas glamour comme prénom, mais c'est le sien, donc il n'y a aucun sens dans le fait de l'appeler Darcy plutôt que Fitzwilliam surtout qu'ils s'aiment tendrement.
Cependant, il y a quand même des points positifs à ce livre, car l'humour n'est pas absent, déjà par ce fameux séjour à Pemberley sans cesse repousser pour le plus grand désespoir des Darcy. Une autre trouvaille était dans l'illustration de la prediction de Mr Bennet relativement à Jane & Bingley sur leur trop grande gentillesse, où en fait, Jane se retrouve avec un personnel très sous-qualifié parce qu'elle ne peut s'empêcher de donner un emploi à tous les orphelins de la région, ce qui est assez drôle bien que tiré par les cheveux, puisque Bingley a déjà du personnel, donc n'a pas de raisons d'avoir autant de nouveaux employés, car il ne peut tout de même pas virer son personnel actuel ?
Mais le grand point positif de ce livre ce sont les échanges entre Mr & Mrs Darcy, où ils se taquinent l'un l'autre, ce qui est assez savoureux. Je vous laisse d'ailleurs sur ce bref extrait du début du livre où Elizabeth et Darcy sont en train de parler de la grossesse de Charlotte Collins :
"Will her mother attend her when the time comes ?" Darcy asked.
"Yes, and will stay until the child is a month or two old. Though with Lady Catherine there, heaven knows Charlotte shan't want for advice."
"My aunt is certainly generous with her opinions. Perhaps I should strive to heal our breech directly, so that when your time comes, you, too, may benefit from her instruction."
She called his bluff. "I thought rather to invite my mother to live with us for six months. Women want their mothers at such - Darcy, are you choking on a fish bone?"