C'est la deuxième fois que je lis Pride & Prejudice et j'ai particulièrement apprécié cette relecture après avoir vu et revu les adaptations et lus des livres en relation avec celui-ci. Donc ce retour aux sources fut particulièrement appréciable, l'histoire commençant à m'être bien connue, cela permis de découvrir des détails qui m'avaient échappés.
Le premier point que j'ai redécouvert a été la relation entre Mr Bennet et sa femme, dans la mini-série, Lost in Austen, la raison du mariage entre ses deux être si diamétralement opposés était donnée mais j'ai eu la joie de m'appercevoir qu'en fait Jane Austen expliquait à un moment donné sur quoi était fondé ce mariage ainsi que l'étendue de la mésentente entre les deux époux. Marquée par la version BBC, je n'avais retenu de Mr Bennet que le goût pour les ridicules d'autrui et j'avais oublié son indifférence assez complète vis-à-vis des affaires de sa famille.
L'autre aspect auquel j'ai été très sensible a bien-sûr été le comportement de Mr Darcy tout au long de l'histoire, ce qui m'a permis de réaliser combien Jane Austen nous donne d'indice relativement au combat qui fait rage en ce personnage. Je ne crois pas que je m'étais vraiment aperçu de cela la première fois que je l'ai lu tant je devais être prise par le préjugé d'Elizabeth vis à vis de Darcy. Du coup, j'ai presque envie de relire Emma(mon enthousiasme pour le livre de Rachel Billington n'y est peut-être pas non plus étranger) et Sense & Sensibility pour voir quels indices nous étaient donnés. C'est ce que j'aime dans les Austen, c'est qu'à la première lecture on est pris par la situation de l'héroïne et on attend desespéremment le happy end qui fera la lumière sur toute l'histoire et du coup lors de la deuxième lecture, on a une autre vision de l'histoire parce que la connaissance du dénouement nous amène à remarquer certains détails et à les lire autrement.
Je trouve Mr Darcy encore plus attachant qu'avant et j'adore sa première demande en mariage, comme je suis une Charlotte Lucas dans l'âme, je pense que j'aurai accepté volontiers de l'épouser après une telle déclaration, car il est tellement rationnel avec sa conscience du côté négatif d'une telle alliance et en plus il a le mérite d'être honnête :
J'adore aussi cette ironie terrible qui fait que c'est surtout par un hasard des circonstances que Mr Darcy se fait refuser, car n'aurait-il pas eu une chance d'être accepté si Fitzwilliam n'avait pas révelé un peu plus tôt à Elizabeth que Darcy était la cause du malheur de Jane ? j'aime le fait qu'après avoir reçu sa lettre elle se met assez vite à regretter son refus. Une de mes scènes préférées est d'ailleurs quand elle apprend la fuite de Lydia avec Whickam, Darcy est adorable dans cette scène, il est bouleversé par l'état d'Elizabeth mais en même temps les convenances l'empêchent de faire quoi ce soit pour la réconforter alors que c'est certain qu'il ne doit avoir qu'un désir et c'est de se jeter à ses pieds pour savoir ce qui la trouble ou de la prendre dans ses bras pour la réconforter, mais il ne peut pas, parce qu'elle a refusé sa demande et c'est un vrai gentleman donc il ne va pas profiter de sa faiblesse pour essayer de s'imposer . En plus, cette nouvelle arrive vraiment au mauvais moment, car tout semblait aller mieux, Mr Darcy allait certainement pouvoir redemander Elizabeth en mariage d'ici la fin de son séjour dans le Derbyshire. En plus, il y a la part de culpabilité due au fait qu'il doit se sentir responsable du malheur présent d'Elizabeth.
Un autre moment que j'aime énormément c'est la dernière demande en mariage avec le fait qu'Austen ne nous donne pas le détail de la réponse d'Elisabeth, ni du détail que donne ensuite Mr Darcy de ses propres sentiments, ne pas avoir ces éléments est un des points que j'aime dans l'écriture de Austen, car toute tentative pour nous donner ces détails ne peut que se solder par une déception, car je pense que nous avons chacune notre idée propre de la déclaration idéale et donc en ne nous donnant pas de détail, la déclaration des deux personnages devient la déclaration idéale car nous ne pouvons qu'imaginer que celle-ci soit parfaite en tout point, mais le langage étant trompeur et décevant c'est mieux de laisser tout cela dans le domaine du non-dit.
finir, mon eulogie de Pride & Prejudice, je vais vous parler de ma redécouverte de Charlotte Lucas. Je me suis attachée à Charlotte Lucas, qui est un peu la voix de la raison et qui est la seule au début à voir réellement Mr Darcy pour ce qu'il est :
En plus, à sa place, moi aussi j'aurai épousé Mr Collins, car quand on y réfléchit Mr Collins est un bon parti. Charlotte Lucas a 27 ans, avec les filles Bennet dans les environs, ses espoirs de pouvoir encore trouver un mari sont extrêmement limités et à mon avis, Mr Collins fait un bon mari, bon d'accord, niveau conversation, il est pas top, trop obséquieux et agaçant avec sa vénération pour Lady Catherine, mais en même temps, il n'est pas non plus ignorant et il a l'air de s'intéresser réellement à son devoir d'homme d'église. En plus, lui, on est sûr qu'il n'ira pas voir ailleurs, vu que le mariage c'était déjà pas son truc, parce que faire la cour à une jeune femme c'est assez compliqué et qu'on sent bien qu'il se marie parce qu'il convient qu'il ait une femme. Il n'est pas non plus cruel, il ne joue pas, il n'est pas dépencier et il fera sûrement un père affectueux, donc pour un mariage fondé sur l'intérêt c'est un bon parti, sans compter que comme Charlotte l'épouse pour des raisons matérielles et non par amour, il n'y a aucun risque que le mariage lui devienne insupportable comme quand l'amour disparaît.
Par rapport au couple formé par Wickham et Lydia, Mr et Mrs Collins sont très bien. En plus, je me suis aperçue qu'il n'était peut-être pas si stupide que ça, car il est vexé d'avoir été refusé mais il a bien compris du coup qu'Elizabeth n'est pas l'épouse faite pour lui et qu'essayer de forcer ce mariage comme Mrs Bennet le voudrait ne peut rien apporter de bon.
Dernier point, j'ai particulièrement apprécié tous les serments qu'Elizabeth fait, comme celui du titre de cet article, relativement au fait que jamais elle ne pourrait aimer Darcy. Sur ce, je vous laisse sur une dernière citation :