En lisant Emma, j'ai finalement compris. J'ai mis du temps à me mettre dans Emma(mais j'y reviendrai dans mon prochain billet) mais une fois, que j'eus découvert qui serait l'homme de l'histoire, mon attention a été tournée vers ce quelque chose et j'ai réussi à me mettre dans l'histoire.
Voilà, le secret de mon goût pour Austen ce sont les happy ends, car quoiqu'il arrive, on sait qu'à la fin tout sera remis dans l'ordre, toutes les jeunes femmes à marier auront trouvé chaussures à leur pied et surtout seront satisfaites de la-dite chaussure, car personne n'est marié par dépit. Les personnages qui semblaient réfractaires Le problème est de savoir où regarder pour le happy end, c'est ce qui fait que j'ai eu du mal à me mettre dans Emma car on ne peut pas deviner dès les premiers chapitres comment va tourner l'histoire alors que dans Sense & Sensibility et Pride & Prejudice, on peut repérer assez vite quels seront les couples du happy end.
A chaque fois, il y a des obstacles terribles, des sentiments qui n'ont pas l'air partagé, des personnages engagés avec d'autres, bref toutes sortes d'élément qui donnent l'impression que le happy end est impossible mais on sait qu'il aura lieu, on peut faire confiance à Jane Austen, donc on suit l'histoire, on cherche à repérer les signes, voir ce qui pourrait permettre à la situation de se retourner. Et à la fin, le happy end a lieu, lui que l'on a tellement entendu, dont on a parfois desespéré, mais il est là et il nous apporte son petit nuage de bonheur, car finalement tout a trouvé sa place.
Je me rends compte qu'arrivé à mon troisième ouvrage de Jane Austen, je suis devenue très dépendante de ce happy end, il me le faut, je ne pense pas que je supporterai qu'un de ses ouvrages n'ait pas un de ses happy end. C'est le principe du conte de fée, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant, l'histoire s'arrête avec le mariage et ainsi on est libre d'espérer que tout continue d'aller bien... imaginer le côté déprimant d'un récit de l'après, avec Mr Darcy devenu indifférent envers Elisabeth au bout de 10 ans de mariage, le colonel Brandon veuf ou Emma ayant trahi les espoirs que l'on pouvait avoir de son amélioration... Le happy end de Austen c'est ma petite bouffée de bonheur, c'est croire pendant quelques heures que tout peut aller bien, qu'en fait la vie ça ne craint pas, que tout n'est pas médiocrité et dans cet aperçu d'un bonheur complètement irréaliste, j'oublie à quel point en fait je déteste ma propre vie, car qu'y a-t-il de réellement désirable dans ma vie ? Moi personnellement j'aurai préféré un autre paquet... bref je pense que je vais continuer à me plonger dans Jane Austen car, même si ce n'est pas toujours facile de se mettre dans l'histoire, la fin rachète tout et je ne vois pas pourquoi je devrai me refuser un peu de bonheur artificiel.